Midnight //W//

H O O K E R

Hooker aime la tranquillité du désert la nuit. Généralement le désert était quasiment toujours tranquille. Mais la nuit d'autant plus, la vie semble avoir quitter les lieux. Le froid est saisissant, et le silence en serait presque lourdement pesant. Mais c'était le meilleur moment et endroit pour faire le vide et réfléchir. Au sommet d'une dune, il observe le ciel maculé d'étoiles scintillantes. Mais une odeur vient troublé son rare moment de sérénité. Lentement, il rabaisse son regard sur ces terres qu'il considère toujours comme siennes. Une silhouette argenté, luisante sous les rayons de la lune, se dessine en contre bas.

Hook fronce légèrement les sourcils, pour tenter de mieux discerner les courbes et les traits de la silhouette en contre bas. Masculine, sans aucuns doutes. Mais quelque chose le chiffonne, il a la sensation de connaitre l'individu, ou tout du moins, de l'avoir déjà vu. Pourtant, aucun nom ne se profile dans son esprit, et il ne parvient pas à remettre le doigt sur le souvenir de leur rencontre. Poussé par la curiosité, il se met à dévaler la dune, tranquillement et habilement. Ses muscles roulent sous sa peau tendue, maintenant son corps en équilibre dans le sable parfois cachotier. Son regard ne quitte pas l'étalon gris, ses yeux scrutant intensément les pourtours de son visage. Quelques souvenirs tentent d'affluer, par flash. Il voit une assemblée. Beaucoup de chevaux face à lui. Il tourne la tête, sa mère se tient à ses côtés. Le flash s'interrompt puis revient. Il tente de discerner les visages face à lui. Une jument grise, il ne connait pas son nom. Tiens, Lov aussi est là. Puis ... Ce batard de Redjim ainsi que ce fils de pute d'Akan. Et derrière, l'individu. Il s'immobilise d'un coup. Il était là à la bataille des Sables, aux côtés des anarchistes.

Ses naseaux se dilatent et ses flancs commencent à se soulever rapidement, sa respiration s'accélérant brusquement. Il ne l'avait pas vu longtemps lors du combat, et en même temps il s'en était tellement mangé dans la gueule que peut être avait-il oublié ce qui avait pu se dérouler à certains moments. Quoi qu'il en soit, il faisait parti des traitres. Le gris semble l'avoir lui aussi reconnu, mais il n'adopte pas pour autant une posture menaçante ou défensive, ce qui a le don de l'énerver d'autant plus. Sa mâchoire se serre, tellement que ça lui en fait mal. Il ne sait pas combien de temps il reste immobile avant de se décider à reprendre sa route vers lui. Hook est accablé par de nouveaux flashs souvenirs du combat, ce qui n'aide pas à l'apaiser. Pourtant, une petite voix finit par venir à percer sous son crâne, et elle ne cessait de répéter la même chose : Parias. Il se mord la lèvre inférieur, pour se contenir mais il finit par lâcher un cri rageur avant de shooter dans une pauvre motte de sable. Il vient s'immobiliser à deux mètres à peine du gris. Tu sais te battre ? crache t-il pour toute introduction à leur face à face. Son regard furibond vient se heurter au sien. Il devait savoir si oui ou non il pouvait lui être utile dans cette guerre qui les concernait tous. Vu son air des peu commodes la question pouvait porter à confusion mais tant pis, il n'avait pas franchement envie de faire des efforts de discours et présentation, certainement pas avec lui, dont il ignorait le nom d'ailleurs.

Hook lève les yeux au ciel en lâchant un râle agacé, perdant une patience qu'il ne possédait déjà pas. Il voyait pas les efforts qu'il faisait pour pas lui sauter à la gueule, là, tout de suite, now ? Ramenant brutalement ses yeux aux siens, leurs regards à tout deux courroucés, il approche en se moquant bien des signaux d'avertissements que lui lançait l'espagnol. Il vient placer son visage à hauteur du sien. C'est bien ce que je suis entrain de te demander : sais tu te battre ou pas ? siffle t-il entre ses dents serrées. Car si tu ne sais pas te battre, tu n'es d'aucune foutue utilité et donc je n'ai pas à prendre mon mal en patience pour te casser la gueule.

Il sent la tranche de son sabot lui entailler la chair le long de sa joue. Le choc est assez rude mais il encaisse, bien qu'il entrouvre la bouche pour faire bouger sa mâchoire endoloris et la faire craquer pour vérifier qu'il n'y ait pas une quelconque fracture. Fils de pute. crache t-il, tout en crachant littéralement un glaire de sang juste aux pieds de l'étalon. Il fait en bon en avant, plante ses sabots antérieurs fermement dans le sable juste devant ceux de l'ibérique et avec son élan plus un recul nécessaire, il envoie son front boxer ses naseaux pour lui exploser le nez.