Retrouvailles.

¤ AVENTURA ¤

L'appaloosa marchait tranquillement sur la muraille, loin de se douter qu'aujourd'hui serait un jour très spécial et plein d'émotion pour elle. Le vent lui apporta une odeur connue mais elle ne savait pas de qui il s'agissait.

X A N D E R

Des jours qu'il marchait. Ou plutôt, des nuits. La lumière du jour était encore trop vive, trop imposante, pour ses yeux récemment voyants. Mais il avait senti qu'il n'était plus très loin de toucher son but, de retrouver celle qui l'avait sauvé, et élevé. Alors cela valait la peine de faire cet effort.
Les yeux plissés, il peinait à regarder devant lui, alors il observait ses sabots, foulés la dalle pavée, voyant pour la première fois le sol qui avait fait ainsi claquer ses pieds à ses oreilles par le passé. Et trop absorbé par cette nouvelle découverte, il ne remarqua pas la silhouette tachetée se dessiner au loin.

Maintenant qu'il voyait le monde, il se laissait vite distraire par un rien, sa curiosité enfin titillée, s'émerveillant aussi parfois de pas grand chose. Tout semblait être nouveau alors qu'il foulait le monde depuis trois ans déjà. Alors il ne fit pas attention lorsqu'elle approcha. Mais heureusement pour lui, son corps entrainé à l'avertir de ce qu'il ne voyait pas, continuait son job, et bientôt ses oreilles pivotèrent en direction de bruit de pas différents des siens. Et lorsqu'il releva l'encolure pour se redresser et observer l'arrivant, il n'eut pas le temps de détailler le visage de l'individue qu'il se faisait chaleureusement, désespérément aussi peut être?, enlacé. Il se crispa un peu, trouvant cette situation étrange. Ils étaient tous aussi accueillants et avenants sur ces terres ? Il n'était pas concentré, il ne faisait pas attention à son odeur entêtante qu'il connaissait pourtant par coeur. Ce n'est que lorsqu'il entendit son nom, son nom complet, qu'il tiqua. Seuls deux personnes le connaissaient. Sa génitrice, qui l'avait abandonné, et Aventura, qui l'avait sauvé et élevé. Av' ? Il recule pour la voir, enfin. Ses yeux ne fixent plus un point au hasard, vides, ils viennent se loger avec douceur dans ceux de la jument. Puis ils glissent le long de son corps. Sa robe est surprenante, jamais il n'aurait pu imaginer chose pareille. Il avait eut un peu le même effet en découvrant son reflet dans l'eau. Il ne rebondit même pas sur le fait qu'il est censé être mort, il est trop ému de la voir enfin, de la voir réellement, de ne plus avoir à se l'imaginer dans sa tête. Je te vois ... Je te vois !

"Quoi ? C'est impossible ?!", dit-elle en redressant son encolure avec toujours le visage mouillé. Elle observa son petit frère adoptif chéri. Elle avait eu tellement de peine quand elle ne l'avait pas retrouvé. "Je suis tellement heureuse de te revoir, tu m'as beaucoup manqué tu sais ? Je suis désolée de t'avoir abandonné..", souffla-t-elle en baissant les yeux, honteuse. Mais, comment pouvait-il la voir ? C'était impossible ! Elle plongea ses yeux sombres dans ceux du jeune étalon, qui était encore plus beau que dans ses souvenirs. "Tu es plus maigre qu'avant.." Elle s'approcha de lui pour parcourir son corps avec ses naseaux duveteux.

(Désolée pour le retard )

L’émotion est intense, presque trop, ça lui picote les yeux mais il ne pleure pas, il ne se permet pas de pleurer, jamais. Il se l’était toujours interdit, sans trop comprendre pourquoi.
Toutes ces émotions qu’il peut à présent lire dans les regards le déroute un peu, mais il trouve cela fascinant, comme un livre ouvert sur l’âme. Et lorsque la honte pointe dans les yeux d’Aventura, il va chercher son menton du bout de ses naseaux pour lui redresser le visage. J’ai moi même cru mourrir, comment aurais tu pu penser que j’allais survivre ? Ce n’était pas ta faute. souffle t’il dans un murmure pour la rassurer. Il hausse les épaules avec un petit sourire. Mais faut croire que je suis un coriace ! À croire qu’il survivait toujours.
Il frissonne au contact de ses naseaux sans s’en soustraire pour autant. Il observe ses flancs, qui effectivement manquaient un peu d’état. Mais ce n’était pas ce qui le préoccupait pour le moment. On ira se goinfrer de pommes si tu veux mais plus tard, parle moi de toi ! Depuis combien de temps es tu ici ? Tu as fais des rencontres ? Je veux tout savoir.

Il se raidit légèrement lorsqu'elle l'étreint de nouveau, mal à l'aise après ce qu'elle venait de lui dire, la tension grimpa en flèche dans son corps et il savait que ce n'était jamais bon signe. Tu devrais justement éviter de m'enlacer comme ça après m'avoir dit que tu es potentiellement en danger ici si tu ne veux pas te manger une crise dans les dents. maugrée t-il, bougon, avant de reculer avec précaution. Il ne contrôlait plus rien une fois en transe, et il ne l'épargnait pas non plus, malgré que son désir le plus cher était de voir Aventura heureuse et en bonne santé. Il l'embrasse tout de même à la commissure de ses lèvres pour pas qu'elle le prenne mal, c'était pour la protéger surtout qu'il préférait réinstaurer une certaine distance. Ce baiser à l'orée de sa bouche pourrait porter à confusion, mais il avait toujours été ainsi avec elle, tactile. C'était sa seule manière de vivre, avant.
Il parcourt rapidement son corps, y voit des cicatrices qui lui semblaient inconnues, du moins inconnu à ses naseaux minutieux qui lui servaient de guide autrefois. Elle avait du apprendre à se défendre ? X détestait l'entendre lui dire ça, et s'en voulait d'autant plus de s'être retrouvé loin d'elle. Mais pourquoi tu es restée ici si tout semble si hostile ? interroge t-il, ne comprenant pas très bien. Donne moi des noms, qui sont ceux qui t'ont fait du mal ? Les mauvaises personnes que tu as rencontré ? Son ton était dur et sans appel, finit le petit garçon. Et si il rencontrait ces personnes, il saurait à quoi s'en tenir avec elle et n'aurait pas à regretter une potentielle crise.

( encore en retard, sorry   )

Il adopta une mine légèrement bougonne et haussa les épaules, comme ci il était indifférent, comme ci cela ne la touchait pas, alors que c'était clairement l'inverse. C'est toujours aussi ... Aléatoire. Il y avait des phases où il arrivait à se maintenir, à se maitriser, et d'autres où ... Pas du tout.
Elle finit par lui donner des noms, qu'il enregistre minutieusement et avec attention. Il allait lui demander plus de détails, physique notamment maintenant qu'il pouvait s'en accommoder, en véritable machine de guerre. Mais il s'abstient, elle pourrait être capable de lui donner de faux éléments pour le protéger. Elle souffle dans ses naseaux, elle sait que cela le détend et cela a effectivement l'effet escompté. Il doit vraiment être spécial, ce Snow, pour que tu te mettes ainsi en danger pour lui. souffle t-il, la surprise de cette révélation pas totalement passée encore. Combien de temps avait-il été absent à ses côtés ? C'est un peu ... Bizarre. avoue t-il avec un petit rictus gêné. Mais ça va hein, je suis vraiment content pour toi. s'empressa t-il d'ajouter.

X lève les yeux au ciel mais le tout accompagné d'un petit sourire en coin. Il grimace néanmoins lorsqu'elle le pince gentiment, ce qui lui fait redescendre les yeux sur elle. Il reste un petit instant silencieux, son regard s'accrochant à la robe picotée de la jument. C'était vraiment étonnant, toutes ces petites tâches. Certaines étaient plus claires que d'autres, il esquisse un sourire amusé, bien que ses yeux pétillent de fascination. Mais il se reconcentre, essaie de le faire du moins. Elle a l'air gênée, il ne voulait pas la mettre mal à l'aise. Au moins, il était toujours autant maladroit. Écoute Av', je disais pas ça pour te mettre mal, c'est juste que ... On a toujours été que tout les deux. Tu as le droit au bonheur, tu m'as élevé alors que rien n'y t'obligeait, alors que mes propres parents m'avaient abandonné ! Ton bonheur ne doit pas se concentrer uniquement autour de moi, j'en suis conscient, et je suis heureux pour toi que tu en soit consciente aussi. Il cherche son regard. Faudra que tu me le présentes. Il est comment ?

Il n'ajoute rien à propos du fameux Snow, se contentant d'observer l'air un peu rêveur de sa sœur. Il devait vraiment l'apaiser pour que son visage s'illumine ainsi rien qu'à sa simple pensée. Alors  il essayerait de pas avoir l'esprit trop étroit et étriqué lors de leur rencontre, cependant il allait aussi devoir le tester un peu, pour savoir s'il pourrait réellement se fier à lui vis à vis d'Av'.
Le pie porte son regard sur l'horizon, observant ces terres qui allaient peut être devenir enfin son chez lui. D'autres personnes qui méritent que je connaisse leurs noms ? finit-il par demander, brisant le léger silence qui s'était installé. Peut être avait-elle des amis, ou des ennemis autres que ces parias.