the sound of silence;

Mais ce ne fut pas l'étalon protecteur qui vont à la petite brebis égarée. Ce fut bien Aaren, qui avait reconnu les intonations infantiles dans ce hennissement. Il s'approchait de la petite bestiole fragile, le toisant d'un air impassible. « T'es qui ? »

il est pas pommelé il est isabelle :p

« Ok. » lâcha-t-il comme pour montrer qu'en réalité il s'en moquait royalement. « Qu'est-ce que tu viens faire par là ? »

Il manquait pas de culot, celui-là. Mais Aaren mit ça sur le compte de l'âge, sur le compte de l'inconscience peut-être. Ni une, ni deux, il attrapa sans ménagement le petit par l'encolure, l'envoyant paître à ses pieds. « Tu restes là, j'ai pas finis avec toi. »
Il ronfla des naseaux, ravi d'avoir au moins en bonne partie l'attention du gosse. « T'es né ici ou t'es un môme perdu ? » continua-t-il comme s'il ne s'était rien passé. Son regard était sombre, menaçant, peut-être effrayant pour le morveux. Pas de chance pour lui, il lui rappelait Ghanan - et lui-même, par extension. Mais il y avait peu de chance qu'il soit natif de ces terres. Cela ne coïncidait pas avec la période de chaleurs et de naissances.

« Tu aurais peut-être du commencer par te poser ces questions-là avant toute chose. » soupira l'entier en observant l'éclat de peur dans ses yeux. Parce que dans les yeux des autres c'était ce qu'il était : un monstre. Il avait l'habitude. « T'es au royaume des ombres. En enfer, en somme. » Il haussa les épaules. C'était ce qu'avait semblé dire l'une de leur prisonnière, la plus jeune. Enfin, la frontière entre bien et mal n'est qu'une question de point de vue. « J'suis Aaren. »

Il considéra le morpion que s'était relevé, ayant l'impression de se changer en prof de philo. « Sérieux ? Tu sais pas ? » Il manqua de laisser filer un rire. Puis il reprit. « L'enfer, selon l'image qu'on s'en fait littéralement, c'est un endroit où il fait très mauvais vivre. On le représente souvent comme brûlant, emplit de flammes, glauque. » Il fit une pause, jetant un regard autour de lui, avant de reposer son regard sur le môme. « Même si là on est bien loin de l'image qu'on s'en fait. En gros c'est un peu tiré par les cheveux mais c'est ça. »

L'entier observait le jeune d'un air perplexe. Qu'est-ce qu'il racontait ? Ah, sacrée jeunesse. L'isabelle renâcla, avant de s'ébrouer légèrement, pour chasser quelques peu l'humidité de ses crins. « Tu peux être partout où tu le souhaites. »

« Attends pas qu'on te donne la permission. Jamais. Mais apprends juste quand il faut partir et quand il ne le faut pas. » fit-il avec un léger sourire carnassier.