▴ laisse toi guider vers ce monde qui est le mien ~ b

B A I L E Y
(qui veut peut venir, plutôt des gens qu’elle connaît, meme ceux avec qui on a un RP en cours pendant sa gestation on continuera en parallèle )

La nuit était deja bien avancée, et l’air frais lui faisait du bien. Bee avait ressenti le besoin de s’éloigner de la horde, sans avoir pris le temps de prévenir ou réveiller qui que ce soit. Car du temps, elle avait la sensation de ne pas en avoir. De violentes douleurs lancinantes la tiraillaient au niveau des flancs. Difficilement, elle avait trouvé une petite clairière calme, inondée par la lumière de la lune. N’y tenant plus, elle se couche dans l’herbe humide. Une nouvelle contraction lui arrache un cri.

Il la suivait toujours. Tantôt de près, tantôt de loin. Parce qu'il avait remarqué l'arrondi prononcé de ses flancs, et que pendant tous ces mois, il avait réfléchis. Mais aujourd'hui, semblait être LE jour. L'isabelle s'apprêtait à s'avancer vers Bailey quand il vit deux autres protagonistes s'approcher. Il ronfla des naseaux, observant l'isabelle contre qui il s'était déjà battu, et l'autre petite tantouze grise qui lui faisait un baiser sur le front. Il s'avança à son tour, croisant le regard de la brune. Sans même se soucier des deux autres, il s'imposa près d'elle, effleurant son ventre arrondi duquel allait bientôt naître son enfant. « Tu vas y arriver. » parvint-il à souffler contre sa peau, d'une voix éraillée.

La sueur fait déjà luire sa robe sous les rayons lunaires. A chaque nouvelle contraction, elle ferme les yeux si fort qu'elle tente de focaliser la douleur là dessus qu'en son bas ventre mais c'est peine perdu. Elle pousse, mais les efforts semblent infructueux et interminables. Elle rouvre des yeux fatigués sur Boa, rassurée qu'il soit là, qu'il l'ait trouvé. Bee ferme de nouveau les yeux au contact de ses lèvres sur son front et les rouvre en sentant l'odeur de Sueño, sans qu'elle ne parvienne à l'apercevoir dans son champ de vision restreint. C'est Aaren à la place qu'elle voit, ce qui la déstabilise un peu au début car elle ne l'avait pas senti approcher, et finit aussi par la rassurer. Il était là, il allait être là pour son enfant. Son contact l'a fait frissonner malgré son corps brûlant, mais une nouvelle contraction l'empêche de se concentrer d'avantage sur les trois étalons présents. Cela prend du temps, trop de temps, elle perd ses maigres forces, elle a la sensation qu'elle n'arrivera jamais à mettre son enfant au monde. Sa respiration est rapide, ses naseaux dilatés par l'effort. Un nouveau cri lui échappe lorsqu'une autre contraction vient, plus violente encore que les précédentes. Mais elle se focalise sur ce petit être qui tente de venir au monde et pousse, pousse, encore et encore, de toutes ses forces. Et enfin, la délivrance. Un petit corps humide et recouvert d'une poche glisse au sol. Bailey a à peine le temps de pivoter l'encolure pour s'occuper de cette petite chose fragile que des hurlements de loup retentissent à l'orée de la clairière.

L'entier sentit leur présence bien avant de les voir. Ils étaient environ quatre ou cinq, difficile de dire exactement. A l'affût, Aaren n'eut que le temps de jeter un coup d'oeil à la créature engendrée de leurs entrailles. Il observait tout autour, car il connaissait les techniques de chasse des loups. Il préférait demeurer aussi près que possible de Bailey, car c'est là qu'il pourra parer le plus d'attaques. Mais qu'est-ce qu'il foutait là ?! Ceci dit, il se souvint qu'il s'était dis qu'il allait essayer. Cela en valait-il vraiment le coup ? De petits mouvements vifs au coin de son œil lui font penser que oui. C'était la petite chose qui s'était mise à bouger. Normalement, la simple présence de trois étalons devrait suffire à dissuader les prédateurs. Il fallait juste la jouer fine, mais Aaren n'était pas sûr que les deux autres abrutis plus loin en étaient capable, déjà que l'un semblait se barrer.

Sa crinière hérissée, faisant doubler de volume son encolure, l'isabelle ne bouge pas des masses : il écoute. Enfin, l'un des prédateurs se trahit dans son dos, et il lui décrocha un coup de postérieurs exactement dans les côtes. Il ne fallait pas oublier que Aaren avait été formé à ce genre de situation, qu'il avait été programmé pour semer la terreur, fut un temps. Cela nécessite quelques atouts. Cependant, cela devrait suffire à dissuader les loups d'approcher, ce qui fut le cas pour le moment, bien que l'entier était paré à contrer toutes les attaques, qu'elles soient de prédateurs ou d'autres équidés.

(Désolée pour le retard )

Bee lance des regards affolés vers les sous bois autour de la clairière en entendant les loups, puis paniqué sur son enfant, si fragile. Une fille, une magnifique petite fille. Elle n’a pas le temps, pas le loisir de savourer cet instant, de se laisser imprégner de ce sentiment fort d’être devenue mère, de se laisser envahir et guider par la puissance de ses émotions. Sa fille est en danger, a peine née. Bailey la lèche frénétiquement, pour la débarrasser de la poche, faire circuler son sang, puisant dans un instinct dont elle ignorait l’existence. Bailey redresse l’encolure, elle allait interpeler Boa pour qu’il mette en sécurité la pouliche, elle n’était pas en mesure de le faire mais elle détournerait l’attention des prédateurs avec Aaren. C’est ce que devait faire des parents n’est ce pas ? Mais ... ses yeux ne trouvent pas l’étalon argenté. Boa ? l’appelle t’elle doucement, presque fébrilement. Où était il ? Elle n’avait pas le temps de s’interroger plus longuement mais son cœur se serra face à son absence soudaine. Un bruit mat de coup lui fait brusquement rapprocher sa fille contre elle, enroulant son encolure par dessus son petit corps pour la protéger, et lorsqu’elle redresse le visage, elle aperçoit Aaren venant de défendre sa progéniture face à un loup imprudent. Mais il n’était pas seul, et elle n’était pas certaine que cela les ferait se tenir assez de temp à distance, l’odeur du sang était trop forte ici pour les faire abdiquer. Aaren, prend la, emmène la ! Sa voix était essoufflée mais pressante. Je.. je vais faire diversion, vous donnez du temps. Protège la, va t-en ! C’est presque une supplique à présent. Des hurlements retentissent de nouveau. Bailey puisent dans ses dernières forces pour se remettre debout, un éclat déterminé dans son regard. Ils ne toucheraient pas à sa fille, et elle y laisserait sa vie s’il le fallait.

Le petit être humide perçoit cris, peur, danger. Les paupières encore collées ne lui permettent pas de voir ce qui l'entoure et ce qui la guette mais cette atmosphère étrangement négative la pousse à se recroqueviller un peu plus sur elle. Il n'y a qu'une seule voix qui s'élève. Elle est douce, quelque peu rassurante, féminine. C'est maman? Après avoir reçu de vigoureux coup de langues, la rouquine ouvre faiblement les yeux et s'active soudainement. Elle voit une grande façade lui faire de l'ombre, sans trop se douter que c'est son propre père qui se tient devant elle. Maman (parce que ça ne peut être qu'elle visiblement) a une attitude peu rassurante et transmet automatiquement ses craintes à la petite. Sous l'effet de la peur, elle se lève soudainement, avec maladresse mais ne tombe pas. Ses jambes frêles tremblent et elle tente de faire quelques pas, téméraire. Malheureusement, son périple cesse aussitôt qu'elle rencontre les jambes de papa.