| return

Les pas du colosse s'ancrent lourdement sur le sol poussiéreux. Une légère vague de sable s'élève derrière elle et ses petites perles onyx fusillent les lieux. Ses lèvres charbonneuses restent collées l'une à l'autre jusqu'à ce que l'immense panthère noire se cabre et hennisse.
Je suis là mes enfants.

Et moi évidemment On fait comme ça est-ce que c'est ok pour vous? : Isi - Gaya - Hook'

L'appaloosa suit sa mère de près. Après un long voyage, Gaya avait finit par retrouver Isi, mais la guerre pour laquelle elle voulait la ramener s'était terminé avant même qu'elles ne reviennent sur leurs terres. Et elles n'ont trouvé désolation lorsqu'elles y sont finalement parvenu. Mère et fille ont donc continué leur périple jusqu'à des lieux jusqu'ici inconnus. La jeune femme savait cependant qu'elle approchait de sa famille et elle n'en pouvait plus d'attendre. Son coeur se serra lorsqu'elle se demanda si certains avaient péris durant la guerre. Isildure la sortit bien vite de ses pensés alors qu'elle clamait haut et fort son retour. Enfin, toute la famille était réunis. Gaya imita sa mère, boxant ses antérieurs dans le vide. Elle lui jette un coup d'oeil malicieux. Elle est fière. Fière d'avoir réunis toute la famille.

Avant même que leurs odeurs ne traversent les frontières de leurs nouvelles terres d'accueils, avant même que l'appel retentissent puissamment jusqu'au confins de la terre et ne puisse être emporter par les vents, il avait su, il les avait ressentis, au plus profond de son être et de son âme.
La terre sèche défilait à vive allure sous ses sabots devenant de plus en plus aguerris sans guide, la poussière fine lui fouettait le visage et sans doute que des larmes seraient nées au coin de ses yeux morts s'ils avaient pu encore pleurer. Et brusquement, il pile, s'immobilise dans un nuage de fumée opaque. Il ne les voit pas mais elles sont là à quelques mètres à peine, il le sait, et malgré tout, il peine à y croire. Les mots sont bloqués dans sa gorge tant l'émotion l'empoigne férocement.

Le grand jaguar l'a aussi ressenti. Dans tout son être, jusque dans ses tripes et ses entrailles. Des vibrations dans ses os et sans sa tête. Comme un tambour qui accélère à mesure qu'elles approchent. Il s'était élancé, précédent légèrement Hooker. Il avait perçu l'odeur de son frère qui le devançait, plus rapide malgré sa cécité. A croire que quelque chose guidait aveuglément ses pas. Arrivé sur les lieux, la poussière imprégnant l'air d'un épais nuage, Asmund discerne d'abord 4 paires de sabots à compter de la sienne. Le brouillard disparaît lentement et le regard du jaguar passe sur les deux juments qui font face à son frère et lui.
Gaya et Isildure.
Sa jumelle et sa mère.
D'abord paralysé sur place comme son aîné, Asmund se ressaisit rapidement et s'approche, un peu hésitant, comme si l'image devant lui n'était pas réelle. Cela fait si longtemps..

La jument coule un regard tendu vers sa fille, inquiète quant à la réponse du reste de ses enfants. L'entendront-ils? Sont-ils ici? Sont-ils vivants? La guerre s'est-elle réalisée? Elle martèle le sol de son antérieur, particulièrement anxieuse. En tendant l'oreille, elle perçoit le galop de quelqu'un qui approche. Ça ne peut qu'être l'un d'eux. S'ajoute à ces pas encore d'autres pas. Le cœur de la panthère noire bondit dans sa poitrine et sa respiration s'accélère.
Lorsque les silhouettes de ses fils apparaissent enfin face à elle, elle peine presque à les reconnaître mais ne perd pas une seconde et se précipite pour les enlacer tendrement. Mes enfants.. Je ne vous laisserai plus jamais.

Isildure. Gaya. Asmund. Bryséis. Ils étaient là, tous là. Il peine à y croire, toujours aucuns mots ne parvient à briser les barrières hermétiques que formaient ses lèvres. Les voix des deux juments disparues lui serrent le coeur si fort qu'il a la sensation qu'il va dépérir dans la seconde, il ne sait même pas comment il parvient encore à se maintenir debout. Combien de fois avait-il espéré, rêvé, cet instant ? Il ne pouvait voir leur visage, il ne pouvait voir ce que sa petite soeur était devenue, ni la beauté féroce de sa mère. Une étreinte, plusieurs étreintes. Il se retrouve au milieu de cet amas de corps imposants sans s'y être préparé et brusquement il étouffe. Hook se colle à Asmund, se heurte à lui plutôt, se dérobant aux autres malgré tout contre son gré. As'... As'... Son ton est presque implorant, il fallait qu'il l'aide à appréhender au mieux ces retrouvailles, car entre ses émotions puissantes et son handicap, il était entrain de perdre pied de manière vertigineuse.

Malgré l'émotion de revoir ses deux sœurs, sa mère et son frère, Asmund perçoit rapidement la détresse de son aîné juste à côté de lui. Il éloigne les corps musclés trop collés à eux en donnant des coups d'épaules pas assez violents pour blesser qui que ce soit, mais assez pour s'éclipser de l'énorme étreinte de chevaux. Une fois sortis, Asmund touche le chanfrein de son frère avec douceur. Tout va bien, respire lentement. Son regard se pose sur les trois juments encore à quelques mètres et il leur sourit. On fait quoi maintenant ? un sourire malicieux s'ajoute à cette question.