bed of stone

Tu t'es approchée du bar, presque innocemment (est-ce qu'il t'arrives parfois d'agir avec innocence ?). L'endroit ne te déplait pas bien qu'il comporte de nombreux défauts dont un majeur ; il y a trop de monde ici. Mais tu es curieuse et l'envie de découvrir cet endroit s'est fait plus fort que ton dégoût de la société. Et puis, tes prunelles vaironnes sont tombées sur Belzé (les as-tu ramassées ?) et tu t'es rapprochée de lui, féline sans vraiment en être consciente. C'est un peu ta nature, finalement. Tu t'es arrêtée juste à côté de lui alors qu'il enchaîne les verres avec une rapidité déconcertante.
- Tu m'en conseilles un ? Il était forcément plus connaisseur que toi en la matière alors son avis était bon à prendre.

Tu réceptionnes le verre qu'il t'envoie et l'analyse rapidement. L'odeur du liquide est forte, presque aigre. Est-ce que ça te tentes réellement d'y goûter ? Assurément. Alors tu commences par y tremper les lèvres et rapidement, tu enchaînes les gorgées.
- T'fais quoi d'beau ici Belzé ? Tu lui demandes simplement.

Tu n'es pas tellement étonnée par sa réponse ; tu imaginais bien Belzé comme étant un bon vivant. Le genre d'individu à aimer faire la fête sans se prendre la tête pour les détails. C'était ce que tu appréciais chez lui.
- Rien que pour tes beaux yeux , tu répliques, l'air mutin.

Ah oui, merde, le bal. Tu avais presque oublié ce petit détail. En vrai, tu ne sais toujours pas ce qui t'as poussé à t'y inscrire. Sérieusement, qu'est-ce qu'il se passe dans ton cerveau ?
- J'sais ap. J'ai pas regardé. J'sais même pas pourquoi j'm'y suis inscrite. J'pense que j'vais juste squatter ce joli bar en fait, tu répliques en levant les yeux au ciel, bien que le ton que tu utilises soit railleur.

Tu finis tranquillement ton verre tout en observant Belzé qui blablate comme une gonzesse. Pia, pia, pia. Tu perds presque le fil de la discussion tellement il parle. Visiblement, son taux d'alcool dans le sang est légèrement trop élevé. Alors tu commandes un nouveau verre, histoire de suivre un peu le mouvement. Un deuxième bal ? Oups. Tu te raidis légèrement lorsqu'il aborde le sujet. Enfin, tu te détends rapidement grâce aux paroles enjouée du bai. Décidément, c'est un sacré numéro celui-là. Et, pour le coup, tu n'oses pas le contredire. Tu voulais voir à quoi ressemblait un bal et peut-être qu'intérieurement tu avais aussi envie de vivre cette aventure.
- Ta cavalière ? Tu répètes, sur le cul.
Alors ça, tu ne t'y attendais pas vraiment. L'alcool doit le faire délirer. Et pourquoi il fait aussi chaud, soudainement ? Ce verre devait être le verre de trop, certainement.
- J'aimerai beaucoup danser avec toi, tu finis par répondre en plongeant tes prunelles vaironnes dans les siennes.
Un fin sourire se dessine finalement sur tes lèvres. De toutes manières, demain matin, il aura sans doute oublié cette soirée.

A vrai dire, tu es relativement satisfaite de voir que toi aussi tu peux scotcher Belzé par une simple réponse. Surtout que, pour une fois, tu es sérieuse. Le bai est l'une des seule personne que tu n'as pas envie de tuer ici. Tu ne perds d'ailleurs pas ton assurance lorsqu'il se rapproche en baragouinant qu'après ils seront liés par un pacte. Ton sourire se fait légèrement plus carnassier. Oh Belzé, s'tu savais...
- Même pas peur ! Tu lâches en pouffant de rire juste avant qu'il ne t'attrapes et te traînes jusqu'à la piste de danse.
Te voilà face à lui, ton poitrail presque contre le sien. Tu plonges alors ton regard si particulier dans le sien et, joueuse, tu viens glisser avec une lenteur calculée tes naseaux sur son encolure, le long de sa jugulaire.

Tu es presque surprise de ne plus entendre le son de sa voix. Et, à vrai dire, tu ne saurais dire si ça te plaît ou bien si ça te manques. Peut-être un peu des deux... En fait, venant de toi, ce ne serait pas tellement étonnant. Tu es un paradoxe à toi toute seule. En tous cas, tu aimes sentir sa peau vibrer sous ta caresse. Tu aimes la sensibilité dont il sait faire preuve. Et si tu oses l'effleurer et même le toucher, tu te crispes malgré tout lorsque c'est à son tour de t'effleurer et de te toucher. Peut-être qu'il t'aurais fallu un verre de plus tout compte fait.
- Tu es déjà tombé amoureux ? Tu demandes, à voix basse, comme s'il s'agissait d'un secret.
Plus de doute quant au taux d'alcool dans ton sang ; tu es bien assez alcoolisée pour paraître encore plus étrange qu'à l'accoutumée.