glacial

Glacial. Oui, c'était le mot. Le bon qualificatif pour décrire les vents qui régnaient ici. L'hiver approchait, et les températures chutaient. La grullo avait arboré son pelage d'hiver, qui avait mis plus de temps à se montrer cette année. Cela lui donnait un air plus bourru, qui renforçait son apparence d'ermite. Elle s'était rendue au lac pour s'abreuver et se reposer, ses membres endoloris des longues sessions de marche qu'elle s'imposait quotidiennement.

Hooker avait traversé les Landes avec bien plus d’habilité qu’autrefois, parvenant jusqu’au lac où il se souvenait encore passer du temps à jouer avec Aulia. Il observe le lieu, qu’il peut enfin découvrir avec les yeux. Il n’a rien d’exceptionnel, mais les souvenirs qui le lient à lui le sont, alors il ne parvient pas à le trouver laid ou dénué d’intérêt.
Ses yeux vifs, savourant le fait de pouvoir voir le monde de nouveau, finissent par se poser sur une silhouette connue. Il avance vers elle, fouillant néanmoins les lieux du regard, quelque chose manquait au tableau. Quelque chose ou quelqu’un.
Il se glisse aux côtés de R, comme si une amitié profonde les liait alors qu’il n’en était rien, elle avait même été une ennemie. Mais aujourd’hui, il avait une dette envers elle, depuis quelque temps déjà, qu’il n’avait toujours pas payé. Et c’était assez frustrant. D’être redevable.
R. souffle t’il, sans lui porter un regard, continuant de chercher la chose inconnue qui le dérangeait.

Elle ne répond pas, mais il n'y prête pas vraiment attention, et sans doute que si elle l'avait fait, il ne l'aurait même pas entendu, trop occupé à inspecter les environs d'un regard minutieux. Sa vue n'était pas encore précise et parfaite, mais elle était suffisante. Cependant, rien ne sortie du lot plus qu'autre chose, ce qui fit claquer sa langue d'insatisfaction. Il finit par enfin pivoter son visage en direction de celui de R, se rendant soudain compte de la très proche proximité qu'il avait dérobé. Il ne masque pas sa surprise et se décale légèrement d'un pas. Ses sourcils se froncent lorsque ses yeux se heurtent aux traits de la grullo. T'as une gueule de déterrée. Toujours dans la finesse

Il se contente d'hausser les épaules d'un air détaché pour guise de réponse, comme si cela n'avait pas tellement d'importance, alors qu'en réalité, putain il en avait chier mais qu'est ce qu'il kiffait avoir retrouver ses yeux. Je vois que j'arrive toujours à te surprendre, à c'qui parait c'est important dans une relation. rétorque t-il dans un rire à la limite de l'insolence. Pouvait-on seulement dire qu'ils entretenaient une relation ? C'était bizarre, il pouvait pas vraiment définir R. C'était pas une amie, enfin, si ? non ? C'était plus qu'une connaissance. De là à dire amie ? Bref, elle lui avait sauvé les miches quoi --"
Et plus sérieusement, c'est quoi cette tête ? Qu'est ce qu'il t'arrive ?

Hooker reste lui aussi silencieux lorsqu'elle lui livre une première explication, une première explication qui ne le satisfait pas mais dont il doit certainement se contenter, il imagine. Il reste immobile à la fixer, à essayer de la sonder, mais elle resta sans doute à tout jamais indéchiffrable pour lui.
Vient la confession, une confession qu'il aurait aimé ne jamais entendre. Rien que d'évoquer le souvenir d'Akan lui brûle la peau et fait bouillir ses entrailles. Les années étaient passées, même R et lui avaient changé leur statut d'ennemis à alliés, mais la haine qu'il éprouvait pour l'akhal était viscéral, ancrée profondément en lui. Il finit par pincer les lèvres tout en serrant la mâchoire et détournant le regard, le reportant sur le lac. J'ai faillit perdre Phoenix, je peux imaginer ce que tu ressens et n'espère pas de si tôt connaître réellement ce sentiment. confie t-il à son tour, déverrouillant difficilement sa bouche. Hook vient de nouveau braquer ses prunelles sombres dans celles miroitantes de la grullo. Je me suis juré de veiller sur toi, et je le ferai, vraiment. Mais mon plus grand regret restera de ne pas lui avoir ôter la vie moi même. Et peut être était ce l'éternel fossé entre eux.

(Désolée je réponds un peu comme un escargot en ce moment, j'allume pas trop l'ordi   mais bon presque un mois sans réponse je suis vraiment sorry  :17:  )

Hook serre les dents et grommelle dans sa barbe lorsqu'elle affirme qu'il n'aurait jamais pu le tuer. Il n'était pas stupide, il savait où elle voulait en venir, devinait la manière dont il pouvait rester éternellement en vie, et peut être avait-elle raison, mais il se serait largement satisfait du fait de massacrer son putain de corps rectilignes sous ses sabots.
Ils observaient tout deux le silence, quelques instants seulement. Elle certainement perdue dans ses souvenirs partagés avec Akan, lui guettant minutieusement le lac, pour ne pas ruminer contre des frustrations qu'il ne pourrait jamais apaisées.
Une oreille attentive se tourne vers R lorsqu'elle reprend la parole, sans que son regard ne quitte l'horizon. Une grimace s'empare de ses traits. Tu comprends pas. J'm'en fou. J'm'en fou de ce qu'il a fait, de cette rébellion à la con contre le sang royal, d'avoir perdu mes terres. Enfin non, il s'en fouettait pas, il y était profondément et sincèrement attaché à cet héritage, mais quoi qu'il en soit, elles avaient disparu aujourd'hui alors ça n'avait pas vraiment d'importance, plus maintenant. Mais je ne lui pardonnerai jamais, JAMAIS, de s'en être pris à ma mère. lâche t-il d'un ton rauque et glacial. Je sais qui je suis R, un impulsif égocentrique et violent que pas beaucoup de monde apprécie, mais on ne touche pas à ma famille. Même si lui aurait du en faire partie, ça s'est pas passé comme ça, c'est tout. Il avait tourné enfin le visage vers elle. Quant à lui, il détestait ce que je représentai et qui j'étais je suppose, en plus du fait que j'ai tué quelqu'un devant lui. Il ne me l'aurait jamais pardonné. Et peut être le concevait-il au fond, mais cela ne l'avait jamais importé de savoir ce qu'il pouvait bien penser de lui.