hurlements divins

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Elle avait bien grandi, la petite. D'un pas rapide, sans crainte, la jument déplaçait sa carcasse avec rapidité, arpentant le flanc ouest du massif. Attentive, elle suit avec précision les hurlements des loups ; peut-être adulte aujourd'hui, elle n'avait rien perdu de sa fascination pour les animaux sauvages du territoire.

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Trop loin. Cette fois, elle s'était aventurée seule bien trop loin de son troupeau? Depuis qu'elle avait était recueilli par le chaleureux Njörd, guide des Orosymals, elle avait retrouvé sa curiosité et sa témérité. Au petit matin, elle était partie vagabonder, de-ci, de-là, flânant dans des bosquets, suivant une route imaginaire qu'elle s'était tracée.

Dans l'après-midi, elle s'était mise à arpenter la berge d'une belle source claire. Elle avait joué avec de petits poissons, empilé des galets et observé des libellules. Si bien qu'elle n'avait pas vu le temps passer, elle n'avait pas senti la fraicheur qui s'était installée.

La nuit est maintenant tombée, la lune est bien ronde dans le ciel. Esquisse aurait dû regagner son troupeau, rester près des adultes qui peuvent la protéger. Les premiers hurlements des loups l'ont terrifié. En pleure, elle galope à en perdre haleine, trébuchante et complètement déboussolée.

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Poursuivit par ses démons, l'enfer, et autres sombres sentiments, Plum croit d'abord à un mirage auditif. Les pleurs d'une enfant. Était-ce un fantôme venu hanter son esprit ? ça ne l'a surprend même pas. Habituée à la solitude et ses mauvais côtés, plus rien ne l'étonnait. Mais, au loin, à travers une mince brume blanche, un petit corps. L'imposante louve s'arrête, sur le intriguée. Intéressée par la possibilité de voir un démon en chair et en os. Mais alors qu'elle se rapproche, les pleurs de cette petite chose grinçants dans ses oreilles, la jeune adulte se rend bien vite compte du danger face à elle.
Une pouliche, une vraie de vraie. Là, étendue sur le sol, lâchant des plaintes qui se répercutent dans le creux du massif. Chut. ordonne la jument noir, n'osant pas s'approcher de plus près, et craindre que cette dernière prenne la fuite. Avec un corps pareil, grand, noir comme du charbon et sorti de nul part, il y a de quoi. Mais surtout, si elle continue, le prochain problème sera la Meute.

La pouliche est fatiguée d'avoir couru, jamais elle n'avait filé aussi vite. C'est la peur qui lui avait donné des ailes. Sa chute l'a sonné, elle essaye de se ressaisir mais son esprit ne lui permet pas de réagir. Son coeur se fracasse contre ses côtes, bat furieusement à ses tempes comme un tambour de guerre.

Elle imagine les loups fondre sur elle, avec leur gueule béante, leurs crocs aiguisés prêts à la dévorer. Ce sentiment lui rappelle le terrible jour où elle a perdu sa mère, arraché à elle par un prédateur affamé. L'alezane ne parvient pas à faire cesser les secousses qui agitent frénétiquement tout son petit corps, encore amaigri de ne pas avoir été bien nourrie pendant plusieurs jour à cause de son errance. Avec force, elle ferme les yeux, persuadée qu'elle va voir luire les yeux lupins dans l'ombre, la scrutant comme un succulent morceau de viande.

C'est un ordre, bref, et sec, qui la fige, comme un électro-choc. Vivement, ses paupières s'ouvrent. Ses pupilles arrondies par l'effroi, se posent sur une masse sombre qui se découpe dans la brume. Elle met quelques instants à l'identifier comme étant un autre cheval. Ses gémissements cessent instantanément mais elle n'ose pas bouger un seul sabot, elle se sent prise au piège, en extrême danger.

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Debout. continue-t-elle, sans toutefois être méchante dans sa voix. Elle aurait pu s'allonger contre ce petit corps frêle et grelottant, contrastant nettement avec l'ambiance de cette nuit démoniaque. Bien que les hurlements des loups résonnent à ses oreilles comme une douce mélodie envoûtante, Plum ne voulait pas être témoin d'un massacre.
Elle se rapproche un peu plus, donnant un petit coup bref mais ferme sur les fesses de l'enfant pour l'inciter à se lever suite à ses paroles.

Les loups ne vont peut-être pas me manger cette fois-ci ! La masse noire s’est approchée de moi, elle m’ordonne de me lever. C’est une gentille jument, j’ai très peur mais je dois absolument lui obéir. La dame me donne un coup de museau sur les fesses pour me presser. Je m’agite, pas encore très habile avec mes grand pattes, et dans un dernier effort je me relève. Que doit-on faire maintenant ? S’enfuir ? J’ai le cœur qui bat très fort, si fort qu’il me fait presque mal. Je regarde l’immense jument noire pour savoir quoi faire, elle a l’air de s’y connaître, plus que moi en tout cas.

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mdr ça me fait penser à Bambi

Enfin, elle se redresse. Plum renacle, peu patiente dans ces moments là, attendant néanmoins que la petite chose soit bel et bien sûr pied. Puis elle l'a regarde, avec ses petits yeux brillants, peinte de tant d'innocence. Son cœur se serre à l'idée de la laisser ici, sans défense. Elle voit le visage de son petit frère : et si c'était lui ? Plum s'avance, silencieuse comme à son habitude, lâchant le regard de la petite pour prendre le pas le long de la rivière et emprunter le chemin inverse.

Haha 'Pas faux hurlements divins 923492

Je reste immobile un très bref instant. La dame n'est pas bavarde mais je pense qu'elle veut que je la suive. De toute façon, il n'est pas question que je reste toute seule ici, c'est beaucoup trop dangereux et terrifiant. Au petit trot, je me hâte de rejoindre la jument et la suis de très très prés, trop apeurée pour oser m'éloigner d'un seul petit centimètre. Comme elle ne parle pas, je garde aussi le silence, peut-être qu'il ne faut pas faire de bruit pour ne pas attirer les loups...comptez sur moi, dans ces cas là, je sais rester muette comme une carpe.

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Tel un fantôme, la noiraude se faufile entre les ombres de cette nuit noire, jettant par moment un coup d'oeil par-dessus sa croupe pour s'assurer que la petite suivait bien le rythme. Tant mieux. Grimpant un peu, elles finissent par tomber sur l'entrée d'une grotte. Bien que l'idée était un peu risquée, surtout pour se retrouver encerclées par une meute. Mais c'était mieux qu'être à découvert, aux yeux de tous. Elle entre, et attend d'entendre les petits pas de la demoiselle résonner pour se tourner vers elle.

Mes yeux ne cessent de scruter la brume. J'ai l'impression de voir s'y dessiner les silhouettes spectrales des loups qui viendraient se mouvoir près de nous avec une effrayante sensualité. La fatigue alourdie mes jambes, chaque pas de plus est difficile surtout dans cette montée, pourtant légère, que nous avons entamé. L'humidité ambiante colle mon duvet rendant la fraîcheur de moins en moins supportable. Dans quelques instants, j'aurais froid et je risquerai de tomber malade. Il va nous falloir un abris rapidement auquel cas, je ne pourrai pas continuer longtemps à fuir.

Comme si mes craintes avaient été entendues, notre cheminement nous conduit jusqu'à une grotte sèche dans laquelle nous nous engouffrons. Je suis soulagée de ne plus avoir de prédateurs à mes trousses et je n'imagine pas un seul instant qu'ils nous aient suivi. Je suis bien trop soulagée d'être à l'abri. Je vais chercher silencieusement de la chaleur en me rapprochant des flancs de la jument noire, il ne faut pas que j'attrape du mal.

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Son corps devient raide, lorsque la petite pouliche vient se blottir contre ses flancs, cherchant chaleur à travers ses crins épais. Comme si suite à ce contact, elle pouvait perdre la vie. Son regard balaye les environs, comme par crainte d'être observer, et se repose finalement sur le petit bout à ses côtés. Ainsi, elle ne bouge pas, durant de longues minutes, mais néanmoins attendri au fil des secondes, voyant le visage de son frère.
Plum se décide alors à se détendre, prenant place au sol sur un tapis de mousse, laissant un minimum de place à l'enfant pour qu'elle vienne se réchauffer.

Je ne ressens pas le malaise que mon contact créé chez la jument. Ces subtilités m'échappent encore, ces sentiments me sont inconnus. Mon esprit est encore relativement primaire, je sais reconnaître les sourires de joie, les larmes de tristesse, la voix qui vibre de colère mais les autres signaux ne m'alertent pas. Les tensions de malaise qui s'emparent de la jument noire me sont donc totalement invisibles. Après tout, je ne cherche que de la chaleur.

Nous avons donc réussit à fuir les loups pour trouver refuge au creux de cette grotte. Je suis allongée sur un confortable tapie de mousse, calée contre les flancs de celle qui m'a tiré d'une très mauvaise posture. Je n'ai pas encore osé lui parler, et, au moment où j'ouvre la bouche pour le remercier, mes mots sont étouffés par un large bâillement. " Merci de m'avoir emmené ici madame, vous avez été tellement courageuse !" Je finis par déclarer.

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Malgré le fait que l'invitation venait d'elle, la jument noire reste un minimum tendue lorsque la pouliche se décide à venir trouver refuge et chaleur dans le creux de son flanc libre d'accès. Elle l'inspecte longuement sans retenu, ses prunelles abyssales caressant ensuite le doux visage de l'enfant. Son bâillement la fait doucement sourire. Dors, demain je te ramène à tes parents. dit-elle sans relever son remerciement, déposant ses naseaux sur son front pour laisser échapper son souffle chaud.

Dormir ? Elle a raison, je m'en rends compte à l'instant. L'adrénaline de notre fuite est retombée. Mon coeur a repris un rythme normal et mon esprit est de nouveau clair. Mes muscles se sont relâchés, ils se détendent grâce à la chaleur enveloppante que dégage la jument noire. Je ne ressens plus la peur. La quiétude fait place belle à la fatigue qui m'engourdis doucement. Je ne tarderai pas à m'endormir. Je clos les yeux, bercée par le souffle qui me caresse le front. "A demain matin..." Je murmure avant de me pelotonner dans l'espoir de passer une nuit confortable, en toute sécurité, sous la surveillance de cette bienfaitrice.

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Peu à peu, elle sent le corps de cette petite chose se détendre au fur et à mesure que le sommeil s'empare d'elle, que le marchand de sable laisse planer sur sa tête une infime poussière d'or. Et enfin, lorsqu'elle était totalement à la merci d'un sommeil profond, la jument repose ses yeux sur l'entrée de la caverne, attentive au moindre bruit suspect. Étrangement, elle se retrouve aussi à écouter attentivement la respiration de la pouliche, s'assurant que cette dernière ne s'arrête pas. Elle pose alors sa tête sur la pierre froide, les yeux clos, mais aux aguets.

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