dishonored

Paisible et au calme, la grande noiraude s'était couchée en vache sur une plateforme qui habille le volcan, pas plus large que de chevaux. Aucune inquiétude l'habite ; ici, au contraire, elle ne sent en sécurité. De ses yeux perçant, la femelle observe une oursonne, se baladant avec ses deux petits.

(tu m'fais trop du charme toi là   On se fera un Hook/Oceaan c'était intéressant ces deux là aussi )
X A N D E R

Jonché au sommet du piton, il observait le chemin sinueux formé par le torrent de lave flamboyant, le souffle chaud du volcan se promenant sur son visage. Ce n'était pas la première fois qu'il grimpait ici, et il était à vrai dire incapable de donner un chiffre précis quant à ses venues fréquentes. X trouvait le lieu reposant, pouvant se perdre dans ses nombreuses réflexions sans être dérangé.
Ses yeux clairs et perçants finissent par se heurter à une silhouette sombre, couchée sur une niche en contre bas, observant elle même une femelle ours imposante et ses petits. Sans qu'il ne sache réellement pourquoi, cette vision lui arrache un bref rictus en coin de bouche.
Le pie finit par descendre jusqu'à elle, habilement, sans bruits. La niche est étroite, mais son corps massif parvient à se glisser en arrière d'elle. Mignons en apparence, redoutables si on s'y frotte. murmure t-il en rivant l'océan de ses yeux sur les ours.

Donne-moi ton cœur, baby. Ton corps baby, hey
yes quand tu veux poulette

Le calme. Le silence. La paix. Des sensations que la jument cherchait constamment depuis son entrée dans le monde des adultes - bien que, même avant, elle cherchait surtout la compagnie de son ombre plutôt que des jeunes de son âge. Mais impossible à savoir si cette envie existait par son instabilité, son côté sauvage. Ou bien par cette fascination qu'elle éprouve face à des animaux dangereux ou non. D'autres animaux sauvages, en gros. Pendant que la mode de devenir guérisseur fait rage, presque à ouvrir une école, Plum préfère se concentrer sur les faits et gestes de ces animaux. Mignons en apparence, redoutables si on s'y frotte. Elle sursaute, tournant sa tête vers l'inconnu bicolore. Elle fronce des sourcils imaginaires, appréciant peu qu'on la prenne par surprise, et surtout, surtout énervée contre elle-même de ne pas l'avoir entendu plus tôt. Quel est l'idiot prêt à se jeter sur une oursonne, qui donnerait corps et âme pour protéger ses petits ? réplique-t-elle sans vraiment lui poser la question réellement, reposant ses mirettes abyssales sur la famille.

(Désolée je réponds un peu comme un escargot en ce moment, j'allume pas trop l'ordi   )

X réprime un sourire amusé en la voyant sursauté, enfin, plutôt en apercevant son regard courroucé, devinant son agacement d'avoir été prise par surprise. Il n'émet aucuns commentaires cependant, se contente à son tour de rediriger son attention sur la petite famille non loin. Elle semblait paisible, mais il savait que la mère était en réalité sur le qui vive, guettant tout danger potentiel pour ses petits, ce qui la transformait en meurtrière aguerrie et donnerait une toute autre tournure à la scène qui se déroulait sous leurs yeux curieux. La mère tourne d'ailleurs brusquement la tête dans leur direction, sans doute à t-elle entendu l'inconnue parler. Nul besoin de se jeter sur eux, les contrarier est tout autant une raison valable pour eux pour engager les hostilités. murmure t-il sans bouger, sans détacher non plus son regard de l'oursonne, mais d'un ton toujours aussi calme, presque même amusé. Quelle allait être la réaction de la mère de famille ?

pareil ma poule

Il marque un point, et elle n'ajoute rien. Son regard se contente d'observer la jeune mère - sûrement pas si jeune que ça -, s'agiter et se balancer très légèrement comme pour paraître plus menaçante vis à vis des deux chevaux. Les petits oursons cessent alors les jeux, pour s'enfuir et gagner un arbre plus au nord sans se retourner. Mais Plum reste de marbre, sereine ; elle se sait en sécurité.
Suffit de ne pas franchir la limite.
Et des limites, elle en avait franchi pour connaître la distance à respecter avec ces animaux là. Son ton de voix, lui, ne change pas. Elle ne murmure pas, et continue de lui adresser la parole normalement, avec un peu de fascination vis à vis de la scène en contre-bas. C'était si intéressant pour elle, bien plus que des fleurs, des plantes - même si ces dernières sauves des vies.

(désolée pour la longue absence, je viens tout juste de récupérer internet, je me suis permise de recup le topic dans la corbeille )

Sans bouger, fermement camper sur ses appuis, il observe d'un simple déplacement des yeux la fuite des oursons vers l'arbre le plus proche, pour revenir ensuite à la mère tentant une intimidation. Il reste de marbre, parfaitement calme et immobile, tout comme l'inconnue. Cela lui arrache un sourire en coin. La limite est propre à chaque individu, tout autant changeante et variable selon ses humeurs. Elle est donc d'une instabilité certaine. Cherchait-il à la titiller ? Enfaite, elle l'intriguait, en soit, il était d'accord avec ce qu'elle disait. Mais lentement, sans crier gare, une espèce de petit jeu du chat et de la souris s'installe.
L'oursonne finit par se détourner d'eux face à leur impassibilité, rappelant ses petits et s'éloignant, redescendant vers les vallées plus verdoyantes que le flanc du volcan dénué de vie. Mis à part eux deux. Il semblerait que pour cette fois, la limite fut la bonne.

Sous ses premières paroles, la jument arque son encolure en col de cygne, fronçant des sourcils imaginaires. Testait-il ses propres limites, liées à sa patience ? Plum en avait, c'était certain ; mais comme tous, jusqu'à un point final. Étrangement, elle pense à Aventura, qui était la seule à réussir à la faire sortir de sa zone de confort. Mais n'est-ce pas là le puissant pouvoir des mères ? Plum sent allure comme une piqure de rappel, voir même une dose de drogue envahir ses veines et ses muscles, glissante jusqu'à son coeur qui s'emballe sous l'attente. Finalement, l'animal sauvage décide de faire demi-tour, poussant un dernier râle pour rassembler toute la joyeuse famille. Ce fut donc gagnée. Un sourire victorieux creuse ses lèvres charbonneuses, un rictus qu'elle essaye de faire disparaître, tellement ça ne lui ressemble pas. Tu apprendras que j'ai très souvent raison sur ces sujets là. Dit-elle sans ironie, pas peu fière d'en connaître un bon rayons sur la faune. Pour la flore, c'est autre chose. La jument noire se décide alors et se redresse, pour enfin faire face à cet étranger venu perturber sa tranquillité. Mais lorsque son regard volcanique se heurte aux yeux du pie, une frisson à la fois désagréable et agréable de déjà-vue lui traverse l'échine. Tu es d'ici ?

(petit poiiiiiiis dans ton utéruuuuus)

Et ce rictus, aussi éphémère soit-il, n'échappe pas à ses yeux assidus, ce qui en fait naître un sur ses propres lèvres, en ricochet. Il la laisse se redresser, non sans arquer l'une de ses arcades sourcilières, à la fois amusé et malicieux. J'apprendrai ? Est ce une invitation à passer du temps ensemble ? Il se découvrait un côté taquin et un brin provocateur, sans doute hérité de son père, de ce qu'il avait pu voir après avoir passer quelques temps avec lui pour l'aider dans son combat contre la cécité.
Leurs regards se heurtent l'un à l'autre, celui de la noiraude brûlant comme un feu ardent, le sien impétueux comme un océan tumultueux. Il a déjà vu ça. X ne se laisse pas déstabilisé, se concentre sur sa question. Je ne suis pas vraiment de quelque part, mais je vis ici, j'ai fait parti de l'exode. Et toi ?

Pourquoi pas ? Souffle-t-elle alors, accompagnant ses paroles par un frêle sourire neutre, sans arrière pensée. Il était simple pour elle, parfois, et surtout à son âge aujourd'hui, de comprendre l'humour. Puis, comme aujourd'hui, ça lui filait entre les doigts.
Le duel qui se joue à présent, entre ses iris volcaniques, explosives et brûlantes, ainsi que celles de l'étalon bicolore, deux océans bercés par deux icebergs. Löv. Un frisson de plaisir et d'angoisse électrifie ses muscles. Moi aussi. Je t'ai jamais vue c'est pour ça, c'est surtout que tu me fais penser.. à quelqu'un. Dit-elle évasive, ne voulant pas s'étendre sur le sujet. Elle approche ses naseaux ronds vers le visage de l'étalon, pour capter son parfum ; assez proche de lui aussi pour sentir son souffle sur son propre visage. Mais la proximité, elle s'en fichait.

Affaire conclue. décrète t-il, comme s'il s'agissait là d'un marché passé entre eux. Il décroche un instant son regard du sien pour observer le sommet, puis le pied du piton. Il allait lui proposer une escapade, partir en exploration, mais ce qu'elle dit l'interpelle, attise sa curiosité plutôt. X penche légèrement sa tête sur le côté, comme s'il était capable de déceler ses pensées en la détaillant sous un angle nouveau. Le pie n'esquisse aucun mouvement de recul à son approche, au contraire, il la laisse venir à lui docilement. Son souffle contre le sien, ses yeux se heurtent de nouveau aux siens. Mais le toupet de l'ébène lui en masquait partiellement l'accès. D'un geste délicat du bout des naseaux, il l'écarte, libérant le brasier étouffé. Lui aussi, la proximité il s'en fichait, au contraire. Et à qui je te fais penser ?

Ce geste l'intrigue. Bouillante de curiosité, elle redresse ses yeux abyssaux jusqu'aux siens, tempétueux. C'est étrange, désagréablement agréable. Lövojka. Elle ose enfin souffler ce nom, qu'il donne finalement comme une douce totalité glaciale ; elle qui craignait qu'il ne soit qu'un poison , une tendre malédiction. Finalement, elle redresse son encolure, se tournant lentement vers l'horizon qui leur tend les bras. Quel est ton nom ? Demande-t-elle à tout hasard, comme une question devenue une habitude au fil du temps, à côtoyer des gens bien plus avenants qu'elle. Mais aussi, elle ne voulait pas s'attarder sur le sujet.

ouuuh, c petit

Lorsque le mystère s'envole, que le nom se dévoile, un frisson parcourt lentement son échine. Et à mesure que les frissons progressent, les questions affluent dans son esprit, mais une majeure : quel lien unie les deux juments ? C'est ma mère. dévoile t-il dans un souffle qui vint caresser son visage ébène. X imaginait qu'il aurait plus de mal à prononcer ces quelques mots, il pensait qu'ils auraient un gout amer, malgré le fait qu'il se soit beaucoup rapproché de la louve. Père, mère, des mots encore étranges pour lui, mais plus si inconnus que cela. X. Et le tien ?