in the end

**Messages :** 614 **Inscription :** 31/07/2018 **Pseudo :** Drug / Creedsy

i tried so hard and got so far
but in the end, it doesn't even matter

L'air était glacial, mais le vent ne soufflait pas. Il faisait nuit, qui aurait été d'une noirceur profonde si un événement particulier n'était pas survenu ce soir là. Voilà bien quelques heures qu'il les traquait. Ces fameuses aurores boréales. Il laissa leur scintillement mystique et dansant allumer son regard. Ce soir, Draggan avait rendu visite au Blizzard qu'il y avait en lui, et admirait la beauté des astres.

i had to fall
and lose it all

Invité

( A mwa

)

**Messages :** 614 **Inscription :** 31/07/2018 **Pseudo :** Drug / Creedsy

Invité

♫ There's something dark inside of me.
There's something haunting, Oh my love.
There's nothing good I'm thinking of.

J'ignore pourquoi je me suis de nouveau aventurée dans les terres les plus froides de Luanera, moi qui déteste avoir froid. Peut-être parce que j'en avais marre de cet incendie intérieur qui dévastait tout sur son passage. La neige crisse sous mes pas et même s'il n'y a pas la moindre once de vent, je ne cesse de frissonner.

There's something rumbling in my mind.
Secrets that you were meant to find.
I thought you knew me so well?

Mes pensées vagabondent librement. Je me suis déconnectée de la réalité et mon corps décide du chemin à suivre. La soirée calme contraste avec mes pensées qui tournent à l'orage. Je me mords les joues et quelques gouttes de sang viennent perler au bout de mes lèvres avant de s'en décrocher pour venir colorer le manteau immaculé qui recouvre le sol.

I need someone to set me free.
So I call out your name.
But you seem so far away.

Je trébuche et perds l'équilibre. Mes genoux rencontrent la froideur de la poudreuse et je ferme les yeux, quelques secondes à peine. Puis je me relève. Je dois continuer de marcher. Je ne sais pas pourquoi mais je le ressens. Mon regard glisse sur le ciel éclairé par les aurores boréales. Mon souffle se perd dans les airs, créant une épaisse fumée blanche sur son passage. Mon regard se perd sur l'horizon jusqu'à repérer une silhouette au loin. Mes lèvres s'entrouvrent, comme si j'allais l'appeler, mais aucun son ne franchit la barrière de mes lèvres. Seule une fumée blanche s'en échappe et se dissipe rapidement dans l'air. Il semble si loin. Si irréel. Il allait disparaître. Ils disparaissent tous.

Is there anyway you could save someone like me?
There's something dark inside of me.

**Messages :** 614 **Inscription :** 31/07/2018 **Pseudo :** Drug / Creedsy

it starts with one

Un souffle chatouilla sa conscience, tandis qu'il s'absorbait dans la contemplation de ces ondes mystiques. Elles paraissaient si calmes, si apaisées, et pourtant par moment, il semblait y déceler une certaine agitation, juste avant qu'elles ne reviennent à leur état initial. Sa propre respiration essayait de se calquer sur cette danse apaisée, pour calmer son esprit pour tourmenter, pour faire fuir des démons qu'il entendait parfois murmurer au plus profond de sa conscience. Ces vices cachés qui avaient faim, et qui un jour seront probablement affamés, qui le grignoteront petit à petit, jusqu'à faire disparaître la majeure partie de son être. Le silence était tel que Draggan pouvait presque entendre cet ultrason généré par les connexions synaptiques de son cerveau, et ces dernières s'agitaient frénétiquement. Ni le vent, ni l'ouïe, ni la vue ne pouvaient lui apporter présentement l'information qu'elle était toute proche.

all i know

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Je n'ai pas quitté des yeux sa silhouette. Je suis certaine qu'elle va finir par s'effacer. Comme le ferait un mirage en plein désert. Je ferme les yeux avec force. Il ne sera plus là lorsque je les rouvrirais. Mes muscles se contractent et je me mords de nouveau les joues. Il n'est pas réel.

Avec lenteur, j'ouvre de nouveau les yeux et je le cherche du regard. Il n'a pas disparu et mes muscles se sont détendus. Je fais un pas vers lui et je m'arrête. Mes lèvres s'entrouvrent et de nouveau, une épaisse fumée blanche en sort et s'élève dans le ciel. Les aurores, cet arc-en-ciel nocturne, dansent au dessus de nous. Je fais un nouveau pas vers lui. Il n'est plus très loin et pourtant je reste figée à ma place. Il allait disparaître. Dès que je serai à ses côtés, il allait s'évaporer dans les airs comme la vapeur de mon souffle dans l'obscurité.

Le froid me fait frissonner. Il n'est pas le seul à avoir ce pouvoir sur moi. J'inspire une grande bouffée d'air et le regrette aussitôt car l'air glacial me brûle les poumons. Mes lèvres s'ouvrent de nouveau et enfin, un son en sort ;
- Draggan, je l'appelle, d'une voix plutôt basse.
Comme s'il s'agissait d'un secret. De quelque chose que personne sauf lui devait entendre. Mon souffle s'est raccourcit et mon cœur s'est mit à battre plus vite. Allait-il se retourner ? Ou disparaître comme s'il n'était qu'une peinture couchée sur un tableau ?

♫ I know it hurts,
It's hard to breathe sometimes.

**Messages :** 614 **Inscription :** 31/07/2018 **Pseudo :** Drug / Creedsy

Une voix, qu'il reconnu presque instantanément. A son tour à lui, de penser qu'elle était un mirage, une illusion créée de toute pièce par son imagination. Peut-être qu'à force de réfléchir, des choses se matérialisaient dans son champ de vision. D'abord, il observa ce qu'il pensait être son illusion, comme s'il la voyait pour la première fois, avant que son odeur ne devienne elle aussi bien réelle. Là, il comprit que tout ça n'était pas un mirage, et sembla s'éveiller, comme sorti d'une rêverie. « Absinthe. » souffla-t-il en retour, ses yeux sombres et volcaniques rencontrant les siens, bleus et glacials. Il fallait dire que rencontrer du monde à cette heure et dans de pareilles conditions était issu d'une coïncidence mince. « Comme quoi la vie te met toujours sur mon chemin. » fit-il à voix basse, d'une voix calme et posée, paraissant presque apaisée. Alors qu'au plus profond de lui, des ombres se faufilaient, s'agitaient dans l'obscurité, démangeaient ses entrailles. Un fin et discret sourire se glissa sur ses lèvres grises, tandis qu'il s'orientait davantage vers elle, jusqu'à lui faire pleinement face.

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Il se retourne enfin et les battements de mon cœur s'apaisent progressivement. J'observe les lueurs multicolores qui s'agitent dans le ciel sombre et se répercutent sur certaines zones de la banquise. Parfois même sur la robe grise de Draggan. Mes prunelles reviennent lentement sur lui. Le temps ne s'est pas arrêté. Le sable a continué de glisser dans le sablier. Il a changé. Physiquement je veux dire. Peut-être que mentalement aussi. Mais pour le moment, c'est son physique qui me frappe. Sa robe semble s'être éclaircie encore un peu plus et sa carrure s'est encore un peu étoffée. Rien à voir avec l'adolescent que j'avais abandonné dans la jungle, il y avait quelques mois de ça. Ses prunelles viennent chercher les miennes, presque avec hargne.
- Est-ce que tu es réel ? Je finis par lui demander.
La question a fusé et je suis incapable de penser à autre chose qu'à cette possibilité qu'il ne soit qu'un fantôme dans ce décor qui me semblait presque tout autant irréel.

**Messages :** 614 **Inscription :** 31/07/2018 **Pseudo :** Drug / Creedsy

Draggan enfouit son regard dans celui, éclatant, de la palomino. Elle paraissait terriblement troublée, nébuleuse au milieu du paysage arctique. Si belle dans son manteau d'or imparfait. « Pourquoi ne le serais-je pas ? » souffla-t-il en retour, s'approchant de quelques pas d'Absinthe. Cela faisait quelques temps qu'ils ne s'étaient pas vus, quelques temps que Draggan se perdait dans ses ténèbres qui le rongeait de l'intérieur. Pourtant, à cet instant, elle lui paraissait être une source de lumière aveuglante, comme la petite luciole qu'on suit dans le noir pour retrouver son chemin. Et tandis qu'il s'approchait de quelques pas, ses yeux furent plus proches, son visage aussi. Sans attendre davantage, son instinct le poussa à accrocher ses lèvres aux siennes, pulpeuses et délicieuses. Elles lui paraissaient nimbées de miel, goûteuses comme les premières sèves de l'année. Absinthe était irrésistiblement comestible. Ses lèvres se perdirent sur les siennes en un baiser embrasé. Draggan ne savait pas s'il sortait la tête de l'eau ou s'il se faisait couler.

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Sa voix brise le silence et mon cœur s'emballe de nouveau. Pourquoi ne le serait-il pas... ? Peut-être parce qu'il était le fruit de mon imagination. De mes désirs inavoués. Et il s'approche de quelques pas, tandis que moi, je retiens mon souffle. J'ai cette peur, presque viscérale, que son image se trouble progressivement jusqu'à disparaître entièrement. Je m'attends à le voir disparaître à chaque seconde. Mais ce moment n'arrive jamais. Au contraire, ses lèvres si douces attrapent les miennes encore légèrement teintées par mon sang. Mes yeux se ferment et je me laisse porter par la douceur de l'instant. Une douce chaleur s'éveille sous ma peau et j'oublie instantanément que j'ai froid. Et sans réfléchir je capture à mon tour ses lèvres.

Jeu 3 Jan 2019 - 14:55

Il a beau faire un froid glacial, le gris ne grelotte pas une seule seconde. Le contact de leurs lèvres se mue en un baiser brûlant. Si ardent qu'il aurait aimé que cela le fasse fondre en elle. Des flammes noires le consument de l'intérieur, et il se sentait au haut d'une pente glissante, prêt à tomber sans moyen de se rattraper. Il n'aurait su expliquer l'effet qu'elle lui faisait. Lorsqu'elle lui rendit son baiser, des vagues obscures se répercutaient en lui, cognant les parois de son âme. Lorsque leur baiser toucha à sa fin, il passa lentement sa langue contre ses lèvres, comme pour récupérer les derniers zestes de cette passion. « Absinthe. » Sa voix était vibrante, chaude, masculine. Ils étaient de jeunes adultes, désormais. Et Draggan avait bientôt terminé sa croissance. En soit, Absy avait beaucoup changé, elle aussi. Son regard ne brillait plus de flammes aussi pures qu'autrefois. « Que t'arrive-t-il ? » souffla-t-il simplement, son regard de charbon ancré de celui de glace de la palomino.

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Mon nom glisse entre ses lèvres charbonneuses et mon regard plonge dans le sien. Il y avait tellement de choses que j'aimerai lui dire et pourtant tellement peu de choses que je pouvais lui confier. S'il se sent au sommet d'une pente glissante, moi, je me sens au cœur d'un volcan. Brûlée vive par des pensées inavouables. Étouffée par des ombres insidieuses.
Je prends une longue inspiration, cherchant l'air que je n'ai pas. Que je n'ai plus. Mes lèvres s'entrouvrent, sans qu'aucun son n'en sorte. Incapable de trouver les mots qui vont bien. Mes mâchoires se referment et se serrent. Je baisse les yeux et mes crins blonds, gelés par le froid, viennent camoufler mes iris glacés.
- Je me suis perdue...
Perdue au cœur de ce volcan intransigeant.

Dim 6 Jan 2019 - 13:57

Les iris d'onyx du jeune mâle ne quittaient pas Absy une seule seconde. Il aurait aimé pouvoir plongé dans ce lac trouble avec elle, tomber dans les abysses pour mieux comprendre ce qui la taraudait. Un mal semblait s'être emparé d'elle, sans qu'il ne puisse expliquer lequel ni pourquoi. Quelque part, une forme d'inquiétude était née en lui, même s'il n'était pas franchement étonné d'une telle découverte. « Partage ça avec moi. Raconte. » souffla-t-il simplement, empêchant son regard de fuir en ne la quittant pas des yeux.

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J'ai beau essayer de fuir le regard du Draggan, je le sens toujours posé sur moi. Intense et brûlant, dans ce paysage de glace. Je me mords la lèvre inférieure tellement fort que je m'en fais saigner, encore une fois. Plusieurs petites gouttes écarlates viennent tâcher le tapis blanc. Toute vérité n'est pas bonne à dire.
- Tu m'as tellement manqué, je réponds en un souffle.
Un demi aveu. La seule confession que je suis capable de faire pour l'instant. Pourtant je le sais, tout au fond de moi ; il est grand temps de tout mettre à plat entre lui et moi. Il faut que j'arrête de fuir et de me cacher.

Mar 15 Jan 2019 - 18:26

Ce n'étaient que quelques mots banals, que certains pouvaient sortir sans même le penser, parfois. Draggan se rapprocha d'un pas, leurs naseaux étant si proches. « Oh, Absy. Tu m'as manqué aussi. » répondit-il simplement, d'une voix vibrante. Il eut l'ombre d'un sourire, avant de revenir se focaliser sur l'objet de leur conversation. « Mais c'est parce que je te manque, que tu sembles souffrir ? »