Look what you made me do _A_

La rouanne marchait entre les ruines, le regard qui détaillait avec curiosité les morceaux de pierres. Elle se laissait aller à ses pensées alors qu'elle s'aventurait entre les décombres de ce qui avait été un temple. Étrangement, elle ne pensait plus à Baïkan. Elle pensait à une autre personne, bien qu'elle se disait que c'était mieux de ne pas se faire de faux espoirs.

La jeune rouanne s'amusait à découvrir ce petit coin de pays. Ça lui changeait les idées, ça chassait ses pensées qui lui enserraient le coeur. Et alors qu'elle arpentait les ruines, une douce odeur la fit frissonner. Absinthe. À peine eut-elle le temps de l'apercevoir qu'elle se retrouva avec sa bouche contre la sienne. Malgré la surprise, il ne lui fallut que peu de temps pour répondre à son baiser, les yeux fermés. Il n'y avait pas d'explication logique, les battements de son coeur la guidaient. Puis, elle décolla ses lèvres des siennes, lentement, rouvrant les yeux. Hey, salut toi. souffla-t-elle.

Elle en avait encore la tête qui tournait. Depuis le temps qu'elle n'arrivait pas à expliquer les frissons électriques qui parcouraient son corps quand elle la regardait, quand elle lui souriait. Elle venait tout juste d'entrer dans l'adolescence, au bal, lorsque ça lui avait fait ça, pour devenir de plus en plus fort avec le temps qui passait. Elle s'était posée des questions, avant d'arriver à l'évidence. L'explication était simple. Elle était non seulement attirée par les filles, mais par Absinthe. Leur premier baiser lui avait tout confirmé.
Son coeur battait la chamade contre sa poitrine alors qu'elle tentait tant bien que mal de retenir les frissons qui parcouraient son échine. Dans sa tête, alors que la palomino semble vouloir lui dire quelque chose, les questions se forment vaguement, sans qu'il n'y ait vraiment de réponses appropriées pour y répondre. C'était un sentiment étrange. Anxieuse, elle se mordilla une lèvre avant d'attendre le verdict. Et si elle lui disait que ce n'était qu'un baiser d'adieu, qu'elle partait avec un.e autre ? Son coeur allait être brisé à nouveau, elle qui avait tant besoin de se sentir aimée par la jolie jument. Elle qui avait longuement réfléchi pour se rendre compte de son amour pour elle. Putain, c'était stressant. Lorsque que les mots tombèrent, elle cligna doucement des paupières alors que son coeur battit plus fort encore. Absinthe ne pouvait pas vivre sans elle ? Les papillons dans son ventre lui donnèrent un nouveau frisson. Là, tout de suite, les mots lui manquaient un peu. Aulia se rapprocha un peu plus d'elle pour venir lover son corps contre le sien, créant une vive chaleur dans son ventre et son coeur. Elle releva le regard vers elle. C'est une blague ou c'est vrai ? Vrai du sens que... Allait-elle oser terminer sa phrase. Elle inspira, puis expira. ... Tu m'aimes ? Elle se croisait les sabots pour que ce soit un oui qui sorte des lèvres de la blonde.

Son rire mélodieux la fit vibrer de l'intérieur. Juste sa voix provoquait en elle un sentiment explosif, un incendie qui consumait son coeur et son être en entier. Les mots sortirent de la bouche de la blonde et une vague de soulagement l'envahit, diffusant une chaleur dans ses veines et son coeur. Alors ce n'était pas une blague... Aulia eut un sourire sincèrement heureux. Sans répondre, parce qu'elle était sans mot à nouveau, elle vint prendre possession de sa bouche à nouveau, dans un baiser où se mêla passion et amour dévorant.

Elle avait carrément l'impression d'être en feu alors qu'elle fermait les yeux aux baisers qu'elles s'échangeait à la fois avec passion et tendresse. Finalement, la rouanne fit courir ses lèvres le long de son visage, jusqu'au haut de son encolure. Puis, elle revint à ses lèvres, inévitablement. C'était si bon d'être avec elle.

Le souffle d'Aulia se saccadait un peu sous les émotions fortes qui la subjuguaient. Alors que la palomino se mettait à lui caresser l'encolure, Aulia eut de longs et délicieux frissons, comme une décharge électrique qui parcourait son corps. À son tour, sa bouche part sur son encolure et sa gorge, qu'elle embrasse à plusieurs reprises, toute fébrile.

Et elle se laissait faire. Étrangement, la rouanne était parfaitement détendue. Elle découvrait ses émotions, les sentait s'amplifier de plus en plus. C'était si bon. Elle vint lui mordiller le garrot doucement.

La belle blonde ne semblait pas aussi pudique qu'elle visiblement. Aulia avait l'habitude de n'avoir aucun gêne, aucun tabou, mais là... C'était différent. Elle se sentait un peu déstabilisée de la sentir à sa croupe et à ses cuisses, sans pourtant qu'elle ne veuille bouger de là. Non, elle voulait continuer. C'est juste qu'elle ne savait pas ce qu'il fallait qu'elle fasse, elle. Elle se laissa donc guider par Absinthe et imita chacun de ses gestes.