ascension...

Aujourd’hui je cherchai à me surpasser. Au pied de la montagne, à la frontière de la neige et de la roche volcanique. Entre froid et chaleur. Je m’apprêtais à monter. Le vent sifflait dans mes oreilles me donnant du courage. J’avançais d’un bon rythme, bon…un rythme adapté à mes petites jambes en tous les cas.

H O O K E R

Hooker revenait toujours vers ce lieu, inlassablement. Sans doute par nostalgie, mélancolie peut être aussi un peu. Il était debout au pied du volcan, face au torrent de feu qu'il pouvait à présent observer, ce dernier lui arrachant toujours une flopée de frissons à chaque nouvelle vague de chaleur qui se dégageait d'en bas.
L'appaloosa se décide à grimper, pour porter son regard aussi loin que lui permettrait le sommet. En cours de route, il croise un jeune poulain, ou pouliche, peu importe, il ne s'attarde pas à détailler. Il ou elle le gène juste dans son ascension. Pousse toi petit.

Une limace fondue

Les sourcils du mâle se rehaussent d'étonnement, avant que les traits de son visage n'empruntent des airs d'indifférence totale. J'crois que t'as pas compris. déclare t-il avant de la pousser de son chemin, écartant son petit corps de la tête, la poussant sur le bas côté, pouvant ainsi la doubler à son aise. Quand je te dis de dégager, bah tu dégages. lance t-il par dessus son épaule en reprenant son ascension.

Je sentis le souffle chaud de ses naseaux sur ma peau qui m'arracha un frisson avant que le coup ne m'atteigne et me décale sur le côté comme si j'étais aussi légère qu'une plume. Maihreucheu maugrai-je entre l'indignation et la surprise. Pour qui se prenait ce torchon pas fini avec son cul blanc terreux! Je tentais d'accélérer l'allure mais je me mangeais le sol me clouant le bec avant que je ne puisse répliquer avec un peu plus de dignité...enfin le peu qu'il en restait...s'il en restait... D'un bond je me redressai et pris le galop pour rattraper mon retard. Je bondis d'un coup et m'accrochais à sa crinière comme une sangsue me servant de sa force pour avancer un peu plus vite sans trop me fatiguer...

Hooker oublie bien vite sa présence, son regard happé par le sommet fumant du piton. Ce n’était pas qu’il n’aimait pas les enfants, il adorait les siens et pensait plutôt être un bon père, mais comme pour tout ce qui n’était pas inclus dans sa famille, il s’en désintéressait totalement. L’existence de la petite palomino était juste inintéressante et insignifiante pour lui. Tout du moins, jusqu’à ce qu’elle vienne se pendre à sa crinière. Heyyyy ! Il bascule et perd légèrement l’équilibre, de rattrape de justesse. Il la fusille du regard, du moins comme il peut, vu qu’il était désormais affublé d’une sangsue. T’as pas intérêt à me ralentir microbe. claque t’il, agacé, tout en reprenant son ascension.

Je ne répondis pas même si ce n'était pas l'envie qui me manquait de lui envoyer une pique cinglante au visage mais il fallait le reconnaitre, tenir le rythme et la crinière me pomper déjà assez d'énergie. Je jetai un coup d'oeil vers le sommet encore quelques mètres et...je lâchai tout, bondis et galopai jusqu'à sommet arrivant sur la pointe fumante et me cabrant dans le nuage de chaleur me prenant pour une star hollywoodienne wéwé PREMMMMMMSSSS

Hook se retient de justesse de lui faire un croche sabot au moment où elle lâcha prise et se précipita au sommet avant elle, entendant déjà la voix indignée de Phoenix dans sa tête. Tirer profit des autres pour gagner c'est pas du joli joli, ta mère te l'as pas appris ? lâche t-il dans un mélange de lassitude et d'exaspération, roulant ses yeux vers le ciel, ciel masqué par les vapeurs chaudes du sommet.
Il passe à côté de la pouliche sans lui prêter attention et tente de distinguer les terres, les vallées, les forêts, les lacs, mais sans ne rien y voir. Le cratère travaille, la fumée est dense et épaisse. Hooker serre la mâchoire, d'autant plus agacé. Il s'était tapé la montée et la gamine pour rien.

Nope pour ça faudrait déjà qu'elle puisse parler! Répliquai-je en regardant le brouillard. Le soupir de l'étalon me fit rire, il s'attendait à quoi à monter en haut d'un cratère fumant. On fait toboggan maintenant? Hein dit? Dit oui dit oui dit oui!! Je trépignais à ses côtés comme une gamine ecervelée... Non, non je ne suis pas une gamine écervelée j'ai dit COMME      

Elle éveille sa curiosité, ce qui lui fait tourner une oreille vers elle, puis son visage, détaillant la pouliche de haut en bas, bas en haut, mais sans son mépris habituel. Elle finit par redevenir agaçante, ce qui lui fait lever les yeux au ciel et entrouvrir légèrement la bouche. Ok ok, attends, tu réponds à ma question et on fait le truc là, du toboggan. propose t-il. L'appaloosa revient vers elle, un sourcil curieux arqué sur son visage. Pourquoi ta mère elle peut pas parler ?

Je m'arrêtai en tremblant d'excitation écoutant la demande de l'étalon. Sa question m'arracha un soupir et fit éteindre toute mon envie de m'amuser. Je détournai les yeux bougonne Parce qu'elle peut pas parler c'tout, difficile de parler quand on est mort! Tehya a dit que je pouvais l'entendre dans les arbres mais je comprends rien à ce qui disent dans l'arbre ça résonne mal! Continuai-je dans mon flot de paroles habituelles. Je m'assis sur mon derrière en plongeant pour regard dans celui de l'inconnu. Je restais silencieuse quelques secondes avant de sauter sur place. Allez maintenant toboggan toboggan!!!

Il ne s'excuse pas de lui avoir posé cette question douloureuse, pourquoi le ferait-il ? Il n'était pas au courant, donc il n'avait pas à se sentir coupable, il n'avait fait que poser une question. Même si bon, ok, il aurait pu se douter de cette réponse. C'est quoi ces conneries d'arbres ? se contente t-il de répondre, levant les yeux au ciel. Quand t'es mort, t'es mort. Il approche de la pente qu'ils venaient de gravir. T'es sure de vouloir faire du toboggan ? On va se faire mal au cul. Le flanc du piton n'était pas vraiment lisse.

Je balayais sa question d'un mouvement de tête évasif. Rien rien Tehya et son imagination débordante! Tu sais qu'elle m'a appris à avoir un bon transit...est-ce que tu veux que je t'aide à faire caca? Demandai-je en me disant que son air ronchon était peut-être du à une constipation passagère... Bahh.. toi oui peut-être mais moi non vu que je serai sur ton dos ! Dis-je des étoiles plein les yeux en le regardant.