until the night turns.. [terminé]

Phobos... Ce nom sonnait bien. Je souris en regardant la petite bouille toute mouillée. Phobos... moi ça me fait pas peur, c'est comme un murmure une promesse... Je poussai un soupir de bien être et je viens coller mon chanfrein contre le large poitrail de Spart en fermant les yeux. Laissant l'enfant tétait mes mamelles gorgées de lait et cela me procura un soulagement immédiat, comme une corde qui se délie, la pression du lait s'écoulant hors de moi avec soulagement.

Je ne répondis pas à la remarque de Spart'. Il était un peu bizarre, un peu travers, pas le chevalier que je rêvais mais c'était le père de mon enfant et puis bon on était pas obligé d'avoir le même avis sur tout. Et toi on va t'appeler vieux grincheux ça te va bien aussi! Répliquai-je en lui tirant la langue avant de me coller contre lui légère. Regardant la petite chose partir à l'aventure sur ses grandes échasses maladroites. Attention Phobos tu vas...Je ne terminai pas ma phrase, je n'en eus pas le loisir, elle était déjà à terre. Je quittais la chaleur de Spart' pour me précipiter sur la morveuse, m'assurant qu'elle n'est rien.

Parce que personne ne t'a aidé toi peut-être?! Répliquai-je tout en marchant au côté de la petite brunette prête à contrer toutes ses chutes tout du moins pour éviter qu'elle ne se blesse trop. Le droit a l'erreur était une chose mais il n'y en avait d'autre où aucun retour en arrière n'était possible et je ne le savais que trop bien... Seul on crève... Crois-moi je sais de quoi je parle! Ma voix se fit froide, cette enfant me projetait dans la mienne avec violence et d'une neutralité amer. Je revoyais ma mère, la chute, sa mort, mes fautes, mes faux-pas, mes retours en arrière impossibles. Je retenais mes larmes sous mon masque glacial, me concentrant sur l'enfant pour ne pas craquer.

Justement ton arène c'était une prison doré qui te protéger du monde extérieur. Les mots ici n'ont aucune valeur, quand tu trouveras face à un prédateur tes paroles, tranchantes soient-elles ne te seront vraiment d'aucune utilité... Je le détaillai de bas en haut avant de me tourner vers Phobos la laissant jouer avec mes crins, patiente. Si elle se blesse, elle ne pourra plus fuir, ni combattre, ni se défendre si on se fait attaquer... Elle mourra qu'elle soit intelligente ou non si son corps ne suit pas son esprit ne pourra se déployer!

Je regardais Spart' avec tristesse avant de me retourner vers Phobos qui ne semblait pas écouter ni comprendre vraiment ce que l'on disait. Insouciante et naïve. Si fragile. Quand tu le veux? Si elle meurt par les crocs d'un quelconque prédateur... ce ne sera pas quand tu veux... Et si tu ne le veux pas tu... Je ris doucement, sans méchanceté, en tout cas pas envers lui, mais envers moi-même. Moi qui passait mon temps chercher un protecteur, une personne forte qui saura me protéger de ce genre de chose, je m'étais donnée à l'une des rare personne qui connait rien des dangers du monde extérieur, qui ne s'est probablement même pas à quoi ressemble un puma, ou bien un grizzli... Tu ne pourras rien faire... et ce ne sera pas quand tu veux, quelqu'un d'autre aura cassé ton jouet et cet autre tu ne pourras même pas le briser... Récitai-je d'une voix monotone et vide. Je m'avançais vers lui plongeant mon regard dans le sien, froide, fière. Au revoir Spart'... Aujourd'hui c'est moi qui gagne... Je poussai un petit hennissement en direction Phobos pour qu'elle me suive et prit la direction du camp des Orozymal pour la présenter au reste de la famille...ma famille...ma protection...mon clan.