Meet me under shining lights

La nuit était tombée, assombrissant les cieux lorsque le soleil eut sombré dans l'eau. Les étoiles qui venaient piqueter le ciel scintillaient par milliers et étaient reflétées par l'eau calme du lac. L'étalon noir était parti se promener, l'esprit calme, mais dérangé par une petite pointe d'inquiétude. Il pouvait peut-être paraître envahissant et collant, mais quand il s'était rendu compte que sa dorée n'était pas au camp, il était parti marcher en espérant la trouver. Et quand ses yeux se posèrent sur elle, son coeur rata un battement, comme si son amour renaissait toujours un peu plus puissamment. Chérie ? Tu ne dors pas ? Sa voix était douce, calme, alors qu'il s'approchait d'elle avec un petit sourire en coin.

À son tour, ses yeux se glissèrent sur ses flancs bombés. Un sourire fendit alors son visage tandis qu'il s'approchait toujours un peu plus d'elle. C'était la même pour lui. Il avait fini par abandonner l'espoir d'être père à nouveau, l'espoir d'un jour pouvoir voir son bonheur renaître de ses cendres, entouré de ses enfants et de sa merveilleuse douce moitié. Pourtant, c'était bel et bien réel, maintenant. C'était presque trop beau pour être vrai. Njörd se glissa contre le corps arrondi de Myosotis, sa tête venant se placer par dessus celle de la dorée, avec tendresse. D'accord. Je crois qu'il faudra que je cesse de m'inquiéter autant pour toi. Enfin, s'inquiéter était une chose. Mais maintenant qu'elle était entrée dans sa vie, il était toujours en train de se faire les pires scénarios possibles quand elle s'éloignait sans un mot. Ça en était presque maladif, et il savait bien que c'était désagréable pour elle autant que pour lui. Il essayait de se contenir, pour ne pas être trop chiant. C'est vrai que le ciel est joli, ce soir.

Heureusement pour elle, pour eux et pour le bébé à venir, il ne restait jamais bien loin d'elle, toujours rodant à distance pour s'assurer que tout irait bien. Depuis qu'il savait qu'elle en était arrivée au onzième mois, il ne la quittait jamais de sa surveillance. Alors, quand elle l'appela, il ne mit par beaucoup de temps pour arriver à son chevet. L'angoisse lui tordait les tripes, mais l'excitation aussi. Il priait pour que tout se passe bien. Njörd vint s'installer à ses côtés, se couchant tout contre elle pour la rassurer. Je suis là, mon amour. Tu l'as déjà fait, tu en es capable. Ça va bien aller. lui souffla-t-il en lui caressant l'encolure pour la détendre un peu. Et, parallèlement, il s'assurait que rien ne vienne perturber cette instant mémorable.

Oh putain, elle était vraiment en train de mettre au monde leur enfant. Ce n'était que là qu'il le réalisait vraiment, à force de la voir se contracter pour expulser leur petit de son corps. La voir ainsi lui tirait des grimaces, mais elle semblait bien s'en sortir, du moins, elle y arrivait mieux qu'Hélivia lors de la naissance d'Aël. Ça le rassurait et l'étonnait en même temps de voir à quel point tout s'était déroulé rapidement. Leur fils était déjà là, parmi eux. Petit mâle sombre à la robe humide. Son émotion était bien visible sur son visage, sûrement aurait-il pu laisser une petite larme s'échapper si Myosotis ne serait pas encore secouée par des contractions. Le regard de sa bien aimée lui fit tout comprendre. Ils avaient des jumeaux. Son stress à peine retombé l'envahit de plus belle. Elle était déjà épuisée. Il l'encouragea avec des caresses et des mots doux, avant de se déplacer un peu pour aller à la rencontre de leur fils, avant de s'assurer que tout allait bien pour lui. Il posa ses naseaux chauds sur la petite tête délicate du mâle, un oeil toujours fixé sur Myosotis. Puis naquit le deuxième enfant. Une petite fille, à la robe sombre elle aussi. Njörd se plaça aux côtés de sa compagne, mais tourné également vers leurs jumeaux. Bravo ma chérie, tu y es arrivée. souffla-t-il en embrassant la joue de la dorée, heureux.

Il avait du mal à détacher son regard ému et fier de leurs deux enfants, deux magnifiques poulains qui venaient d'entrer dans une famille qui les bercerait dans tout l'amour du monde. Ses naseaux étaient passés de l'un à l'autre, toujours avec délicatesse. Ils étaient si petits qu'il avait presque peur que le moindre contact puisse leur faire du mal. Une fois que Myosotis fut levée, il se glissa contre elle, pour la soutenir mais aussi pour chercher son contact. Njörd regarda leurs jumeaux se lever sur leurs jambes fébriles d'un regard fier et aimant, avant de le reporter sur celle qu'il aimait. Il avait l'impression de flotter sur un petit nuage. J'aimerais qu'on nomme notre fils Edelweiss, si ça te plait. proposa-t-il. Il y avait songé de son côté, en fait. Mais s'il nommait le petit mâle, il voulait qu'elle choisisse pour leur fille.