return (rassemblement)

Oh, bien évidemment qu'ils avaient remarqué son absence. Le noiraud, du moins. Mais il s'était tellement senti impuissant. Il était père de deux nouveaux-nés, donc entre les recherches pour retrouver sa conseillère et ses efforts pour être un bon père, disons que son temps libre était restreint. Ce fut donc pourquoi il ne réagit pas immédiatement lorsque la voix de Winterfell résonna à quelques dizaines de mètres. La fatigue avait engourdi ses membres. Mais lorsqu'il retourna la tête, il plissa des yeux en apercevant une silhouette bien familière. Une nouvelle vague d'énergie lui parcouru le corps alors qu'il s'approcha au petit trot. Lov ? Que s'est-il passé ? Tu vas bien ? Tu es blessée ? s'inquiéta-t-il soudainement.

Trop absorbée à trouver une farce à faire à Winty le Grand...dormeur je n'avais pas vu la silhouette se plantait au centre du camp. Le nez recouvert de miel gluant je me tournais vers l'ombre, mes yeux s'écarquillèrent au fur et à mesure que je prenais conscience de qu'il s'agissait. Tout le monde semblait connaître cette ombre et l'appréciait. Mon coeur se serre en repensant à notre rencontre. Je fis le bref récap' de ma vie et je me rendis compte que j'avais échoué sur toute la ligne, je n'ai pas pu lui ressembler. Je n'avais pas sa prestance, son élégance, sa détermination dans son regard. Je m'essuyai les lèvres en vitesse avant de m'avancer lentement tout en restant en retrait...

Le hennissement attire l'attention de Tehya bien que cette dernière ne peut dire avec certitude de qui il provient, par contre elle sait que cette personne est de son clan et elle se dirige donc en vitesse vers le bruit. Arriver sur place, elle voit son père ainsi que Fiona, sa collègue. De vue elle ne connaissait pas celle qui avait émis le hennissement, mais elle entendit Njörd l'appeler Löv. C'était donc la conseillère de leur clan. Les deux autres équidés présents ne disaient rien à l'ébène qui fit tout de même un signe de tête respectueux à tout le monde avant de diriger son attention vers Lövojka.

Elles avaient marché longtemps, avec Maman. Dans le froid et la pénombre. Quand est ce qu'elle verrait la lumière ? Quand elle était contrariée, ses petits naseaux se pinçaient. Mais finalement, elle n'avait pas été contre les recommandations de Maman lorsqu'elle lui avait intimé de se coucher ici et de dormir. Finalement, les bras de Morphée avaient été fort accueillants.

Allie ne savait pas très bien depuis combien de temps elle dormait, si elle avait vraiment dormi aussi, mais des voix la réveillèrent, dont celle de Maman qui semblait inquiète. La petite bicolore redresse l'encolure et fait pivoter ses oreilles, cherchant d'où provenait les bruits. Lorsqu'elle les localise, elle tourne lentement la tête et aperçoit derrière elle quelques individus qui l'observent. Etait-il l'heure de son entrée en scène ? Habilement - elle s'est entrainée héhé - elle se lève, aussi gracieusement que ses longues jambes le lui permettaient. Elle avance vers les inconnus, venant se frotter tel un félin à sa mère, avant de poser son regard dépareillé sur chacun des individus présents.

 L'étalon à la robe de jais n'aimait pas son silence, attendant des explications qui ne venaient pas ou alors qu'à moitié. Il voulait savoir ce qui lui était arrivé, tout ce qui s'était passé. Il ne supportait pas sa propre ignorance de la situation de la jument brune. Il savait qu'elle avait été capturée, du moins, il s'en était douté, à force d'attendre en vain son retour et de chercher des réponses qui n'existaient pas. Njörd mentirait s'il disait qu'il ne s'était pas inquiété pour elle. Même si la relation entre lui et sa conseillère avait parfois été troublée par une divergence d'opinions, il tenait beaucoup à elle.
Un enfant ? Le noiraud ne dit rien, trop choqué pour réagir. Lövojka n'en disait que trop peu et ça le frustrait davantage, bien qu'il gardait son apparence calme. Il aimerait connaître les circonstances de sa capture et de la naissance de l'enfant. Viol ou saillie consentie ? C'était ça, l'inquiétude qui lui faisait serrer la mâchoire. D'autant plus que de la manière dont elle demandait la présence du père de l'enfant, tout comme pour le fait qu'elle avait été libérée volontairement, tout ça semait le doute dans son esprit. Mais malgré tout... Son coeur se serra en voyant ces petites perles salées s'immiscer aux yeux de la Nordique, quand elle leur apprit que sa fille lui sera retirée s'il n'acceptait pas. Il ne pouvait pas rester insensible à ça. Et puis... Bien qu'il savait que Lov pouvait être bonne comédienne... Il la voyait sincère. Du moins, il espérait qu'elle le soit vraiment, avec eux. Et qu'elle ne soit pas de mèche avec la Tribu pour les faire entrer au camp.
Njörd sourit légèrement en voyant ladite pouliche entrer en scène, s'immisçant dans le troupeau. Il ne devrait pas laisser ses émotions prendre le dessus, il devrait rester impartial, mais voir un enfant l'attendrissait toujours, qu'il soit sien ou non. Son regard retourna dans celui de Lov, soupirant. Il hésita quelques instants, ses yeux jonglant sur chacun des membres du clan avant de retourner ses prunelles vers celles de la nouvelle mère. Très bien. Je crois que tu te doutes que je vais te demander des explications plus détaillées, mais nous aurons le temps pour cela plus tard. En gros, ça voulait dire qu'il voudrait lui parler seule à seul. Le père de ton enfant pourra venir voir votre fille, du moment qu'il ne met pas en danger la sécurité et le sentiment de confiance de personne ici. Dans le cas contraire... Je suis désolé, mais son accès lui sera interdit. Il marque une pause pour montrer son sérieux dans ses paroles. Je ne veux voir aucun autre natif que lui ici. Et évite de le mener trop près du camp, je préfère qu'il n'y entre pas. Pour le moment, du moins. Après tout, elle ne lui avait rien raconté plus précisément et son avis pouvait changer. Dans le bon comme dans le mauvais sens. Il se rapprocha pour lui murmurer quelques mots à l'oreille. Et fais en sorte que ta fille ne révèle rien de compromettant. Ce n'était pas une menace, chacun de ses mots étaient calmes et doux, mais il fallait avouer que la situation était compliquée. Il savait bien que les natifs n'appréciaient pas leur présence ici et il craignait toujours, qu'un jour ou l'autre, que la guerre n'éclate ou qu'ils se fassent virer de Lunaera. C'était tout ce qu'il essayait d'éviter. Il se recula et se retourna vers les autres. Si quelqu'un a quelque chose à rajouter, c'est le moment ou jamais.