Détruis moi [Spart]

Phobos

La peur s'était de nouveau emparée de l'esprit de Phobos, dans ces moments là, elle ne réfléchissait plus aux conséquences, son corps agissait tout seul.

Qu'est-ce que tu lui as fait ?!

Hurla t-elle avant de lancer ses antérieurs en direction de la noire, elle n'avait aucune chance, beaucoup trop fragile mais son assurance était déconcertante.

Phobos fut projetée au sol, écrasant son orgueil comme si de rien n'était. Elle se redressa rapidement, reprenant un peu son calme, ce que disait la noire était impossible, qui prendrait le risque de mourir pour pouvoir tout oublier ?

Tu mens !

Cracha la jeune pouliche, ses oreilles enfuies sous sa crinière. La raison finit par prendre le dessus sur la peur, c'était se voiler la face de penser que son père était incapable de faire ça. Les larmes finirent par couler le long de ses ganaches, pour une fois, Phobos se sentait si faible, elle avait honte de pleurer, honte de ne pas pouvoir écraser à l'instant cette horrible jument. Ce n'était pas de la tristesse mais bien de la colère qui émanait de la grise.

Aucune chance qu'il se souvienne de moi.

Les larmes de la jeune pouliche s'étaient peu à peu dissiper, son père n'avait jamais cherché à la reconnaître comme sa fille, simplement une curiosité dont il observait l'évolution. Rien ne changerait à son réveil et elle le savait.

Je n'ai ni famille ni ami, ce n'est pas qu'un détail.

Finalement, les paroles de la jument noire commençait à intéresser la jeune pouliche, celle-ci n'avait jamais entendu cette façon de penser. L'idéal classique était d'avoir de bons amis et des parents qui s'aimaient, du moins, c'était ce que ses nombreuses rencontres avec d'autres poulains lui avait fait comprendre.

L'intérêt de vivre n'est-il pas seulement d'avoir des liens ?

Phobos avait bien remarquée que ses questions embêtaient la jument noire mais ce n'était pas le genre de la pouliche de s'arrêter en si bon chemin, elle voulait comprendre son point de vue et après ce que celle-ci avait fait à son père, elle le méritait.

Quel était votre intérêt de faire du mal à mon père ? Il ne se souviendra même pas de vous.

N'était-ce simplement pas un mensonge pour obtenir ce qu'il désirait ?

Les oreilles de Phobos se dressèrent lorsque la jument noire prononça "se battre", peu importe les circonstances, ce mot attirait toujours la jeune pouliche.

J'aime aussi me battre mais quelque chose au fond de moi me donne l'impression que je perdrai pied le jour où je tuerai.

Ce jour finirait par arriver, la jeune pouliche en était sûre mais elle craignait de devenir ce monstre qu'elle redoutait tant.

Un sourire se dessina sur les lèvres de la pouliche, elle ne connaissait que très peu son père mais l'imaginait difficilement faire une promesse à quelqu'un.

Vous, vous êtes une tueuse, n'est-ce pas ?

Ceux qui avaient déjà ôté la vie d'un équidé avait ce petit quelque chose dans le regard, Phobos ne savait pas vraiment ce que c'était mais après avoir côtoyé bon nombre de chevaux différents, il lui était facile de les différencier.