Lune de miel

Une douce odeur sucrée flotte dans les airs. Séléné se laisse guider par cette dernière depuis un bon moment maintenant. Elle arpente les différents chemins du labyrinthe dans l'espoir de trouver la ruche dont le parfum la fait saliver depuis si longtemps. Elle est curieuse, elle ignore quel goût a le miel mais si son goût est à la hauteur du parfum qu'il dégage, alors elle est persuadée d'avance de ne pas être déçue lorsque le moment sera venu de le goûter.
Elle s'arrête un instant ; il lui semble bien être déjà passée par là. Elle n'en est pourtant pas certaine ; tout se ressemble ici. Peut-être faut-il qu'elle passe à autre chose, peut-être que la ruche n'est pas vraiment là. Peut-être que c'est son esprit qui lui joue des tours. La jeunette est prête à abandonner lorsqu'elle tombe totalement par hasard sur l'objet de son désir ; la ruche et son précieux miel. Elle s'en approche sans se méfier des abeilles. Pour le moment elles ne semblent pas vraiment agressives. Du coup, Séléné en profite et commence par lécher le bas du mur sur lequel elle repose. Comme ça, elle ne dérange pas les petites abeilles qui n'ont donc aucune raison d'être méchantes avec elle et tout le monde est content.

Séléné s'applique énormément dans sa tâche, au point de ne pas laisser une seule goutte de miel partout où sa langue s'est aventurée. Elle en est déjà à la moitié du mur lorsqu'une voix lui fait abandonner un instant son précieux trésor. Elle se redresse légèrement et glisse son regard jusqu'au yearling rouan.
- Oh, toi aussi tu aimes le miel ? Lui demande Séléné, avant de lui offrir un petit sourire.

La yearling se lèche les lèvres pour ne pas perdre une seule goutte du précieux nectar sucré.
- C'est vrai que le miel c'est trop bon pour qu'on puisse ne pas aimer ça, s'amuse-t-elle entre deux pour-lèchement de lèvres.
Une fois ses lèvres parfaitement nettoyées, elle prend la peine de lui répondre.
- Je vais bien. Et toi ? Le peuple singe t'a laissé la vie sauve apparemment, souffle-t-elle en laissant un petit rire cristallin s'échapper d'entre ses lèvres.

Pour le moment, elle n'a jamais souffert de son addiction au miel . Peut-être qu'elle en verra les conséquences sur le long terme, mais en attendant, se gaver de miel ne lui avait jamais fait le moindre tord.
- Je n'en ai jamais douté, réplique-t-elle avec un grand sourire.
Loin d'elle l'idée de se moquer de lui, bien au contraire, car même si elle ne le connait pas très bien, elle l'a toujours trouvé courageux.
Séléné s'écarte légèrement pour lui laisser le libre accès à la ruche.
- Vas-y, profites en, c'est buffet à volonté ! Rigole la tachetée en désignant la deuxième partie du mur qui est encore totalement recouverte du liquide doré.

( Pas de soucis )

Séléné lui offre son plus beau sourire. Ce gros dégueu est entrain de s'en mettre partout et la tachetée trouve ça infiniment drôle. Lorsqu'il redresse son encolure et qu'il la regarde à nouveau, Séléné explose de rire. Le miel dégouline de ses lèvres et de son menton en abondance. On dirait presque qu'il bave en continue, un peu comme un escargot.
- Tu es un gros dégoûtant, tu en a partout sur le nez ! S'exclame-t-elle en s'approchant de lui pour venir lui lécher les naseaux.

Une fois sa tâche terminée, Séléné recule pour lui laisser un semblant d'espace privé. Elle lui sourit, amusée.
- De rien. On dirait que tu as vu un monstre, tu fais une de ces têtes !! Remarque-t-elle avant d'éclater de rire.
- Pourtant je t'ai juste léché le bout du nez. C'est pas comme si je t'avais fait un bisou sur la bouche, se moque-t-elle gentiment.

La vision de la vie qu'à Séléné est celle d'une enfant. Elle ne se prend pas la tête avec les soucis d'adultes voir d'adolescents. Du coup oui, pour elle, lécher le nez d'un poto c'est un geste totalement innocent.
Par contre, lorsqu'il prononce le mot "maman" elle se fige et se raidit. Elle ne comprend pas vraiment pourquoi il a dit ça et ça la rend mal à l'aise.
- Mais je suis pas ta maman ! S'exclame-t-elle.

Sur le moment, Séléné se sent un peu bête. Elle n'avait pas pensé à ça, puisqu'elle n'avait malheureusement pas eu de maman pour agir ainsi avec elle.
- Oh... Pardon, j'avais pas compris, s'excuse-t-elle.
La tachetée l'observe longuement avant de jeter un coup d’œil derrière eux, vers les différents chemins qui s'offrent à eux.
- Moi aussi. Maintenant j'ai trop soif, se plaint-elle, la langue pendante.