Lorsque la mer représentait ma tristesse, tu m'as appris à nager //N//

HOOKER

L'appaloosa émerge d'un nuage de poussière et de sables, dont certaines particules collent à sa peau luisante de transpiration. Il venait tout droit des dunes où il venait de passer de longs instants intenses à galoper dans ce lieu si familier. C'était contradictoires de voir que c'était fatiguant de se dépenser ainsi et en même temps, qu'il puisait toutes ces forces de ce genre de territoire. Ici, il se sentait chez lui.
Il se dirige vers l'oasis, sans prêter attention aux autres animaux qui s'abreuvent. Le mâle vient lui même se désaltérer, goulument, fermant les yeux pour s'avourer l'eau fraîche. Lorsqu'il les rouvre, il observe enfin les alentours et ses yeux se heurtent à une silhouette équine. Jeune silhouette équine. Il la connaissait, vaguement, mais d'où ? Curieux, il approche de la yearling qui observe l'eau avec hésitation. Hook fronce les sourcils en la dévisageant. On s'connait ?

Hooker observe la jeune lui faire brusquement face sans pour autant qu'il ne bouge d'un millimètre et l'observe de haut en bas, bas en haut, avec un dédain non dissimulé face à sa mine boudeuse et colérique. Lorsqu'elle l'insulte, il hausse un sourcil et darde son regard dans le sien, avant de se laisser à rire, moqueur. Etait du même clan, j'ai plus rien à voir avec les Shaans. rectifie t-il, avant de commencer à se détourner, car elle ne représentait donc plus aucun intérêt pour lui. Jusqu'à ce qu'elle dévoile l'identité de son père. Adam avait une fille ? Oh merde … Cela voulait dire qu'il était … Putain mais j'suis trop jeune pour être arrière grand père Mais il comprenait mieux le côté survolté de la petite

Hooker plisse les yeux avec le même partage de dégoût et d’incertitude lorsqu’elle le fixe, sauf que lui se demande comment c’est possible qu’elle soit de son sang avec cet air d’abrutie qu’elle traîne sur son visage. Il devrait se montrer plus indulgent sans doute, mais elle ne fait pas d’efforts pour qu’il le soit, et ce n’était pas parce que c’était lui l’adulte qu’il devait en faire et pas elle. Ouais bah à croire que t’as été terminé à la pisse. lâche t’il en levant les yeux au ciel. Il a envie de lui hurler de fermer la bouche là mais il se contient, difficilement, son corps vibrant de frustration. Il s’approche, méfiant et suspicieux. Et c’est quoi ton nom ? Il le sait certainement mais ne fait pas l’effort de chercher dans sa mémoire.

Noomi. Il se souvient, tout du moins, les souvenirs s'imposent d'eux même, s'extirpant de sa mémoire pour défiler devant ses yeux. Il revoit cette petite pouliche noire, rejetée de son père. Puis rejetée de sa mère. Il soupire et secoue légèrement la tête. Il ne venait pas d'être très cool avec elle non plus – bien qu'elle l'ait un peu cherché aussi, mais n'est ce pas la marque de fabrique qui descend justement de lui ? Cette auto remarque le fait sourire. Bon écoute, j'crois qu'on est pas partie sur de bonnes bases. rétorque t-il. Même si ça me fait mal au cul de me dire que je suis ton arrière grand père, le principal c'est que tu es de ma famille, tu es ma famille, et ça, c'est important pour moi. Tout ceux qui connaissait l'appaloosa le connaissait pour son impulsivité explosive mais aussi pour son attachement féroce aux siens. Alors désolé d'être parfois un con ... Un rictus amusé et provocant se pointe sur la commissure de ses lèvres. Mais il semblerait que tu ais aussi hérité de ce gène. la taquine t-il.

Etre con t’apportera plus de bonnes choses que d’être trop gentil, alors ouais, c’est un bel héritage. Hook lève les yeux au ciel avant de les darder de nouveau sur elle, les plissant dans un mélange d’espièglerie et de fourberie. J’aurais pu te léguer mon charme torride mais visiblement, ça a pas été le cas. Sans doute pourraient ils continuer ainsi toute la journée. Ce n’était pas vraiment pour lui déplaire, cela lui faisait oublier l’espace de quelques minutes toutes les merdes qui lui tombaient sur le coin de la gueule en ce moment.
Elle aborde le sujet de sa douce. Ah bah là elle a bien dû te parler de mon charme torride ! renchérit il, avant de sourire avec provocation et hocher la tête. Ouais, c’est ma femme. Enfin pas officiellement, fin ils étaient pas mariés quoi. Il s’était jamais réellement penché sur la question. Mais compagne/compagnon il aimait pas ce mot.
Ça se passe bien chez les Shaans ? demande t’il, devenant à son tour plus sérieux.

Plus il écoute son discours plus il fronce les sourcils. Il savait que l’histoire de X et Nyveèn avait foutu le bordel, puis ... puis l’assassinat de sa sœur et enfin le départ de toute sa famille. Mais il restait malgré tout surpris d’entendre que les Shaans sombraient, et une part de lui, lointaine, est peinée pour Hekâ. Elle avait malgré tout fait beaucoup pour eux. Mais les choses avaient changé, trop changé. Et le retour en arrière était impossible. Hook finit par hausser les épaules. Pourquoi tu ne viendrais pas avec nous ? Nous sommes ta famille.

Il commence à hausser les épaules lorsqu'elle dit ne pas savoir. Il s'apprête à rétorquer qu'elle a tout le temps qu'elle souhaite pour y réfléchir, il s'apprêtait même à lui donner l'endroit où elle pourrait les trouver. Mais il se ravise dès lors qu'elle parle de la tribu. Son regard change, devient sombre, si sombre. La tribu ? répète t-il, lentement, comme si il avait mal entendu. Mais non, il avait très distinctement entendu chacun de ses mots. Ces putains de fils de pute qui ont capturé bon nombre des nôtres ? Ceux là même qui les ont torturé, violé et parfois même tué ? C'est de ceux là que tu me parles ?