pangea out

B O R É A L E

La jeune se baladait hasardeusement sur ses terres natales, ressassant dans son esprit les dernières rencontres de la semaine, se demandant si certaines d’entre elles pourraient être à même de rejoindre la Tribu ou pas. Dans ses pensées, elle en est extirpée par un sifflement admiratif. Au début, elle pense qu’il lui est destiné et commence à se retourner avec un petit sourire, flattée. Mais enfaite pas du tout. Elle distingue un inconnu aux pieds de la source. Vexée -bien qu’en soit il l’a pas vu alors bon osef-, elle sort d’entre les buissons et plante son regard bicolore sur lui, oreilles pivotées vers l’arrière. T’es qui et tu fais quoi ici ?

(désolée pour le retard !)

Belzé. Elle n'en a jamais entendu parlé mais prends note, le retient minutieusement. Se moque t-il d'elle à propos de la roche ou est-il sérieux ? Ses yeux se baladent quelques secondes de la dite roche à lui et inversement, jusqu'à s'arrêter définitivement sur l'étalon. Cette roche était effectivement magnifique, mais seul quelqu'un s'intéressant réellement à la nature s'en apercevrait. Alors moquerie ou réel émerveillement ? Suspicieuse, indécise, Allie fronce les sourcils. Comment es tu arrivé sur l'île ? interroge t-elle, toujours durement, éludant volontairement ses questions à lui.

Fait-il exprès de la titiller ? Car si tel était le cas, il ne serait pas déçu de ce qu'il découvrirait en grattant un peu la surface. Elle prend l’évocation du passage secret – plus si secret du tout que ça – pour une pique, de l'insolence de la sa part. Allie serre les mâchoires. Il faudrait qu'elle évoque ça avec son père, l'intrusion permanente d'intrus l'irritait au plus au point. Et de nouveau, il se montre déstabilisant, s'intéressant au lieu, s'interrogeant même sur son nom. La pie ne déloge pas son regard de l'individu, plissant légèrement les yeux, comme ci cela pourrait lui permettre de mieux le cerner. Mais il reste une énigme. Ce lieu s'appelle La Source de Cristal. dévoile t-elle malgré tout, ne pouvant s'empêcher de faire glisser son regard sur l'endroit mystique. On sentait son dévouement, son respect. Mais rapidement, elle darde de nouveau les yeux sur lui. En quoi cela t'intéresse ? D'où viens tu ?

Les yeux d'Allie suivent ceux de Belzé, et cette vision parvient à arracher un sourire à son visage jusque là implacable et froid. Mais tandis qu'il continue de regarder les reflets de l'eau, elle se permet de l'observer lui. Il semble sincère, réellement subjugué par la beauté brute qui s'offre à eux. Cela ne s'improvise pas ce genre d'engouement, cela se ressent simplement. Bien. Il pique sa curiosité, et cette fois, c'est plutôt positif. Si bien qu'elle est encline à lui répondre, cette fois. Il l'a mérité. Je suis une sang mêlé. Il n'y pas de honte dans sa voix, mais ses yeux ayant retrouvé les siens, elle guette sa réaction. Ma mère fait... Faisait partie des tiens. se corrige t-elle difficilement. Mon père est un natif, et j'ai décidé que ma place serait aussi ici.

Allie garde un instant le silence, pas par refus de répondre, encore moins pour le faire languir en attendant qu'elle délie ses lèvres. C'était juste … Douloureux. Iréel. Avait-elle seulement déjà prononcé son nom depuis son décès ? Elle a l'impression que si elle le dit, à voix haute, elle lui échapperait pour toujours. Mais trop tard, c'était déjà fait, ils lui avaient déjà pris. Elle ne masque ni sa peine ni son ardente colère. Lövojka. La pie soupire, avant de s'approprier de nouveau les yeux de Belzé. Tu la connaissais ?

La déception qu'elle lit dans son regard semble sincère. Peut être pouvait-elle lui accorder sa confiance, ou du moins, au moins être moins sur la défensive. Allie n'est pas réellement surprise qu'il connaisse sa mère, en réalité, elle est plutôt surprise lorsque ce n'est pas le cas. Il semblerait que chacun avait connu ou au minimum entendu parlé de Lövojka au moins une fois dans sa vie. Et cela la rendait fière.
Elle commence presque à sourire. Elle s'était ainsi elle même auto proclamée, sang mêlée. A la fois native et nomade. Étrange. Complexe. Comme elle. Un temps elle avait cru pouvoir être le lien qui réunirait ces deux peuples opposés. Mais cette idée semble loin, comme si elle n'avait existé qu'en rêve. Et le voilà qui s'engouffre sur un sujet sensible. Elle plante son regard dépareillé dans le sien, redevenu glacial. Et c'est ce qui l'a tué. tranche t-elle sèchement.