Noonoo l'exploratrice //N//

Noomi à mis ses sabots de randonnée pour aller explorer l'île Nayati. Maintenant que sa jambe commençait à ne plus boiter, elle avait décidé d'aller explorer cette île autrefois refuge natif. Depuis plusieurs mois, elle mourrait d'envie d'aller tout inspecter, elle en avait parlé à même parler à Séléné. Alors lorsqu'elle arrive prêt de la Roche-mère, elle ne peut retenir un soupir d'extase. " Ouaaah.. " Impressionnée, elle s'approche pour entrer en son coeur à l'endroit où se tenait les anciens cachots. Du sang sec tâchait encore les murs, l'endroit était humide et miteux. Noomi inspecte, nez au ras du sol, ses naseaux sont pincés, l'odeur est vraiment répugnante.

(comme on n'en a pas refait un à la fête, je me permets de prendre celui-ci )

Horus était sur l'île depuis presque une heure. Il aime bien explorer cet endroit si longtemps convoité et qui ne leur était apparu qu'enfin plusieurs mois durant d'un mystère bien ficelé. Il n'a pas peur de tomber sur un membre de la Tribu. Après tout, parait-il qu'il a un oncle qui dirige ici et que même sa mère les a rejoint. Mais c'est une autre odeur, bien familière, qu'il a senti peu avant et qu'il traque maintenant. Il suit Noomi jusqu'aux cachots et alors qu'elle semble pénétrer dans l'un d'eux, le jeune mâle ferme la porte derrière-elle en s'y engouffrant juste avant. Il se retrouve donc tout près d'elle et à coup sûr le bruit métallique l'aura faite sursauter. Bouh

Noomi entre prudemment dans la cellule et inspecte le sol avec minutie. C'est alors qu'un bruit de métal retentit bruyamment. La yearling fait volte face, échine et crinière hérissée. Elle regarde l'individu d'un oeil mauvais avant de se radoucir quelque peu en reconnaissant le parfum de Horus. " J'espère que la cellule n'a pas une fermeture automatique. " fait-elle remarquer d'un air désinvolte. Elle ne s'approche pas et le regarde de loin. " Tu ne m'a pas rejoint à la fête. " dit elle d'une voix neutre, même si à l'intérieur d'elle même se mêlait peine et rancœur.    

Il ne se préoccupe même pas de la cellule, il a d'autres chats à fouetter. Il la fixe, la regarde se calmer et même si son ton est neutre, toute sa phrase crie d'elle-même sa rancune. Il ne détourne pas pour autant son regard dépareillé et soutient le sien. J'étais en chemin pour y aller. J'ai eu un contretemps. J'ai croisé ma mère. Assurément qu'elle sait qu'il est fils de Nyveèn, de la traîtresse, de la meurtrière. Pourtant, il n'a pas peur de sa réaction en lui annonçant ça. Il n'a pas bougé d'un poil. Pardonne-moi.

Noomi détourne légèrement le regard, visiblement vexée. Elle se mord une lèvre, taraudée entre son affection pour Horus et sa rancœur. Sa queue vient fouailler ses flancs avec vigueur. Sa silhouette à beaucoup changé depuis leur dernière rencontre. Fini l'allure svelte d'adolescente. Maintenant, Noomi était une jeune adulte, avec des courbes plus féminines. Sa croupe c'était un peu arrondie et ses épaules élargies. Grâce à la natation, elle avait pris en musculature, et on ne discernait qu'une longue cicatrice sur son antérieur droit, pratiquement masquée par les poils. Il lui arrivait de boiter encore un peu le matin au réveil, mais elle pouvait réaliser nimporte quel exercice à présent. Après avoir réfléchi pendant quelques secondes, elle se retourne à nouveau pour lui faire face. " Fais toi pardonner. " ordonne t elle en relevant l'encolure. Il avait intérêt à être imaginatif car il n'était pas facile d'obtenir les grâces de Noomi.

Et pendant qu'elle détourne le regard, justement, Horus laisse le sien passer sur le corps de la noiraude, encore plus belle et attirante que lorsqu'ils étaient adolescents. Lui aussi a changé, s'est affirmé en jeune mâle au plus haut de sa croissance et de sa vitalité. Il repense à son entrevue avec Adam, à cette attirance inavouée... Mais il est quand même attiré par la gente féminine, la preuve ! Noomi ne l'a jamais laissé indifférent. Et ce n'est pas aujourd'hui que cela va changer, visiblement. Il fait un pas vers elle, frôle ses naseaux et elle replonge dans son oeil bleu. Il esquisse un demi-sourire. Passons la nuit ici. Ensemble. Juste toi et moi. Il la fixe, attendant sa réponse. C'est pas tous les jours que je propose la faveur de passer une nuit en ma compagnie

Noomi détourne le regard pour venir se plonger dans l'oeil bleu du mâle, il lui fait de l'effet, bien plus qu'elle ne l'avouerait jamais. " Ah oui ? " minaude t elle en relevant l'encolure. " J'ai déjà passé une nuit en ta compagnie, rappelles toi. " Elle fait référence à la nuit passée dans l'antre des guérisseurs, lorsqu'ils étaient encore enfants. Noomi s'approche, d'une démarche féline et lui susurre à l'oreille. " J'en veux plus. " Puis elle se recule, pour le toiser de haut, l'air sauvage et désinvolte.

Il n'est pas dans le genre d'Horus de s'abaisser aux caprices des autres, mais avec Noomi, c'est différent. Ses lèvres s'étirent en un sourire nostalgique en pensant à cette période, bien qu'il ne regrette pas un instant avoir grandi. Il voit les choses d'une autre façon, maintenant. Je n'ai pas oublié. Profite que ce soit toujours à toi que je propose cette chance. L'air sauvage qu'elle arbore fièrement l'attire irrémédiablement. Elle a de la chance que ce ne soit plus la période des chaleurs, il lui aurait certainement sauté dessus sans aucune hésitation. Il fait un pas vers elle, l'atmosphère devient électrique. Qu'attends-tu de moi, Noomi ?

Noomi n'est pas de nature aguicheuse, mais avec Horus c'est différent. La demoiselle bât des cils sans même s'en rendre compte. Lorsque l'étalon s'approche, son souffle se coupe. Elle feint un léger sourire et détourne le regard. Son oeil livide ne réussi pas à l'intimider, elle s'y est habituée. De toute façon, rien n'intimide Noomi. " Surprends moi. " dit elle d'une voix suave en s'approchant à son tour. Elle lui donne les rênes, à lui de choisir ce qu'il vaut faire d'elle.

Elle lui demande toujours la même chose et Horus sent une pointe de lassitude naître en lui. Il essaie d'aller contre, pourtant, et s'installe au fond de la cellule, se couchant au sol avec grâce. Si venir te retrouver ici, t'enfermer dans un cachot avec moi et te séquestrer toute une nuit durant ne te surprend pas, je suis à court d'idées, ma belle Noomi

Noomi s'attendait à mieux que ça. Sa passion disparaît comme neige au soleil. Elle le regarde s'allonger dans la poussière immonde qui orne le sol du cachot. " T'es sérieux ? " demande t elle avec dégoût. Elle s'approche et gratte le sol, une curieuse mixture mi-boueuse, mi-moisie s'accroche à son sabot. Beurk. " Même ton oiseau de fer était moins deg. " Non. Noomi est impétueuse. Elle en veut plus.

Mais à cet instant, le caprice de la femelle irrite Horus qui se relève promptement. Il se plante face à elle, le regard bien moins chaleureux, presque hostile d'ailleurs. Pour qui se prend-elle ? Pour une enfant gâtée à qui on a toujours dit qu'elle avait droit à tout ? Désolé, je n'ai pas de château pour t'accueillir, princesse. À cet instant, le mot est dégradant. Il la fixe toujours de son unique oeil valide et passe devant elle en la frôlant. Il ouvre la serrure d'un coup de dent rageur, un peu vexé au fond. Sur le seuil de la porte, il s'arrête et tourne légèrement la tête. Si tu crois que, parce que je ne suis pas venu directement te retrouver à la fête, tu as le droit de me parler ainsi, tu ne me connais pas si bien que tu veux le prétendre. Moi, je me réjouissais de te revoir, peu importe où et quand. Recevoir une pression inutile de ta part m'intéresse pourtant beaucoup moins. Je t'ai fait des excuses et je n'y étais même pas obligé, je ne t'ai fait aucun tort. Si tu ne peux les accepter et passer à autre chose, alors soit. Sinon, tu me trouveras en haut. Et sur ceux, il emprunte le couloir avec agilité, retrouvant vite la surface et l'air pur.

Alors là, Noomi s'attendait à tout sauf à ça. Elle reste pantoise, comme pétrifiée. Elle reçoit le monologue de l'étalon en pleine face sans réussir à répliquer. Elle est tellement scotchée que chaque battement de son coeur lui fait mal. Noomi se sent trahie, salie. Comme si on venait de la mettre à nu et de la piétiner volontairement. Elle n'aurait jamais imaginé que Horus lui parle sur ce ton. Son Horus. Alors que l'étalon quitte la cellule, la jument reste immobile, le regard figé sur le néant. Horus c'était son pilier, la seule personne qui l'avait soutenue lorsque tous l'avaient laissé tomber. Celui qu'elle considérait comme son frère. Celui pour qui elle avait renié sa famille, et décidé de rester chez les Shaans. Elle n'était pas amoureuse. Ou peut-être que si, un peu en faites. Tout ce qu'elle sait, c'est que Horus était la personne la plus importante à ses yeux. Et qu'a cet instant précis, il venait de lui avouer ses quatre vérités en disparaissant comme un voleur. Noomi a envie de se recroqueviller sur elle même et de pleurer, mais un sentiment encore plus intense la submerge. La colère. Elle est écœurée d'avoir accordé sa confiance, écœurée d'avoir encore été trahie. D'avoir été bafouée. En soit, les paroles de l'étalon n'avaient pas été méchantes, c'était simplement le ton qu'il avait employé qui l'avait blessée. A cet instant précis, elle décide de ne plus faire confiance à personne. De toute façon, elle finira par se faire piétiner d'un instant à l'autre. Elle n'arrivait plus à le comprendre, lui qui était tantôt dans la séduction et dans le jeu, et une fraction de secondes plus tard dans l'arrogance et l'impulsivité. Noomi ne lui courra pas après. Elle fait demi-tour et vient claquer à son tour la porte de la cellule avec toute la force dont elle est capable. Elle expulse sont excès de colère et sa férocité. La jument se terre au fond de la caverne, invisible dans l'ombre et oreille en arrière.    

(il l'a juste remise à sa place, il l'a pas frappée non plus hein )

Depuis l'air libre, il entend la porte de la cellule claquer. Il imagine un geste rageur, au vu de l'intensité du son. Il s'attend à ce qu'elle le rejoigne mais rien ne vient. Au bout de plusieurs minutes, Horus soupire et fait demi-tour, s'engageant de nouveau dans les escaliers, se plongeant une fois de plus dans les ténèbres des cachots. Est-ce qu'elle a compris le message qu'il a voulu lui faire passer ?
Avant tout, c'est elle qui l'a blessé. Et il faut qu'elle comprenne que ses mots et son comportement peuvent avoir des conséquences sur les sentiments des autres. Qu'ils ne sont pas des jouets. Qu'elle comprenne... il est venu lui faire la surprise de la retrouver ici, lui propose sa compagnie pour la nuit, se réjouit de la retrouver et quelle est sa réaction ? Un mépris flagrant et un comportement hautain. Comme si elle méritait mieux que ça, mieux que lui, mieux que ce qu'il a à lui offrir, avec l'excuse de vouloir "être surprise". N'est-il pas légitime qu'il ait été blessé par son comportement et, surtout, par ses mots et le ton qu'elle a employé ? Ils résonnent encore dans sa tête. T'es sérieux ? Même ton oiseau de fer était moins deg. Alors oui, elle l'a blessé. Il devine sa présence sans vraiment la voir, ne discernant que ses yeux brillants dans le noir. Il s'approche pourtant, pacifique. Je ne souhaitais pas te blesser, mais il fallait que tu comprennes. Je ne suis pas un objet, Noomi, moi aussi j'ai des sentiments, des attentes, une fierté. Tu ne peux pas me demander des faveurs et lorsque je te les propose avec entrain, m'envoyer valser parce qu'elles ne te conviennent pas. C'est blessant. Excuse-moi si mes mots t'ont choqué. Mais il faut grandir, a-t-il envie de rajouter, bien qu'il ne le fasse pas. Il fouette l'air de sa queue. On peut aller ailleurs, si ici ne te convient pas. Je m'en fiche. Tout ce que je voulais, c'était passer un moment avec toi, pas être stressé de devoir trouver absolument quelque chose qui soit à la hauteur de tes espérances. Ta seule présence me suffisait, même dans un cachot deg. Il fixe la pénombre, sa voix est calme, même clémente.

Noomi rumine sa colère dans le noir. L'esprit ombrageux. Malheureusement pour Horus, Noomi est très rancunière et sa colère met beaucoup de temps à redescendre. La noiraude est loin de se remettre en question pour l'instant. Horus ré-apparaît trop tôt. Il à beau parler d'une voix calme, le poitrail de Noomi s'est mis à grogner à peine a-t-il posé le premier pied dans la cellule. La jument n'écoute pas ses paroles, elle est vexée et seul la rage anime ses pensées. Elle doit se retenir pour ne pas l'affronter en combat singulier. " N'approches pas. " grogne t elle, sur la défensive. Avertissement. Elle est sur le point de vriller et préfère qu'il reste loin d'elle. Toujours dans l'ombre, on la discerne à peine. " Qui es-tu vraiment, Horus ? " questionne t elle d'une voix mauvaise. Elle ne le comprenait plus. Il avait tellement changé. A chaque rencontre, elle a l'impression de découvrir une nouvelle parcelle de sa personnalité. Et cela l'inquiète, car elle le sait imprévisible. Pour la première fois, elle se demande si elle peut réellement lui faire confiance.