Loup y es-tu ? M'entends tu ? //F//

Filao se promenait dans la clairière fleurie en compagnie de sa mère. Tandis que Myosotis était occupée à discuter avec sa fille ainée, Balsamine, le poulain en profite pour s'approcher de la forêt. Curieux, il s'avance vers les grands arbres et s'immobilise à l'orée de la forêt. Sa maman lui a défendu d'y aller. Apparemment, des montres aux dents pointus étaient tapis dans les buissons, ils ne feraient qu'une bouchée de lui. Obéissant, il reste dans la clairière en essayant de ravaler sa curiosité. Ses petits naseaux hument la mousse fraîche qui orne les racines des grands arbres. Avec toutes ces grandes ombres, le petit bois lui semble bien inquiétant.  

Filao continue sa petite exploration. Il a l'échine hérissée à cause de la nervosité. Le moindre hululement de chouette le fait sursauter. Alors lorsqu'il voit apparaître un étalon gigantesque à l'horizon, il doit manquer de peu pour ne pas qu'il prenne les jambes à son cou. Le poulain ouvre de grands yeux horrifiés devant cet individu qui semble à sa recherche. Filao décide de se cacher derrière un rocher, mais son petit popotin dépasse.

Filao est mort de peur. Il n'ose pas bouger et couine doucement en entendant les bruits de pas approcher. C'est alors qu'il l'aperçoit. Grand, costaud, et terriblement effrayant. Le poulain pousse un glapissement qui attire l'attention du mâle. " Non... s'il vous plait monsieur ne me mangez pas... " gémit il, complètement pétrifié.

Filao n'est pas très à l'aise. Il jette des coups d'oeil derrière lui, il n'aurait pas le temps de rejoindre sa maman, elle est trop loin. Le monstre l'aurait rattrapé et mangé tout cru. Il dévisage les dents de l'étalon qui ressemble à celles de ses parents, peut-être n'était-il pas un loup ? Comme il n'est pas sûr, il reste prudent. " Ouvre la bouche, je veux vérifier que tes dents du fond ne sont pas pointus. " dit il, toujours planqué derrière le rocher.

Filao se détends un petit peu mais reste prudent. Il sort progressivement de son petit rocher et regarde l'étalon noir sous toutes les coutures. Tout les chevaux étrangers qu'il a croisé jusqu'à présent sont noirs, tout comme son père Njörd, et Nara. Cet étalon est drôlement gris mais il n'a pas l'air si méchant finalement. " Tu es qui toi ? " demande t il en lui offrant son premier vrai sourire.

Filao regarde le grand cheval tandis qu'il tente comprendre l'ensemble de ses paroles. Porter le monde ? C'est vraiment possible ça ? Il baisse les yeux vers le sol, lui n'arrivait qu'à porter un petit caillou. " Tu dois être vraiment fort ! " s'esclaffe t il, les yeux brillants d'admiration. Par contre, quand Atlas lui demande son nom, le poulain se mure dans le silence subitement. " Je n'ai pas le droit de parler à des inconnus... Ma maman veut pas. " dit il en récitant docilement la leçon que Myosotis lui a appris. Puis il réalise qu'en faisant cela, il vient de transgresser cette règle. " Oups... " souffle t il, tout penaud.  

" Oui c'est vrai. " dit il en hochant la tête. Mais comment faire ? " Comment on devient ami ? " ose t il demander de sa petite voix fluette.  

Filao hoche la tête, tout content. " D'accord ! Alors fais-moi rire alors ! " implore t il en lui offrant un grand sourire. Le poulain étire ses antérieurs vers l'avant, comme un petit chiot qui veut jouer.