sur les toits du monde.

Éprouvant un réel besoin de se reconnecter avec son moi intérieur, ces lieux l'attirent comme un insecte vers la lumière. Cela fait quelques temps qu'il recherche son cocon, sa petite thébaïde, et il pense enfin l'avoir trouvé. Comme toujours, il marche en comptant ses pas, les économisant tel un funambule sur un fil trop étroit. Ces derniers résonnent comme un tambour sur les toits du monde, chantant l'hymne de la solitude.

Arrivé sur le bord de la falaise, il regarde avec émerveillement les vagues lécher les rochers, en contre-bas. Vu d'ici, le monde semble si petit… Il pousse un soupir de soulagement et ferme les yeux.

Fiona se baladait elle aussi sur l'île nayati, à la recherche de son petit rêveur de fils. Naseaux au sol, elle suit sa trace qui le mène dans l'ascension des falaises escarpées. Son coeur tambourine dans sa poitrine, et ce n'est pas dût à l'altitude. Son fils est tellement dans son monde qu'il peut lui arriver d'être imprudent, elle le sait. Son instinct protecteur l'invite à redoubler d'effort pour le retrouver de crainte qu'il ne s'approche trop près du précipice.

Après de longues minutes de marche interminables, la voila enfin au sommet. Elle sonde les environs avec sa vision d'aigle et repère rapidement son petit fugueur. Comme elle le craignait, il est trop près du bord. Sa bouche s'entrouvre pour l'appeler mais elle se ravise, de peur que l'effet de surprise le fasse chuter. Comme elle ne peut rien faire de plus, elle se contente de l'admirer. Qu'il est beau son fils . Le vent souffle légèrement dans ses petits crins touffus, on croirait qu'il se prépare à déployer ses ailes pour s'envoler. La mère s'approche lentement, de manière à être assez proche pour le rattraper si il perdait l'équilibre.