just love

ASZIO

En secret, il a délaissé sa soeur près du feu au camp. De toute façon là-bas, elle est en sécurité. Ils les surveillent tous, qu'il a l'impression. C'est rassurant et parfois, un peu agaçant. Alors, il a suivi l'odeur de son père et celle-ci l'a menée droit au Nord. Il lui a déjà dit de nombreuses fois que sa mère venait d'ici, qu'elle aimait ces endroits. Aszio est déjà venu... et en est souvent vite reparti. Le froid bloque ses muscles, coupe sa respiration, la neige ralentit ses mouvements, il ne trouve aucun avantage ici. Il met de nombreuses heures pour arriver dignement jusqu'à une grotte où l'odeur de son père est plus présente encore. Il est frigorifié. Quand il entre, Asmund a déjà eu le temps de finir. Les grands yeux fauves d'Aszio se rive sur la lumière enivrante que projette la statue dans toute la grotte. Ici, il se sent plus au sec.
Ici, il se sent plus près d'elle. Il trébuche contre un rocher, et trahit donc sa présence bien plus tôt qu'il ne l'aurait voulu. Il lève ses yeux désolés vers son père, sans savoir s'il va le gronder ou non. Sans attendre, il se jette contre lui, furieusement attachant. C'est magnifique.. Comment tu as fait... C'est... Il n'a pas les mots. Elle était comme ça ? Aussi grande, aussi belle ? Serré contre lui, il lui semble entendre un bruit venir de l'entrée de la grotte et il se tend, sur la défensive. Il couche ses petites oreilles contre sa nuque. Quelqu'un est là...!

bon je post mais si ça ne plait pas, je supprime (désolé d’avance pour les fautes, je suis sur téléphone..

Ô ma foi. Des années sont passés et le manque de sa famille et des terres qui l’avaient accueilli commençaient à monter dans l’esprit de notre June. C’est dans une mauvaise période qu’elle allait revenir, des remords qui vont la ronger de nouveau dans son esprit, le remords de ne pas avoir pu être là pour sa famille au moment voulu. Qu’allait penser son père, Asmund? Va-t-il la renier ou au contraire, l’accueillir de nouveau ? Peu importe, elle arrive. Pour sa famille, pour son fils.

Son retour commençait par le Nord, peut-être a-t-elle espoir de croiser sa mère en passant dans ces terres afin de pouvoir soulager son cœur et de tout lui dire, les regrets de ne pas avoir pu être un peu plus présente en tant que fille, de ne pas avoir pu lui présenter Draak ; son fils. Elle vogue dans ses pensées, comme quelqu’un de perdu. C’est alors que plusieurs se mêlent, des odeurs familières et d’autres non. Celle qui sort du lot, c’est celle de son paternel. Ses oreilles pivotent afin de détecter un quelconque mouvement. Son cœur commence à battre de plus en plus, allait-elle réussir à revoir son père en face ? Après tant d’années d’absence, peut-être qu’il pensait qu’elle avait fui sa famille sans prévenir ou bien même morte ? Du mouvement se fait en haut, près de la grotte. Après un quart d’heure de réflexion, June décide d’y avancer. Il le fallait bien.

Au fur et à mesure qu’elle s’y avance, elle remarque plusieurs silhouettes dont celle de son père qui était reconnaissable. Elle baisse légèrement la tête afin d’observer la petite chose à côté de lui, était-ce un frère ou une sœur ? L’autre silhouette imposante semblait être Bryseis. Elle n’ose pas s’approcher,  ils semblait entourer quelque chose. June reste terrer dans l’ombre, silencieuse.

Aszio écoute son père parler d'elle comme il l'a rarement entendu parler. Il ne peut que noter les étoiles qui brillent dans ses yeux et ne saurait dire si c'est là des larmes à peine nées ou de l'émotion pure. Il écoute l'échange entre les deux, un peu distrait, fixant la statue comme s'il s'attendait à ce qu'elle prenne vie sous ses yeux. Mais la glace reste immobile. Elle est où, là, maman ? demande-t-il en tournant sa petite tête vers son père. Il parle du corps, bien sûr. Puisque c'est de ça qu'ils parlent. Elle, elle est partie. Définitivement. Quelque chose dans les mots de Bryséis intrigue l'enfant qui tourne la tête vers elle. C'est qui, ton père ? Il se rend compte qu'il ne savait pas qu'elle était la demi-soeur de son père et de son oncle. Elle a donc un père différent ? Pourquoi ne l'a-t-il jamais vu ? Il suit le regard de la bersek vers l'entrée de la grotte et ses petites oreilles se couchent immédiatement en arrière quand il distingue une silhouette sombre en bloquer l'accès. Il se précipite aux devants, hargneux. J'vous avais dit qu'y avait quelqu'un !

Elle avance d'un léger pas afin de se montrer mais ce n'était pas nécessaire. Sa tante Bryseis l'avait remarqué, June hôche la tête face à elle tout en lui rendant son sourire. L'ambiance ne semblait pas être aussi heureuse que d'habitude, qu'est-ce qui se passer ici ? Alors qu'elle continue son avancée, un poulain se précipite devant elle avec un air peu accueillant. Elle ne tient pas compte avant de voir son père s'avancer jusqu'à eux, avec un air déterré et peu souvent vu dans sa vie. C'est alors qu'il prend la parole, la présentant comme sœur ainée. Aszio, un beau prénom... Son oreille droite pivote, avait-elle bien entendu ? Ses parents avaient-ils enfin enterré la hache de rancœur, allaient-ils enfin reprendre le cours d'une famille soudée entre ses parents, son... frère et elle ? June avait rêvée de ça depuis petite, d'une famille heureuse entre eux. Mais, quelque chose clochait.

Alors qu'elle allait demander où était Lövojka, son père s'avance vers elle. Un air incompréhension se lit sur le visage de June. Asmund l'enlace comme à son habitude et June y retrouve l'amour familial à chaque fois. Des frissons se propagent sur tout son corps. Ta mère est décédée. ; bam. Son visage se décompose, son regard se vide, elle ne sent plus rien et tout ça en quelques secondes. Son cœur est atténué de coups de couteau, brisée. Elle ne réagit pas jusqu'à ce que les larmes lui montent aux yeux. Son corps se colle un peu plus à celui de son père, engouffrant sa tête dans les crins de son père. Elle a envie de hurler, de dire désolée à sa mère. De se faire pardonner par son manque de temps passer avec elle, de ne pas avoir eu une réelle relation mère/fille. Mais seul le silence la gagne mise à part ses larmes. Elle et son cœur pleure, les regrets l'envahissent. June s'en veux terriblement de ne pas avoir pu être là, auprès d'elle dans son départ vers l'au-delà, et même de son vivant. Son visage se crispe avec les larmes, ce n'était qu'un cauchemar peut-être ? Seul la chaleur corporelle de son père la soulage, lui offrant un espace où se reposer, de ne pas se perdre dans un chemin de folie. Plus un mot ne veut sortir de sa bouche.

Pas très loin de nous ? Il a peur de demander, si elle repose juste comme ça, quelque part sur la neige. Il trouve sa question bizarre et pourtant, il aimerait savoir. Mais il n'ose pas la poser. Il bondit vers l'inconnue comme un soldat enragé mais les mots de son père le stoppent tout net. Ma soeur ? Il n'a encore pas entendu parler d'une autre soeur. Il n'a connaissance que de Boréale, qui le déteste profondément. Et Azara, bien sûr, mais son cerveau ne la mentionne même pas parce qu'elle est une partie de lui à part entière. Et un frère, X. Mais bref, toute une tripotée dans la fratrie. Pourquoi ne lui a-t-on jamais parlé d'elle ? Elle semble revenir d'une autre planète. Il se détend un peu mais reste sur la défensive, la fixant comme un petit sauvage ébouriffé. Il note son nom - June - sans la quitter des yeux. Vu l'attitude de son père, il devine que c'est sa fille à lui. Il se demande avec qui il l'a eue Son cerveau carbure, il ne trouve pas réponse à ses questions intérieures et cela l'agace sans qu'il ne le montre autrement que par quelques signes d'impatience. Puis les mots de son père le troublent profondément. Il parle de sa mère décédée. Aszio ne fait pas tout de suite le lien. Est-ce qu'il parle de Gaya ? C'est possible, après tout la jument semble être partie longtemps... Peut-être qu'elle a loupé sa mort. Aszio, lui, ne l'a pas connue. MAIS. C'est impossible. Son père ne peut pas avoir eu une fille avec sa propre soeur. Et il ne connait personne d'autre à l'Erg qui soit... décédé. C'est un drôle de mot. Aszio dirait parti, disparu, mort. Décédé. Sa mère est décédée. C'est d'elle qu'il parle. Mais alors, Asmund et Lövojka ont déjà eu un enfant ensemble AVANT eux ? Aszio trouve ça incompréhensible. S'il devrait se réjouir de rencontrer une soeur de plein sang, il se retrouve révolté. Encore plus quand ils s'enlacent, se sentant complètement à l'écart. Il recule d'un pas, presque prêt à quitter la grotte mais il sent dans son dos les naseaux de sa tante. Elle sait lire en lui, c'est certain. Au fond, il lui ressemble un peu et peut-être ce côté protecteur envers les siens lui vient déjà d'elle. Alors, Aszio reprend de la contenance et de l'assurance, mettant sa rancoeur de côté - du moins essayant de le faire. Il se rapproche d'un pas, gardant le contact avec Bryséis pour se donner de l'importance. Lui aussi, il fait partie de la famille ! Il voit ses larmes et ça devrait le toucher, l'attendrir, lui faire de la peine... Mais ça ne fait que renforcer sa colère. Qui est-elle pour pleurer sa mère ?! Il ne la connait pas, alors, elle ne devait pas vraiment la connaître aussi ! Lui, il l'a vue mourir ! Vraiment ? Il n'en garde que des souvenirs flous mais il est né dans le sang. Et ça, on ne l'oublie pas. T'étais où ?! qu'il crie en brisant le silence respectueux et bordé de peine, colérique, impulsif, impossible de contrôler ses émotions. Et s'il est encore petit, elles, elles sont déjà bien grandes, démesurées, comme inadaptées. Comme si les épreuves l'avaient déformé de l'intérieur. Il faut bien les laisser déborder si on ne veut pas le voir imploser.

désolé du retard, les examens tout ça !

Les paroles de son petit frère la sortent de ses pensées, pourquoi n'était-elle pas là ? Il avait raison, elle ne renie pas les faits. C'est ce pourquoi donc qu'elle reste silencieuse, laissant son père lui parler. Heureusement pour lui que son esprit malfaiteur n'était plus en elle, Peeta aurait injuré sur Azsio, aurait même invité June dans sa plus grande colère qu'elle aurait faite jusque là.

June comprend totalement la réaction de son petit frère, elle ne pouvait pas lui en vouloir mais lui, oui. Ses oreilles se baissent en arrière, non par méchanceté mais par compréhension. Son père prend la parole, ils sont une famille, une vraie, une famille qui ne se déchirera pas de si tôt ; elle le savait au plus profond d'elle. La panthère se jure à elle-même de ne plus partir comme elle l'avait fait juste avant, d'être présente pour eux, jusqu'à la fin même si c'est un peu en retard désormais. Le fait est qu'elle restera là, auprès d'eux. Sa machoire se serre, ravalant ses larmes.

Je ne peux pas t'en vouloir, même vous en vouloir. Vous avez le droit d'être en colère à cause de mon absence injustifiée. Je m'excuse pour tout.
Elle se décolle un peu de son père, reprenant son esprit en main.