Our beautiful rythms // N

Il avait quitté le camp, pour trouver un peu de tranquillité, ayant un lieu en tête depuis le départ. Et le voilà qui y arriva, un sourire aux lèvres. Il tourna la tête pour jeter un regard derrière lui, pour vérifier qu'elle était toujours là.

Il la regarda passer devant lui pour aller dans l'eau, observant sa silhouette si parfaitement dessinée. Il finit par lui aussi aller dans l'eau chaude, la chaleur du bain détendant tous ses muscles, le défaisant de toutes les tensions qu'il avait accumulé. Il s'approcha de sa compagne en souriant, avant de caresser sa joue de ses naseaux et de poser un baiser tendre sur ses lèvres.

Il allait prendre la parole quand elle décida de l'arrosa, si bien qu'il s'étouffa avec quelques gouttelettes d'eau. Filao devait certainement tenir sa maladresse de son père. Il se mit à rigoler de bon coeur, avant de s'approcher de sa douce pour l'attraper, la serrant fortement contre lui pour l'empêcher de s'enfuir alors qu'il se mettait à la lui glisser quelques chatouilles dans le cou. Clément, il la laissa s'enfuir, retrouva son calme après quelques éclats de rire. Ça lui faisait toujours du bien de s'amuser, de se changer les idées en se retrouvant là, juste tous les deux. Mais ils avaient bien des trucs à se dire. Tu sais que j'ai eu droit au début de la crise d'adolescence de Filao ce matin ?

Njörd s'adossa contre une paroi du bain, Myosotis contre lui et profitant de la chaleur de l'eau pour essayer de se détendre un peu malgré le sujet qu'ils abordaient. Sa mâchoire se serra un peu en retournant en boucle l'altercation qu'il avait eu avec leur fils. Si c'était que ça, je t'en parlerais même pas. lâcha-t-il. C'était vrai que c'était normal pour tous les adolescents de passer par là, mais il ne s'attendait pas que ce serait si brusque, encore moins avec Filao. Notre petit ange m'a manqué de respect. Je m'attendais pas à ça. soupira-t-il.

Le grand mâle de jais savait très bien qu'ils étaient très proches, Filao et elle. Alors qu'elle ne sache pas vraiment ce qui pouvait bien se passer dans la tête de leur fils l'inquiétait un petit peu. Il avait pardonné l'écart de conduite du jeune mâle doré, mais il n'aimait pas ça quand même. Il avait toujours un peu de mal à le digérer. Je suis allé le voir et quand je l'ai trouvé il manquait de peu de se faire piétiner par un troupeau de chameaux. commença-t-il sur une note plus humoristique. Et en gros il m'a reproché d'être la source de tous ses malheurs, en plus de me dire que je portais la poisse et que j'étais relou. Il faisait comme s'il s'en foutait un peu, comme si ce n'était que le comportement de Filao qui le dérangeait, mais Myosotis saurait peut-être que ça l'affectait plus qu'il ne le prétendait, car ces mots l'avaient touchés là où ça faisait mal. Avait-il une fois de plus échoué à être un bon père ?

Que Myosotis lui en parle changera peut-être les choses, vu le puissant lien qui les unissait. Les paroles de sa mère lui permettront peut-être d'ouvrir les yeux avec plus de douceur et de délicatesse qu'avec son père. Sois tout de même tendre avec lui. J'ai été quand même un peu dur. C'était difficile à imaginer peut-être, mais Njörd était capable de se montrer plus sévère quand il le fallait. Il tourna un petit sourire vers le visage de sa douce. Elle était toujours si délicate avec lui dans les moments où il fallait l'être. Elle le connaissait par coeur. Faut dire que je l'ai longtemps portée, avant notre rencontre. dit-il en guise de blague.

Il avait un peu de mal à imaginer Myosotis se fâcher. D’aussi loin qu’il se souvienne, il ne pensait pas déjà vraiment s’être disputé avec elle non plus, du moins pas réellement. Des petits accrocs, peut-être, mais pas de grande dispute qui le stresserait vraiment. Et il n’allait pas non plus s’en plaindre, pas après tout ce qu’il avait dû traverser pour enfin trouver sa moitié. C’est drôle, j’ai du mal à t’imaginer fâchée. la taquina-t-il. Quand à la malchance... Elle ne semblait plus trop à l’horizon. Mais peut-être était-elle toujours tapie dans l’ombre, pour surgir comme lorsque Lov avait été arrachée de leur monde. Inconsciemment, il s’était tendu à cette pensée, la mâchoire serrée, le regard fixe. Aussitôt qu’il s’en rendit compte, il se força à se relaxer un peu, ses yeux se reposant sur sa belle dorée. Avec Winterfell qui m’aide beaucoup, ça me donne plus de temps libre. changea-t-il de sujet. Ça me soulage, mon rôle me stresse moins. Et surtout, ça me donne encore plus de temps pour les gosses et toi. Les gosses... Ils avaient tous grandis si vite, il lui semblait que Filao était encore un bébé hier et que Myosotis était pleine de lui pour la première fois la semaine passée. Il avait du mal à se faire à l’idée qu’ils étaient déjà tous si grands.

Le commentaire de la dorée sur son ex-compagnon lui tira une petite grimace amère. Avec le temps, il avait fini par arrêter d'y penser, mais il n'oublierait jamais qu'il s'était passé quelque chose entre elle et l'isabelle. Et surtout, ce qui le rendait mal à l'aise, c'était de s'être réconcilié avec lui, tout en sachant tout le mal qu'il avait fait à Myosotis, même si cette dernière resterait toujours sa priorité. Tiens, parlant de Sueno, ça faisait longtemps qu'il ne l'avait pas vu. Sûrement était-il encore parti quelque part dans le monde, là où il n'avait pas de responsabilité.
La sentir se blottir contre lui lui changea un peu les idées, le détendit un peu. S'il ne le laissait pas ou peu paraître, ses pensées allaient à cent milles à l'heure. Tu sais... Tout ce que je regrette, entre toi et moi, c'est de ne pas avoir été plus agréable avec toi lors de notre première rencontre. souffla-t-il. Il ne souvenait l'avoir rencontrée alors qu'il était en pleine phase sombre, en pleine dépression. Elle avait été si douce, si rayonnante qu'elle aurait pu être son soleil, sa sauveuse dès ce jour. S'il ne l'avait pas repoussée et poussée vers Sueno, ils auraient peut-être pu être ensemble bien avant (parce que je me souviens que t'avais un peu essayé de les shiper mais qu'en même temps y'avait eu Lyra donc t'avais abandonné mdrr). Ce qui l'amena au prochain point. Tu penses encore à lui, pas vrai ? osa-t-il demander. Il n'y avait pas de reproche dans sa voix. Ni froid, ni particulièrement chaud non plus, il voulait juste savoir, juste comprendre. Il ne lui en voulait pas, car il lui arrivait encore de penser à Lyra, à Hélivia, c'était des choses normales quand une personne qui avait été si importante quittait une vie. Alors c'était un peu normal si elle pensait encore au doré. Non pas qu'il doutait d'eux, de leur amour, mais il savait que rien n'effacerait son passé de sa mémoire. Il ne pouvait que continuer de panser ses blessures et d'essayer d'illuminer ses journées, mais pas espérer lui faire oublier.