one (-16)

Dim 1 Mar 2020 - 21:36

X A N D E R

Au bord. Au bord du monde. Au bord de la vie. Au bord de la mort. Au bord de tout. Tout le temps.
Il fait mine que tout va bien, mais la présence de Nyvèen à la pyramide lui est insupportable. Ils n'ont pas pensé aux conséquences. Et si il se mettait en tête de la libérer ? Même si elle le détestait, son autre semblait d'un bien autres avis. Et sa sœur ? Où était elle ? Allait-elle bien ? Sans trop savoir pourquoi, ses pas l'ont guidé jusqu'à la jungle, d'où il était banni. Il ne sait pas vraiment si l'épée de Damoclès d'Hekâ trône toujours au dessus de sa tête, mais cela semble si dérisoire face au reste. Alors il est là, au bord du précipice au sommet de la cascade, à observer l'eau se déchaîner mortellement à quelques mètres à peine.

Invité

one is the loneliest number that you'll ever do
two can be as bad as one,
it's the loneliest number since the number one

Ses plaies se sont refermées, enfin. Elles s'ajoutent au palmarès de cicatrices qui s'entassent sur son corps comme des trophées sur un meuble poussiéreux que l'on ne voit plus depuis longtemps. Parce qu'il y en a peut-être un peu trop par rapport au temps qu'elle a passé dans le monde des vivants. Trop de trophées, trop de rôles, trop de visages. Et maintenant, plus rien. Une entité sauvage à peine dissociable de la Jungle alentour. Une bête sauvage qui connaît tous les codes sociaux.
Tsunami laisse glisser son corps entre les feuilles immenses et les lianes emmêlées, sous l'épaisse canopée. Son corps est tendu, frémissant. Elle sait quel état l'a envahie et la baigne dans une excitation presque insoutenable, une tension sexuelle qui ne doit pas être maîtrisée. Le dragon a senti une présence, et quelques secondes avant de le voir, elle le reconnaît. Son odeur. Il peut bien errer où bon lui semble dans la Jungle maintenant, ce n'est pas elle qui l'en empêchera. Certaines haches ont été enterrées dans le gouffre énorme qui s'est creusé depuis la mort de la Meute. Tsunami apparaît derrière l'ex-exilé, sans dire un mot, mais ne cherchant pas à se cacher. Elle fait quelques pas vers lui. La Jungle t'a manqué ? demande-t-elle en le lorgnant de son regard d'oiseau de proie.

Mar 10 Mar 2020 - 13:52

Comme ci il suffisait de penser à elle pour qu'elle apparaisse, l'odeur de l'andalouse se faufile jusqu'à ses naseaux. Il ferme les yeux lorsque les souvenirs que lui provoque son parfum l'assaille. Sa présence lui arrache un frisson tandis que ses paupières s'ouvrent de nouveau, doucement, sans se retourner pour lui faire face pour autant. La jungle ne m'a jamais manqué. Il tourne légèrement l'encolure pour visualiser où elle se trouve avant de se tourner entièrement vers elle, que ses yeux océaniques aient accès à l'or des siens. Tu m'as manqué, et cela sera toujours toi qui me manquera, pas cet endroit.

Invité

Elle continue à venir à lui, la mousse des abords humides de la Chute étouffants ses pas. Elle retrouve le bleu de ses yeux, et étrangement, ils disent la même chose que ce qu'ils disaient avant, il y a longtemps. Dans une autre vie. Elle se demande si le désir pour quelqu'un s'efface lorsqu'on aime profondément quelqu'un d'autre. Tsunami laisse ses yeux détailler le corps aux motifs complexes, aux muscles saillants, de Xander. C'est la même chose, répond-elle. Regarde autour de toi. La Jungle et moi, c'est la même chose. Elle le dépasse, et le contourne, son épaule au niveau de sa cage thoracique. Ses lèvres trouvent leur chemin jusqu'à son oreille. Comment c'est possible, Xander ? Que je te manque ?

Dim 29 Mar 2020 - 19:50

Il reste parfaitement immobile tandis qu'elle le rejoint, joignant leurs deux espaces en un, son corps frôlant le sien. Une poignée de seconde, il ferme les yeux et se remémore leurs instants passés, loin des tourments d'aujourd'hui. Il les rouvre lorsque les lèvres de l'isabelle trouve son oreille. Tu es unique, rien ni personne ne peut être toi. murmure t-il. Car ce lien, fort, profond, il ne le lie qu'à elle, pas à cet endroit. Car il l'aurait suivi partout, car il lui aurait tout donné. Mais au final, c'est lui qui lui avait tout prix. Encore une fois, il avait fait du mal à quelqu'un qui comptait beaucoup pour lui. Parce qu'une part de moi t'a aimé, t'aime et t'aimera toujours. C'est ainsi. Ce n'était pas le même amour que pour Enja, Enja il l'aimait d'un amour fou, inconditionnel, débordant. Elle était l'amour de sa vie. Il aimait d'une autre manière Hekâ, mais cela restait de l'amour. C'est pourquoi, il lui devait à elle aussi la vérité, comme il l'avait toujours fait. Il se redresse, avale difficilement sa salive et regarde droit devant lui, n'ayant pas le courage de la regarder dans les yeux. Parce qu'on le savait maintenant, à quel point il était lâche. Ca a recommencé ... Son murmure s'étrangle. Il ferme les yeux, se concentre, les rouvre. Il, je, peu importe … Nyveèn et Fiona ont été violé. Cela sort abruptement de sa bouche, il n'y a pas de manière douce de le dire. Doucement, il ose l'affronter, tournant son visage vers le sien, se préparant à y lire sa haine et son dégoût.

Invité

Elle ne sent pas son énergie, son envie vibrer avec lui. Bien que debout, à côté d'elle, il semble prostré dans un coin sombre. Elle se tend légèrement, et ses yeux d'or le fixent attentivement, cherchant dans ce visage la raison d'un tel enfermement. Elle l'écoute. Rien ni personne ne peut être toi. T'a aimé, t'aime et t'aimera toujours. Tsunami n'est plus habitué à ces mots, elle n'en connaît presque plus le sens, elle qui a toujours, toujours tout remis en question, jusqu'au sens profond des mots. Tsunami ne s'est jamais tenue sur un sol solide et sûr. Mais elle sait qu'il n'est pas venu seulement pour dire ça, ça n'aurait aucun sens. On ne vient pas dans la Jungle simplement pour dire à Tsunami qu'on l'aime. Enfin, si, Enja l'a fait ... Nyveèn et Fiona ont été violées. Pauvre Enja, elle, si douce. Elle était venue, une après-midi, au camp, pour lui dire qu'elle l'aimait. Elle lui avait donné des remontants, aussi. Jamais des remontants n'ont aussi été utiles à une autre génération que la leur. Un sourire se trace sur ses lèvres. Elle a déjà dirigé son regard sur l'autre bord du ravin, en face d'elle. Non, elle ne veut pas le regarder. Il ne pourra lire ni haine ni dégoût dans ses yeux, elle en ressent trop, bien trop pour le regarder. Tu les a violées. Toi et toi seul. Il fallait s'y attendre. Tsunami a toujours eu, quand la situation le demande, des mots tranchants, durs, impitoyables. Que ce soit la dimension sadique de X ou celle qu'Enja aime, ça reste Xander. Oui, Xander le violeur, c'est bien Xander. Elle reste immobile, à ses côtés. Au fond, elle en est persuadée, même la dimension sadique de X n'oserait la toucher. Ce serait sa mort à lui aussi. Ce serait sa tête à lui aussi qui se ferait éclater contre les rochers. Qu'est-ce que tu veux que je fasse, Xander ? Que je t'exile encore ? dit-elle ironiquement. Elle n'en a plus l'autorité, et en plus, l'exil ne sert à rien, et il vient de le prouver. J'ai été cruelle de t'exiler, Xander, tu le sais. Il aurait été plus clément de ma part de te tuer.

Dim 29 Mar 2020 - 23:06

Elle ne le regarde pas, et il devine pourquoi. Alors de nouveau, il regarde droit devant lui, il regarde la jungle. De ce fait, il la regarde elle, alors ? Il se contente de ça. Il redresse le visage lorsque ses mots sortent de sa bouche, tranchant, lui laminant ce qui lui reste encore de cœur. Mais seule la vérité peut autant blesser. Il le sait, il en est conscient. Il ne nie pas, ne dément pas, comme il y a quelques années. Il accuse simplement le coup. Le dernier. Rejoignant les innombrables autres pesant déjà sur ses épaules. Et je continuerai à te dire que je ne t'en voudrai jamais pour ça. La cruauté, je la mérite, ta clémence, non. Il en est de même aujourd'hui. Il pivote cette fois, faisant de nouveau face à la chute d'eau qui semble sans fin, à son précipice à l'orée de ses sabots. J'ai toujours été honnête avec toi, plus qu'avec moi même. Je ne veux rien, je n'attends rien de toi. Je voulais simplement te dire adieu. Il tourne son visage vers le sien, pour le regarder une dernière fois.

Invité

Elle s'est éloignée de quelques pas, se décidant à tourner ses yeux vers lui, de plus loin. Xander est l'illustration-même de cette idée-virus (panacée ?) qui germe doucement, depuis quelques mois, dans le cerveau déjà merveilleusement détraqué et extra-lucide de l'Alpha déchue. Elle l'écoute, encore. Il parle beaucoup. Elle a envie de l'écouter. Elle n'a pas envie de l'écouter. Elle n'écoute plus ou intègre tout comme une machine qui en ressortira bientôt d'affreuses et inexorables réalités. C'est tout de même étrange, cette manière pour les anciens liens de braver la Jungle pour faire amende honorable. Comme si Tsunami était la dernière étape d'un ersatz de paix. Pire qu'un ersatz : une illusion qui n'a même pas lieu d'être. Les espoirs de paix ont existé : la paix en elle-même, jamais. La cruauté, il la mérite. Sûrement. Comme elleux toustes, si tant est que la cruauté soit un mérite d'une quelconque manière. Et c'est étrange aussi, cette tendance qu'a Tsunami de penser qu'on attend quelque chose d'elle. De penser qu'on compte sur elle, sur sa réflexion, sur son être, pour régler telle ou telle situation. Comme les derniers sursauts d'une grande Alpha qui la hantent encore. Mais non, il n'attend rien d'elle. Comme Enja n'attendait rien d'elle. [...] Adieu. Partir ailleurs ne changera rien en toi, grince-t-elle. Il y aura des juments à violer ailleurs. Peut-être qu'il ne veut pas connaître celles dont il va détruire l'âme ? C'est lâche. Elle aurait dû le tuer, dans ce labyrinthe. A l'heure actuelle, le peuple du Désert doit sûrement gémir de douleur et de malheur. Et Xander les entend sûrement, au plus profond de lui, parce que ça le tourmente. Une petite pensée s'insinue dans le cerveau de Tsunami : le peuple du Désert alors, qui s'est indigné de sa décision quand elle était la tête pensante de la Meute, ne regrette-t-il pas amèrement d'être resté d'une affreuse et indigne passivité ? Adieu, Xander. Elle est prête à le voir quitter les terres de Luanera. A-t-il prévenu sa famille qu'il répandrait ses atrocités dans une autre contrée ?

Lun 30 Mar 2020 - 10:49

Elle avait raison, partir ne servait à rien, cela ne ferait qu’amplifier les problèmes, les multiplier. Ce n'était pas ce qu'il voulait, pas ce qu'il souhaitait, c'est pourquoi il ne partait pas. Il allait rester ici, pour toujours.
X n'était pas capable de le combattre, encore moins de le battre, mais il ne pouvait plus rester là en simple spectateur, observant des vies se faire détruire, et la sienne à la fois imploser et exploser. Il était temps que cela cesse, depuis longtemps déjà cela aurait dû cesser. Mais il avait fait une promesse, à sa mère. Aujourd'hui il n'avait plus à la tenir, plus maintenant qu'elle n'était plus là. Elle s'éloigne de lui pour pouvoir le regarder, ce qui lui fait esquisser un sourire triste, mais il comprend. Même si je ne suis pas en mesure de te demander quoi que ce soit, veille sur Enja et Thyl, de près ou de loin, peu importe. Ils sont eux aussi des victimes. Il quitte son regard, observe de nouveau la chute. Et dit adieu à Adam pour moi s'il te plaît… Je n’ai pas pu le trouver. Dans sa tête c'est le calme plat, il est repu de tout le mal qu'il a fait en si peu de temps. Il pivote, prêt à partir. X ferme les yeux, et au lieu de se mettre en avant, il se laisse tomber en arrière. Son corps sombre dans le bruit assourdissant de la chute d'eau. Il n'a pas peur, il n'a plus peur. Enfin, il se libère, il les libère tous. Et puis il ne sera pas seul, Lov l'attend, il en est certain.
La chute est longue, elle s’éternise un peu, mais malgré tout il n'a pas été aussi serein depuis longtemps. Et puis, brusquement, plus rien.

Son corps percute l'eau devenue aussi dure qu'une roche de part la hauteur du saut, la vitesse de la chute. Les rochers qui se mêlent à l'impact lui brisent et lui disloquent les os. Il n'est plus qu'un amas de chair éclatée. Mais au moins, maintenant, il est libre.

Invité

Elle continue de l'écouter, encore, toujours. Il lui dicte ses volontés comme un testament. Un testament ... Elle se fige un instant. Xander ferme les yeux. Xander ... dit-elle tout bas, commençant à avancer vers lui poussée par un instinct étrange qui ne lui ressemble plus. Il bascule. Xander, qu'est-ce que tu ... XANDER, NON !!! Sa voix se barre dans les aigus et secoue des arbres une myriade d'oiseaux colorés. Elle a bondi vers lui et tenté de le rattraper, elle-même ayant failli tomber. Elle ne peut qu'observer son corps, semblant si petit et fragile à cet instant, éclater contre les roches et contre l'eau, les yeux écarquillés, le souffle court. La Hekâ bienveillante, aimante, avait resurgi un instant, celle qui ne voulait pas voir mourir Xander. Sous le choc, le flot de pensées de Tsunami s'est interrompu. Le calme plat, elle aussi. Elle descend en vitesse jusqu'au bassin, sautant de roche en roche, de monceau en monceau, pour retrouver les restes sanglants et difformes de son premier amant échoué sur une pierre plate, ses chairs effilées doucement remuées par le courant. Elle se fige un instant, parce qu'elle a l'impression que le sang explose dans sa tête. Et elle vient se coucher auprès de ses restes. Elle n'arrive même pas à se dire que c'est lui, tant il n'a plus rien d'un corps. Elle tremble légèrement. Les images de sa chute passent en bouclent dans sa tête, et elle est prise de violentes nausées. Elle a vu la vie quitter son corps avant même que celui-ci éclate. Comme si au moment-même où il avait décidé de se laisser tomber, il était déjà mort. Et ce corps, si fragile, si insignifiant, si mortel, tomber dans le carnage monstrueux de la Chute, qu'il l'a englouti. Il a rebondi sur quelques roches, à chaque fois dans une explosion de sang infâme. D'abord son encolure a frappé la roche dans un craquement sinistre, puis ses côtes, ses membres aussi, désarticulant totalement cette machine charnelle qui, l'instant d'avant, était habitée d'une âme. Tsunami vomit, les larmes aux yeux. Mais elle reste près de la carcasse. De Xander. Dans les restes de poils blancs et roux mouillés et ensanglantés, elle entrevoit un premier pas vers la fin de cette mare putride de sang, de guerre, de vengeance, de haine. Il est le premier - le deuxième peut-être - à ne plus exister. Rien en distraira plus Tsunami de la mort. De là où elle vient, de laquelle est est née. Il est le premier et ne sera pas le dernier. Et c'est elle, l'Alpha déchue, qui les fera toustes disparaître. Iels sont toustes trop détruit.e.s pour que ce monde les concerne encore. Aucune voie n'est plus inexorable que leur mort. Elle le sent, la vie les a quitté.e.s depuis longtemps déjà, et iels vivent sur crédit, reposant sur la violence, aussi froide qu'enragée. La violence seulement, la jouissance de voir les âmes haïes quitter ce monde une par une. Elle sèche rapidement ses larmes, et entreprend de détacher la tête du reste de la carcasse. Ce n'est pas très difficile : les roches ont quasiment broyé toute son encolure, alors rien ne tient vraiment la tête. Elle doit la rapporter au peuple de l'Erg, c'est tout ce qu'iels méritent, autant dans le bien que dans le mal. La tête de Xander entre les mâchoires, il est temps pour elle de quitter la Jungle pour les sables ardents du Désert. Mais d'abord, elle doit aller chercher son fils, qu'il voie de ses yeux l'infâme que porte la génération de sa mère.
one (-16) 1197653561

**Messages :** 19280 **Inscription :** 29/03/2013 **Age :** 24 **Pseudo :** boo

(https://galop-sauvage.forumactif.com/t55148-sonata-for-lute-no-8-in-a-major) je laisse ça ici pour la suite

Et d'où elle peut être, enfer ou eden, le coeur de Lövojka se brise, encore une fois.
L'air frais des embruns, le chant de la brise, elle ne sent rien, elle n'entend rien. Elle aura tout fait, finalement tout échoué. Raison depuis le début. Échec sur échec.
Encore une fois.
Elle implose, explose, revient et disparait. Cruellement rattachée à ce monde, ce monde qui devient son enfer à elle. Elle tourne le dos mais elle le voit encore. Elle le voit tomber, elle le voit en bas. Rien ne lui est caché. Invisible, elle sent son corps se fragmenter. Les bêtes le dévorent, comme elles ont dévoré son fils. Ils ne seront jamais sereins. Ils ne seront jamais tranquilles. Ils ne seront jamais en paix.
Le cri d'un goéland, le froid du Nord, la chaleur sèche du désert. Rien n'est réel, rien n'appartient à la jungle ; tout leur revient. Le monde n'a pas cessé de vivre, la terre continue de tourner.
Pourtant,

La lionne meurt, encore une fois.