sonata for lute no.8 in a major

Invité

Après une journée de marche depuis la Jungle, Tsunami arrive enfin à la Pyramide, accompagnée de son fils. Sa démarche est lente, lourde, à cause de son ventre rond et du soleil qui lui brûle la peau et la vision. Rien ne semble pouvoir la troubler ou la détourner de son chemin. Ses yeux d'or fixent la Pyramide devant elle, et elle finit par s'arrêter, silencieuse. Elle sait que leur camp est là. Iels s'apercevront bientôt de leur présence. L'ancienne Alpha tient entre ses dents la tête de Xander le tourmenté, le violeur, le suicidé. Elle ne compte plus les mouches qui se pressent autour de la chair avariée, ni les charognards qui ont suivi leur trace. Les deux voyageur.euse dégagent une odeur épouvantable. Une fois que les Conseiller.ère.s du Peuple du Désert font l'apparition, elle balance la tête au sol, le visage envahi d'une expression indescriptible : froide, impassible, menaçante, peut-être teintée d'une pointe de reproche dissimulée sous une couche d'indifférence. Tsunami, elle, a déjà fait son deuil. Elle a déjà souffert le traumatisme du corps éclaté contre les roches, de la vie quittant cette carcasse défigurée. A leur tour, désormais. Et elle espère que ce sera tout aussi brutal, le plus brutal possible, pour elleux aussi.

Bryséis la gardienne s'avance sous le soleil. Ses yeux tombent sur la tête de Xander. Son cœur marque un battement plus fort, de surprise surtout. Puis ses yeux remontent sur le visage d'Hêka et elle la fixe en silence. Si elle est venue leur présenter un nouveau meurtre, elle vient de signer pour le sien.
Bry s'en fout d'Adam lol.

Les pas légers de l'étalon pie le dirigeaient vers la sortie de la pyramide lorsque l'odeur pestilentielle de charogne lui monta aux naseaux. Une envie de vomir irrépressible le prit, suivi d'un très mauvais pressentiment, il pressa alors le pas. Ébloui par le soleil, il mit quelques temps à reconnaître les trois formes sombres devant lui. Gryffon les rejoignit d'un pas pressé et s'arrêta près de sa tante alors qu'il observait Tsunami et son fils avec méfiance. Lorsque son regard tomba finalement sur la tête de Xander à leurs pieds, l'envie de vomir se fit plus forte alors que ses oreilles se rabattaient contre son encolure. Les larmes s'accumulèrent aux coins de ses yeux tandis qu'il sentait ses jambes trembler de tristesse, mais surtout de rage. Dire que l'ancienne Shaan osait se présenter devant eux avec la tête de son frère comme funeste cadeau.. Il avait envie de l'égorger sur place, mais un autre haut-le-cœur le prit et il ne bougea plus d'un poil, choqué par la vision d'horreur qui lui était offerte.

Fiona était couchée à l'entrée de la pyramide, non loin de Bryséis. En voyant un petit groupe approcher, la jument se lève et s'avance de quelques pas. Sa vision est un peu floue à cause du soleil qui fait briller de milles feux la robe dorée de Tsunami. En plissant un peu les sourcils, elle remarque que cette dernière porte quelque chose. Quelque chose de tacheté. Quelque chose de rongé par les vers, qui n'est autre que la dépouille de ... Xander ?! Fiona sent son coeur s'arrêter. Sa vision se trouble complètement, elle à la nausée. La jument titube quelques instants en évitant de justesse de s'écrouler sur Gryffon, elle tente de se maintenir debout en s'adossant sur les parois de pierre de la pyramide. Le regard détourné, la jument souffle fort pour tenter de reprendre ses esprits. Non, ce n'est pas possible... Une nouvelle image vient s'inscrire dans son esprit fragilisé. Encore une scène qui hantera ses cauchemars pour l'éternité. Fébrile, elle tourne à nouveau le regard vers la scène et voit Tsunami jeter la tête de Xander comme un vulgaire déchet juste devant les sabots de Bryséis. S'en est trop. Un hennissement strident de surprise parvient à passer la barrière de ses lèvres avant que ne s'évanouisse, tombant de tout son poids dans la poussière.

out Fiona

sonata for lute no.8 in a major 4210004060

Sauf si quelqu'un vient la ramasser

L'arabe rousse était au camp avec les autres, réfléchissant à l'échange des otages qui devaient arriver au courant des prochains jours. Elle était tendue, autant par le stress de revoir sa fille et de découvrir dans quel état elle leur serait rendue que part les derniers événements qui avaient impliqué Fiona, Nyv, Enja et Thyl. Et tout le monde en fait. Elle ne savait pas comment ils allaient devoir réagir. L'irréparable avait été commis une fois de trop et Phoenix savait pertinemment qu'elle ne pourrait pas le laisser passer, bien que ça lui crevait le coeur de penser ça.
Elle sortit dehors peut après Bryséis et Gryffon, alertée par le mouvement et l'odeur de charogne à l'extérieur. Et dès qu'elle posa ses yeux sur la dépouille, ou plutôt ce qu'il en restait, elle hoqueta de surprise, choquée, le sang glacé dans ses veines. Sa vision se brouilla l'espace d'un instant, prise d'une terrible nausée qu'elle dut contenir. Elle ne pleurait pas, dépassée par tous les événements récents, choquée aussi. Ses premières pensées allèrent vers Enja et Thylacine, si bien qu'elle se tourna vers Gryffon. Elle allait se tourner vers lui, pour lui demander d'empêcher Enja et Thyl d'assister, mais son attention est vite détournée par Fiona qui s'effondre. Ce devait être trop pour elle, évidemment. Après s'être s'assurée qu'elle était stable, elle se dit qu'il valait peut-être mieux qu'elle ne soit pas mêléé à tout ça. Son regard remonta lentement vers celui de l'ancienne Alpha, horrifiée. Elle avait du mal à croire qu'un cheval ait pu faire ça à un autre, c'était presque impossible à ses yeux, à moins que Tsunami ait fait preuve d'une énorme créativité meurtrière. Elle avala difficilement sa salive, la gorge serrée. Que s'est-il passé ? Elle essayait de rester calme, bien qu'elle avait du mal à ignorer la tête à ses pieds, dégoûtée, mais sentant aussi la tristesse s'emparer d'elle, bien qu'elle essayait de refouler le tout.

Mais Enja n'était pas à la pyramide. Comment aurait-on pu préparer qui que ce soit au spectacle macabre qui allait suivre ? Il faisait chaud, ce jour-là, et la brune était allée se désaltérer à l'oasis, plus pour l'enfant à naître que pour sa propre personne. Elle en revenait tout juste, parce qu'il fallait bien rentrer un jour.
Ce fut l'odeur, qui l’interpella, ainsi que l'éclat doré, plus scintillant encore que le sable. La chaleur rendait l'odeur d'autant plus pestilentielle. Elle se doutait que la présence d'Hekâ, visiblement accompagnée, dans le désert n'avait rien d'anodin, aussi s'attendit-elle au pire. Lorsqu'elle fut assez proche pour distinguer le visage dans le sable brûlant, elle ne réagit pas pendant quelques secondes, sous le choc. Et soudain, il y eut comme une force inconnue qui la frappa, qui assaillit l'intérieur même de son corps, comme si elle-même était dévorée par les vers. Dans une première réaction, son corps se crispa, son souffle devint irrégulier, comme si elle oubliait de respirer. Elle recevait un coup de massue invisible et pourtant dévastateur. L'appel silencieux qu'elle avait lancé s'était-il perdu dans l'oubli, quand toutes ces horreurs s'étaient déroulées ? Le destin, si tant est qu'il avait un rôle là-dedans, avait-il décidé d'achever les dernières réserves qu'elle possédait ? Déjà qu'elle avait renoncé au rôle de guérisseur, devra-t-elle renoncer jusqu'à sa vie pour que l'on cesse de s'acharner ? Elle crut que ses yeux étaient devenus trop secs d'avoir pleuré, pourtant elle sent sa vision se brouiller, de larmes, de colère, de désespoir. Elle eut jusqu'à l'impression que la vie qu'elle portait s'en contorsionnait à l'intérieur, douloureusement.

Le nœud dans son estomac était trop gros, trop lourd. Il se déversa par sa bouche. Elle vomissait tout l'amour qu'elle avait pu lui porter, et ce dernier s'effondrait lamentablement sur le sable bouillant, avec un goût de bile. Un goût d'échec. Lorsque son haut le cœur se calma, elle leva les yeux vers Hekâ, mais aucune rancœur ne s'y mêlait. Au plus profond d'elle-même, elle savait que c'était ce qui pouvait arriver de mieux, mais elle refusait encore de se l'avouer, même d'y penser. L'ancienne alpha faisait partie de ceux qui la connaissait le mieux, probablement mieux que la plupart des ergiens. Aussi pourra-t-elle y lire une forme de reconnaissance. Elle aurait souhaité pouvoir hurler, extérioriser ou quelque chose comme ça, voire même fuir. Mais quelque chose l'en empêchait, sans qu'elle ne sache quoi. Comme ce qui lui avait donné la force d'intervenir, cela relevait plus de l'instinct que de la raison. Elle vit que l'on esquissait un mouvement vers elle, et sa crinière se hérissa un instant. Qu'on ne l'approche pas, elle ne le voulait pas.

Thylacine a passé la journée en alternant pleurs et silences morbides, avec sa mère ou peut-être avec Nour. Il s'est réfugié au pied de la façade Gayenne, incapable de remettre un pied dans la Pyramide.

Un cri strident le fait tressailler. Apathique, il reconnaît Fiona mais, s'il lui tire un frisson en ravivant dans sa tête l'horrible scène du matin, le cri le laisse sans réaction. Ce n'est qu'en captant que les membres du clan semblent tous se diriger vers là qu'il se redresse, alerte. Est-ce que son père est revenu ?? Il l'a repoussé en partant, lui son fils, il l'a quitté comme s'il n'était rien. Il est devenu un monstre et il l'a abandonné.

D'abord il a cru que son père le dégoûtait tellement qu'il ne voudrait plus jamais le voir, plus jamais l'approcher. Mais 1h à peine après son départ il lui manquait déjà cruellement. Il fallait qu'il le voit, qu'ils se rattrapent, qu'ils parlent encore.

Le jeune mâle se dresse vivement sur ses jambes et prend le galop. Son visage est espoir. La scène se dévoile et il ne comprend rien. Incapable d'arrêter ses pas, il se rapproche en ralentissant tandis que ses yeux se fixent sur l'étrange objet au sol entre les 2 grandes juments. Son estomac se noue. Une tête. Son cœur disparaît dans une autre dimension. Les paupières ouvertes dévoilent le bleu ciel si familier. Thylacine trébuche et reprend sa course de plus belle alors qu'un cri commence à s'échapper de sa gorge. Il ralentit à peine et se jette au sol pour étreindre le morceau de Lui.

-AAAAAAAAAH NAAAAAAAN
Sa plainte se perd dans un gargouillis de pleur et il se recroqueville sur la tête, scié par l'intensité de sa douleur.

Son père est revenu.

**Messages :** 548 **Inscription :** 08/10/2019 **Age :** 24 **Pseudo :** drey

laissez moi rp apres please

désolée j'te grille mais bon c'est aszio quoi

Cela fait des jours qu'il se terre dans la pyramide. Dans la pièce de Nour ou bien dans celle qui la jouxte. Il est très peu sorti, si ce n'est quelques heures la nuit tombée. Il est resté enfermé, abattu, le ventre retourné. Incapable d'avaler quoi que ce soit. Les images tournent en boucle. Sans cesse. Les yeux ouverts ou fermés, il revoit tout. Il ressent tout.
Il sent encore son corps cogner contre celui de la jument. Avec violence, des râles rauques d'une voix qui ne lui appartient pas la saigner, la finir, tuer une partie d'elle. Il sent encore le froid du Nord, quand il l'a laissée dans une mare de sang sur le fond blanc, un froid mordant qui lui avait gelé les muscles, le cerveau et le coeur. Il sent encore la chaleur trop vive du désert quand il y était revenu. Essoufflé, les yeux exorbités, du sang sur sa robe grise. Le regard fou. Le cerveau en bouillie. Et qu'il avait croisé comme un double. Droit sur lui. Son frère, X. Celui, peut-être, qui l'avait le plus secoué. Celui, pourtant, à qui il allait se confier. Mais sa mine l'effraie. Il se rentrent presque dedans, oui, il sent encore son corps fort contre le sien. Comme une bouée de sauvetage. Ou une grenade, déjà dégoupillée. Il fixe son grand-frère, écoute son histoire, lui raconte la sienne. Lié par le sang, lié par la malédiction, lié par l'horreur. Il entend encore ses mots, sa voix rassurante. Je reviens vite. Vite, qu'il avait dit.
Alors, Aszio avait passé des jours à l'attendre, terré comme un rat, sans voir personne sinon Nour. Devant elle, il avait essayé d'être normal, prétextant être un peu faible, malade peut-être. Malade, oui. Mais si différemment que ce qu'il prétendait. Il avait attendu. Vite, il avait dit. Il n'en avait parlé à personne d'autre. Il attendait, caché, tapi, mal de l'intérieur, dévoré. Mais Xander n'était pas rentré.

C'est le bruit et l'agitation qui le fait émerger d'un semi-coma où son corps ne récupère même pas. Il a encore des courbatures, des bleus. Il s'est caché pour éviter les questions. Mais c'est le cri de son cousin qui le tire brusquement de son sommeil malsain. Il bondit, errant dans les couloirs comme un fantôme. Il débarque à l'entrée de la pyramide, le teint pâle, la mine affligée. Ses yeux mettent du temps à s'habituer à la clarté. Ils mettent du temps pour assimiler ce que son cerveau lui hurle. Il fixe la tête de Xander, hébété. Il ne respire plus, en totale apnée, si bien qu'il chancèle au bout de quelques secondes. Il trébuche sur Thylacine, ne s'excuse pas, ne peut pas parler. Il tremble. On n'a jamais vu Aszio comme ça. Sauf après son crime. Mais là encore, personne ne l'avait vu. Il s'en écarte vite, comme si le contact l'avait brûlé et cogne contre Gryffon l'instant d'après. Là, il s'immobilise, essayant de trouver dans son épaule un pilier qui le maintient debout, même s'il ne l'apprécie pas vraiment. Ses yeux ne regardent même pas la tête de la jument qui l'a tué, il ne la connait pas, l'étalon qui l'accompagne non plus. Cela n'a plus d'importance. Les mots résonnent. Je reviens vite.
Il lui a menti. Pourquoi ? Est-ce qu'il s'est fait tué ? Mais, pourquoi ? Pourquoi lui ? Cette jument est-elle de la famille de Nyveèn ? Est-elle venue venger son viol ? Pourquoi ? Pourquoi pas son fils, l'oiseau là, ou un autre ? Pourquoi cette inconnue que tout le monde semble pourtant connaître ? Enja vomit, Fiona est évanouie, Phoenix est calme. Rien n'est normal. Il tremble, il l'entend encore, là à son oreille. Je reviens vite.
Mais vite s'est transformé en jamais. Il frissonne, n'arrive pas à ouvrir la bouche, hésite entre vomir ou hurler. Mais il sent. La colère. Une colère plus forte que n'importe laquelle qu'il ait pu ressentir, même plus forte que celle qui l'a poussé à maltraiter Boréale. Une colère dévastatrice, un typhon dévorant, un tsunami invincible. Il ne lui reste que quelques secondes avant d'exploser.

**Messages :** 353 **Inscription :** 31/07/2018 **Age :** 31 **Pseudo :** Céci

(je laisse drey rep avant mwé mais pour pas l'oublier quand ça sera à moi
vous avez cru à ma rep hein héhé)

**Messages :** 656 **Inscription :** 04/08/2018 **Age :** 24 **Pseudo :** drey

Sa mère l'avait appelé et lui avait raconté la totalité des événements. Les viols commis par son père. Son suicide. Sa disparition définitive. Adam n'avait jamais réfléchi à ce qu'était la mort. Il n'avait jamais eu besoin de se poser la question. Enfaite, c'est comme s'il n'avait jamais soupçonné son existence. Qu'est-ce que cela fait de mourir ? Aujourd'hui, il se le demande. Il n'a jamais été proche de son père mais il n'a jamais visualisé la vie sans lui. Il se demande quelle sensation ressentir dans cette situation. Il jette un regard à la tête de X entre les mâchoires de sa mère. Il n'éprouve aucune tristesse. Aucune colère non plus. Il se sent étrangement vide. Où est allé son père ? Est-ce que tout s'arrête ici pour lui ? Le retrouvera t-il un jour ? Adam n'a jamais craint la mort. Il ne lui a jamais accordé la moindre once d'attention. Il n'éprouvait aucune haine envers son père. Aucun réel amour non plus, peut-être. Il était son père, quoi. Son sang coule dans ses veines. Mais est-ce suffisant pour s'attrister de son décès ?

Adam se désintéresse de beaucoup de choses. Peut-être trop. Peut-être pas assez pour certaines. Sa vision de la vie et de la mort est étrangement erroné. Étrangement différente. Il n'a jamais servi de cause particulière. Si ce n'est la sienne. Il suit Tsunami sans lui proposer son aide. La tête semble lourde, pourtant. Mais Adam ne se salira pas les mains. Et le pire dans tout ça, c'est que ça empeste. L'étalon squelettique chasse les multiples mouches qui tournent autour de lui. Lorsqu'il aperçoit la pyramide, il soupire de soulagement. La sueur commençait à perler sur sa peau fine et la marche était de plus en plus fatigante, de plus en plus désagréable. Lorsque Tsunami jette la tête aux pieds des quelques équidés présents, Adam passe en revue tous les visages. Il n'en connaît aucun. Vivent-ils vraiment sur les mêmes terres mdr ? Il attend leur réaction ; enfin quelque chose qui va l'intéresser. Il sait que si sa mère a choisi de ramener la tête ici, c'est pour une bonne raison. Adam ignore tout de sa famille paternelle, il ne s'y est jamais intéressé. Il n'a jamais été confronté à eux, pour être exact. Il a toujours suivi sa mère, par facilité. Parce qu'elle ne l'a jamais rejeté, aussi. Et parce qu'il se voyait mal s'intéresser à quelqu'un d'autre qu'elle. Ou que lui.

Les réactions sont multiples. Le choc. Le dégoût. La tristesse. Le traumatisme. La colère. Adam darde son regard sur le petit palomino qui se jette sur la tête de son père. Serait-ce.. son fils ? Son demi-frère donc ? Son père aurait-il osé avoir d'autres enfants ? Aurait-il touché à l'unicité d'Adam ? A cette idée, l'akhal plaque ses oreilles contre sa nuque et foudroie la tête inerte de son père. Il relève la tête pour poser son regard sur l'enfant. Une telle progéniture ne doit pas exister. Ils ne peuvent pas posséder un point commun. Pas ça. Pas le sang. Pas quelque chose qu'ils ne peuvent changer. Il s'en occupera plus tard. Adam n'est pas stupide, attaquer en ces lieux, au milieu de tous ces guerriers, c'est signer son arrêt de mort. Et puis il n'aime pas trop qu'on lui tape dessus. Ça risque d’abîmer son visage. Dégage de la tête de mon père, misérable insecte. Siffle t-il, venimeux.

Adam finit par poser son regard froid sur un étalon gris. Il sent toute la colère qui émane de ce corps. Une aura étrange plane autour de lui. Une aura de fureur. L'akhal soutient son regard avec une lueur amusée. Voilà quelque chose qu'il n'avait jamais rencontré auparavant. Il le voit fulminer. Il va craquer. Le reptile le sent.

**Messages :** 5064 **Inscription :** 24/04/2015 **Age :** 24 **Pseudo :** drey

A peine sent-il l'odeur de Tsunami dans le coin qu'il s'extirpe de la pyramide. Sa présence ne présage rien de bon. D'abord ébloui par les rayons du soleil, la vision d'Asmund finit par se clarifier. Et ce qu'il voit dépasse tout ce qu'il aurait pu imaginer. Tsunami dévale les dunes, la tête de Xander entre les dents. Elle est accompagnée par son fils. L'appaloosa ne bouge pas et les laisse approcher. Une fois devant la pyramide, l'isabelle lâche la tête du pie qui roule jusqu'aux pieds des Ergiens. Le jaguar la fixe sans comprendre. Comment...? Il relève la tête et rive son regard sur Tsunami. Elle n'aurait pas pu faire ça. Il sait tout ce qui les oppose, il sait qu'elle a changé mais elle n'aurait pas pu avoir un tel élan meurtrier. Même si elle avait appris le second viol de Nyveèn, elle n'aurait pas pu. Asmund plonge dans ses plus vieux souvenirs, ses plus regrettés souvenirs. Une jument aussi droite et réfléchie que l'était Hekâ ne pourrait pas faire une telle chose. Même si elle a changé. A moins que ?

Asmund ressent beaucoup de peine. Son neveu est mort. Le fils de sa belle, le fils de son frère. Malgré cette union étrange, le jaguar n'avait jamais rejeté X. Il l'avait toujours soutenu. Malgré les multiples viols. Parce qu'il était de sa famille, et que quoi qu'il advienne, il le protégerait éternellement. Mais visiblement, il avait failli. Xander est mort. Le fils de Lövojka et Hooker n'est plus.

Les sentiments d'Asmund sont partagés. Le décès de X et à la fois une bénédiction et une malédiction. Sa folie sexuelle va enfin cesser. L'Erg sera enfin débarrassé du violeur. Enfaite, X, contre son gré, avait participé à la destruction des Tsöldurs. Asmund ne pouvait pas lui en vouloir mais il en était conscient. Désormais, les choses pourront être un peu plus maîtrisées. (aszio be like : )

Mais ce qui inquiète le jaguar, c'est la colère des siens. Et plus particulièrement, celle de son frère. Cette colère là, personne ne pourra l'arrêter. Personne ne pourra la calmer. Pas même lui. Et ça, Asmund en est conscient. Hooker tient à ses enfants autant que l'appaloosa, si ce n'est plus. Isildure leur a toujours inculqué cet amour familial et aujourd'hui... il va se retourner contre eux. Pour l'instant, l'aîné de la fratrie est encore à l'intérieur de la pyramide. Bryséis est présente mais elle ne s'est pas emportée, au grand soulagement du Conseiller Tsöldur. Mais il sait qu'elle n'attend qu'une chose : la vérité. Elle agira en fonction de cela. Le jaguar déglutit et jette un regard à Phoenix. Hooker va débarquer d'une minute à l'autre. Et personne ne pourra l'arrêter. Enja prend place autour de la tête et Asmund retient son souffle ; cette vision va la détruire. Après les viols, elle doit maintenant faire face au décès de son aimé. Et il sait, en connaissance de cause, à quel point elle va souffrir. Rien n'est plus destructeur que ça. Rien. Si ce n'est, le décès de son propre fils.

Asmund n'arrive pas à se sortir ça de sa tête. Hooker putain. Tout va partir en couille, Tsunami aura enfin eu ce qu'elle voulait. Aurait-elle simplement la haine que les 3/4 des Shaans aient fondés un clan bien plus solide que le sien ne l'était ? Le jaguar oriente doucement ses oreilles vers l'arrière. Il remarque Thylacine, qui prend la fuite. C'est peut-être mieux ainsi vu la vision qui leur est offerte.. Il aurait aimé que quelqu'un le rattrape et le rassure comme il peut. Mais présentement, personne n'est apte à le faire. La stupéfaction les a tous gagnés. Le jaguar a remarqué la présence d'Aszio aussi, mais il est trop concentré sur l'arrivée de son frère pour remarquer la fureur qui monte en lui. Le grand mâle se décide à faire un pas vers Tsunami. Pour le moment, il essaie de rester calme. Il dévisage Adam, puis l'alpha déchue. Parlez, et vite. Que s'est-il passé ?

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Tsunami contemple le morbide spectacle, terrible annonciatrice de mort qu'elle est. Sa venue et son fardeau provoquent une onde de choc dans le peuple du Désert. D'abord Bryséis, droite, se fige. Beaucoup sont en état de choc, semblent paralysés. Une jument baie s'évanouit. Sans que Tsunami le sache, c'est une des dernières victimes de Xander. Lorsqu'Enja apparaît, Tsunami s'échappe enfin de son immobilité et dresse les oreilles vers elle. Elle vomit, son cœur, son âme. Puis son attention est attirée par un jeune mâle à la robe dorée qui fonce vers elle en hurlant. Pendant une seconde, ses lèvres se retroussent sur ses dents, le regard menaçant, prête à se défendre. Mais il s'échoue à ses pieds, contre la tête de Xander. Tellement de visages lui sont inconnus, tellement de réactions qu'elle ne peut prévoir, qu'elle a l'impression d'être dans une autre contrée, face à une autre langue. Elle est silencieuse, dangereusement observatrice, alors. Asmund finit par arriver, et elle pose ses yeux d'or sur lui. Comme c'est étrange, de voir à quel point les vapeurs hallucinogènes les avaient fait devenir quelqu'un d'autre. Il n'est plus celui qu'il était dans le temple. Et elle non plus, d'ailleurs. L'ancienne Alpha se demande s'il fait le lien avec la rondeur explicite de son ventre. Il est temps qu'elle sorte de son mutisme. Asmund parle, de cette voix, de cette attitude autoritaire qui lui fait hérisser le poil de mépris. Hekâ n'a jamais supporté l'autorité ou les démonstrations de pouvoir destinées à obtenir quelque chose d'elle, et Tsunami non plus.

Taisez-vous, siffle-t-elle comme un serpent, d'une voix basse mais agressive, à Asmund et à Phoenix qui font percer leur voix dans ce silence sinistre.

Elle n'a pas besoin qu'iels la fassent parler. Elle le décide d'elle-même, quand le moment lui semble le plus adéquat. L'isabelle pose son regard sur l'entrée de la pyramide, plongée dans des ténèbres mystérieuses. Elle sait qu'elle est là. Elle peut la ressentir dans tous ses os, dans toute sa chair. Son essence sait trouver son chemin jusqu'à Tsunami. Un instant, elle se demande si elle ne devrait pas juste entrer dans la pyramide pour aller la retrouver, neutralisant quiconque se dresserait sur son chemin. Mais elle finit par tourner son visage étrange vers Enja, et croise son regard. Elle sait que la douce brune ne saurait ressentir de la rancœur envers elle, car au fond, elle est du même avis que Tsunami. Enja est la seule à préoccuper l'ex-Shaan, d'ailleurs. Elle sait qu'elle a été détruite et qu'elle l'est encore plus à cet instant.

Hier, Xander est venu me retrouver dans la Jungle. Il m'a avoué avoir violé Fiona et Nyveèn à la suite. Et puis il s'est jeté dans la Chute. Devant moi, dit-elle d'une voix un peu plus forte, s'adressant à Enja, et seulement elle.

Elle prend une grande inspiration. Sûrement se demandent-iels pourquoi Xander a pensé que Tsunami était la personne idéale devant laquelle se donner la mort. Elle se le demande, elle aussi. Cette fois, elle se tourne vers le reste de l'Erg. S'iels pensent qu'elle en a fini avec son spectacle de glauque, iels se fourrent le doigt dans l’œil, et jusqu'au coude. Elle ne compte rien leur épargner, comme elle n'a été épargnée de rien, et par leur faute.

J'ai vu son corps éclater contre la roche comme une vulgaire poupée. Du moment où il s'est jeté, la vie a quitté son corps. Il était tout petit et ridiculement mortel. Il est d'abord tombé sur l'encolure, et ça lui a brisé le cou. Puis sur les côtes, et son corps s'est presque séparé en deux. Et puis il a disparu dans l'eau. Je suis descendue jusqu'au bassin, et Xander avait disparu. A la place, j'ai trouvé une masse difforme d'os brisés, de chair et de poils détrempés, baignant dans son sang qui ne voulait plus s'arrêter de couler.

Malgré ses efforts pour paraître la plus impassible et imperturbable possible, sa voix tremble légèrement, au fur et à mesure que les images infâmes défilent dans son cerveau.

Ses restes étaient trop désarticulés et déchiquetés pour que je ramène son corps entier. Alors j'ai juste pris sa tête, pour que vous puissiez vous recueillir. Elle n'était pas difficile à détacher du corps : elle ne tenait plus qu'à quelques filaments de chair et de muscles. La vertèbres cervicales étaient broyées.

Elle en a vomi. Et si près d'une mort aussi funeste et affreuse, elle n'a pu que se conforter dans sa destinée. Ses yeux se posent sur le jeune mâle à ses pieds. Elle ne sait même pas si c'est son fils, Thylacine. Xander lui a demandé de veiller sur lui et sur Enja. Ou peut-être est-ce son neveu, ou son cousin.

Il ne s'est pas suicidé. Vous l'avez tué.

Elle redresse son regard sur Asmund, Bryséis, Phoenix, et toustes celles qui l'ont empêchée de le tuer plus tôt et l'ont laissé voguer libre comme s'il n'était pas engagé dans un combat fatal contre lui-même. Comme s'il était inoffensif. Ce n'était pas une preuve d'amour. Loin de là. C'est une pure et simple démonstration d'égoïsme et de lâcheté, doublée d'une incroyable et naïve stupidité, qui a en plus de ça conduit à détruire des vies innocentes, telles que celle de Fiona. Elle repose ses yeux dans le regard vitreux d'Enja. Elle sait ô combien elle a tenté de le guérir de ses problèmes mentaux par tous les moyens possibles et imaginables. Et elle sait aussi qu'elle se sentira la principale responsable de sa mort. Mais au fond, Tsunami espère qu'elle saura se rendre compte qu'elle n'aurait rien pu faire de mieux.

**Messages :** 353 **Inscription :** 31/07/2018 **Age :** 31 **Pseudo :** Céci

Il la regarde sans vraiment le faire à la fois, ses yeux fixé sur sa silhouette cadavérique, sur les marques laissées sur son corps qui ne lui inspirent que du dégoût. Il n'a pas de peine pour elle, il n'en a jamais eut et n'en aura jamais. Mais ce n'est pas pour autant qu'il n'est pas en colère. Contre lui. Contre eux tous. Contre Xander, malgré tout. Contre elle aussi, depuis longtemps et à jamais, meurtrière de sa soeur. Ses yeux sombres ne la quittent pas depuis des jours, guettant sa cellule et tout ceux qui en approche. C'était une scène de crime, là où c'était déroulé une avalanche de drames en quelques minutes à peine. Et tout aurait pu être encore pire si l'araignée était parvenue à s'échapper, alors qu'il touchait presque au but de récupérer sa fille. Chaque fois qu'il ferme les paupières, il revoit Fiona … Il revoit Enja … Quand a t-il dormi pour la dernière fois ? Il ne sait plus vraiment. Trop de démons l'attendent dans la pénombre de ses rêves. Et son fils, où est-il parti se cacher ?
Il entend que cela s'agite dans les couloirs, que petit à petit la pyramide se vide pour se ruer dehors. Bientôt, il semble seul. Seul avec elle. Depuis le début, il lutte contre son envie de la tuer. C'est si intense, qu'il se demande s'il a déjà mené un combat plus difficile que celui là. Pour Aulia, il ne doit pas la tuer pour Aulia.
Des cris. De terreur, de peine immense. Un sentiment étrange s'installe en lui, sans qu'il ne parvienne à l'identifier ni à l'expliquer. Mais quelque chose de grave c'était produit. Il lance un dernier regard assassin à la captive, s'assure que sa cellule est bien verrouillée, puis commence parcourir les dédales pour rejoindre l'extérieur. Il ne se presse pas, ne comprend pas pourquoi. Sa démarche est lente, comme s'il appréhende de découvrir l'origine de ces hurlements. L'appaloosa fronce les sourcils. Aurait-il … Peur ?
Il se rapproche, les voix se font plus distinctes. Il entend Asmund qui demande ce qu'il s'est passé. Quelque chose cloche dans le son de sa voix, qu'il connait par cœur. Un long frisson glacial lui parcourt l'échine. Le calme de son frère semble ébranlé, mis à rude épreuve. Et ça, ce n'est vraiment pas normal.

Il sort enfin, sans qu'on ne le remarque encore. Les différents individus lui bouchent la vue, et le soleil quant à lui l'ébloui. Il n'est pas sorti de là dedans depuis des jours. Lentement, trop, ses yeux s'habituent enfin à la luminosité. Il découvre alors Fiona évanouie à côté de l'entrée. Merde. Il s'empresse de la redresser un peu, la placer dans une meilleure position que ce qu'elle n'est. Pourquoi personne ne s'est occupée d'elle ? N'avait-elle pas déjà assez subi ? Une vague de colère le submerge, et lorsqu'il se redresse, il s'apprête à engueuler le premier venu. Gryffon et Aszio ne sont pas très loin, l'un des deux fera bien l'affaire pour passer ses nerfs. Mais quelque chose ne va pas … Son neveu semble au bord du chaos, et Gryf' semble quant à lui paralysé tel une statue de glace. Un murmure d'incompréhension lui échappe : Qu'est ce que c'est que ce bordel ? Il passe entre les deux jeunes, les bousculant un peu au passage mais s'en foutant un peu. Au même instant, la voix de l'ancienne alpha s'élève, et ce pour leur asséner à tous un ordre. Quoi ?! Qu'est ce qu'elle fout ici ? Sa mâchoire se contracte et reste verrouillée dans cette position. Il se faufile entre Asmund et Phoenix, pour faire face à Tsunami et … Adam. Son regard noir se pose sur l'un et l'autre, attendant des explications sans avoir à ouvrir la bouche. Puis une silhouette à leurs sabots attirent son attention. C'est Thyl. Qu'est ce qu'il fait ? Tout le monde a un putain de grain aujourd'hui ou quoi ? Qu'est ce qu'il tient ? Pourquoi personne ne l'enlève de leur passage, et s'ils l'attaquaient ? Ils avaient trop perdu, il ne pouvait pas permettre que cela se répète, encore. Mais … Trop tard, petit prince.

Alors qu'il s'avance pour ramener son petit fils près d'eux, il la voit. Il ne comprend pas tout de suite. Continue machinalement d'avancer un peu... Ralentis au fur et à mesure que son cerveau assimile l'information. Ralentis au fur et à mesure que l'isabelle laisse déferler le flot assourdissant des détails morbides. Ses yeux s'écarquillent, lentement, mais de manière gigantesque. Il se prend le choc de plein fouet, comme si il était lancé à pleine allure et qu'il heurtait quelque chose d'invisible mais solide comme un roc. Hook a un brusque mouvement de recul, si violent, que ses postérieurs passent maladroitement sous lui, dérapent, tentent de se rattraper mais il finit par s'effondrer sur le sol rocailleux du désert aride. Non … C'est impossible … Son corps … OU EST SON PUTAIN DE CORPS ? Il reste un instant au sol, la respiration coupée, la cherchant en vain, ou ne la cherchant pas vraiment peut être. La douleur explose, se diffuse dans son corps tel un virus, parcourant chaque os, chaque muscles, chaque vaisseaux sanguins, chaque organes, chaque tissus... Ne laissant rien au hasard, prenant toute la place. Toute. Il ne faut pas qu'il ferme les yeux, surtout pas. Les détails sont trop précis, trop virulents. Il sait. Il sait qu'il verra la scène comme si il y avait assisté. Il ne le supportera pas, il ne le supporte pas. Pourquoi ? Comment ? Quoi ? Il perd le fil. Il perd tout. Il est éveillé mais pourtant, il n'est plus là. La douleur est trop forte, elle domine, elle le domine. Et pour la première fois, il s'incline.

Il fait noir. Si noir. Et froid. Quel est cet endroit ? Oh … Il est déjà venu ici. Des flash backs s'imposent, et il se voit … Mourir. Littéralement. Il est mort, quelques secondes. Jusqu'à ce que Redjim le ramène à la vie. Il était venu ici. Est-il mort ? Définitivement cette fois ? Peut être bien, ce qu'il a ressenti avant de se retrouver là, personne ne pouvait le supporter, personne ne pouvait y survivre. Mais ici, il ne ressent plus rien, il aimerait bien rester. Il tourne sur lui même, et soudain, Xander apparaît. Il a ce sourire doux, ce sourire franc. Il est si différent de lui. Il est tellement meilleur que lui. Pourquoi ? Cela sort tout seul de sa bouche tandis que ses yeux se remplissent de larmes. Tendrement, X avance les naseaux pour les rattraper avant qu'elles ne meurent dans le néant de cet endroit. Et juste après ça, il est violemment extirpé par une phrase. Une. Vous l'avez tué.

Son état de semi conscience lui a semblé durer des heures, mais cela n'a duré qu'une poignée de secondes à peine. Il se relève brusquement, mais au lieu de prendre le temps de tout assimiler, de tout encaisser, de reprendre ses esprits, il profite de cet élan pour d'un bond, se jeter à la gorge de Tsunami.

Les mots de la jument inconnue, il les entend à peine. Il bouillonne. Ses muscles sont crispés à leur maximum, on ne sait pas s'il va tomber ou bondir à sa gorge. Sa figure est déformée par sa mâchoire ultra crispée. Il n'en peut plus. Il n'en peut plus. Putain. Il lui avait promis. Non, pas promis mais.. mais il lui avait dit... Je reviens vite. Putain ! Il l'écoute à peine, il n'arrive pas à se concentrer sur ses paroles, il n'arrive pas à rester ancré dans l'instant présent. C'est comme si tout était bousculé, comme si plus rien n'avait de sens. Sauf une phrase, la dernière. Vous l'avez tué.
Et soudain, tout est clair. Comme des ressorts, ses muscles se détendent d'un seul coup. Aszio bondit en direction de cette jument qu'il ne connait pas mais qui a peint un portrait de son demi-frère qu'il aurait voulu ignorer pour toujours. Mais il ne la touche pas.

Il se prend Hooker de plein fouet et atterrit aux pieds de l'isabelle et du noiraud. Deux inconnus que visiblement il est l'un des seuls à ne pas connaître. Cela l'agace encore plus mais tant pis, il se passera des présentations aujourd'hui. Il a de la force, putain. Il secoue la tête pour retrouver une vision nette. Sa rage s'est amplifiée. Il se relève péniblement mais avec la fougue de la jeunesse, et il se dresse, soudain, entre les inconnus et Hooker.
Entre les inconnus et son clan.
Entre les inconnus et.. sa famille.
Il fixe les siens, hargneux. Le regard d'Aszio n'a plus rien d'appréciable ni de contrôlé. Ses iris ambrés brûlent des mêmes flammes que l'on pouvait trouver chez sa mère. A cet instant, il n'a jamais autant ressemblé à Lövojka. Même s'il l'ignore, même s'il rejette cette idée. Fier et assuré, il défie Hooker de recommencer. Au pire, il volera de nouveau. Mais d'abord, il a quelque chose à leur dire. D'abord, il a quelque chose qui dort depuis trop longtemps. Qui sommeille depuis trop longtemps. Et qui n'a qu'une seule envie : s'éveiller, se dévoiler, prendre forme. Même si c'est sous forme de mots. Les mots se mélangent dans sa tête. Je reviens vite. Vous l'avez tué. Il hurle de colère. L'écho de son cri ricoche jusqu'à l'intérieur de la pyramide, où Nyveèn pourra l'entendre, elle aussi. Il s'en fiche. Elle non plus, il ne la connait pas. Ils semblent embourbés dans un cercle vicieux, dans une situation qui lui semble ancestrale. Qui dure déjà depuis sa naissance, et Dieu sait qu'il imagine bien que cela dure depuis bien plus longtemps encore. Il a fallu ça. Il a fallu en arriver LÀ ! Il ne peut pas s'empêcher de crier. Sa voix est bien plus mature qu'autrefois. Aujourd'hui, ils vont l'écouter. Aujourd'hui, il n'est plus qu'un enfant en manque de sa mère. Les dents serrées, il avance d'un pas vers sa famille. Une famille qu'il a, tout d'un coup, envie d'oublier. Il ne peut pas leur tourner le dos. Et pourtant, se rendent-ils compte de ce qu'ils font ? De ce qu'ils enfantent, de ce qu'ils cajolent ? Tout en haut sur leur piédestal, estiment-ils seulement l'étendue des dégâts au sol ? Là où ils piétinent, eux, les plus jeunes. Azara, Thylacine, Nour, lui... Là où ils pataugent, dans ce champ gorgé d'horreur. Il a tellement de choses à dire qu'il ne sait pas s'il arrivera à tout formuler. Vous étiez tous au courant pour Xander.. Vous le saviez tous. Mais c'était plus facile de se cacher derrière une malédiction, c'était plus facile de prétendre que vous ne pouviez rien faire, que cela ne dépendez pas de vous. Son ton se raffermit, il prend de l'assurance. Il est jeune et pourtant, il vit avec eux depuis sa naissance. Sa queue fouette nerveusement l'air derrière lui. Je reviens vite. Vous nous apprenez les mauvaises choses.. vous nous élevez à l'image de ce que vous auriez voulu être. Mais pour quoi ? Pour qui ?! Il les fixe tous, un à un. Son regard enflammé s'arrête d'abord sur Bryséis. On savait à peine marcher qu'on nous entraînait déjà. Plutôt que de nous apprendre à prendre soin les uns des autres, vous nous avez appris à nous battre. D'amis, vous nous avez fait devenir des rivaux. J'ai toujours voulu être le meilleur et le plus fort... à cause de vous. Parce que c'est ce que vous m'avez donné envie de ressentir. Mais à quoi ça sert d'être le plus fort, de savoir se défendre, quand on ne sait pas faire attention à celui qui est à côté de nous ? A-t-il pris le temps de rassurer Thylacine ? De lui parler, de l'écouter ? Non. Parce qu'Aszio ne sait pas faire ça. Il ne sait pas regarder à côté de lui voir si tout va bien. Parce qu'on ne lui a pas appris ça. Il a été balancé dans toute cette merde avec sa jumelle, et c'est peut-être grâce à tout ce désastre d'être né sans sa mère qu'il a pu apprendre à prendre soin d'elle. Et avec Nour, c'est venu petit à petit. Parce qu'il s'est rendu compte qu'on pouvait éprouver de la satisfaction en étant attentionné. En aimant, en étant aimé.

Tremblant de colère, il fait un pas de côté pour se stabiliser. Son coeur bat la chamade, il prend à peine le temps de se rendre compte qu'ils l'écoutent tous. Sûrement qu'ils seront surpris. Et la vengeance.. mais PUTAIN ! Vous venger vous tuera, tous. Il siffle, assassin dans ses mots. Il pose les yeux sur Hooker, enragé. Depuis qu'on est nés, vous traquez quelqu'un. Vous ne pouvez pas passer l'éponge ? Prendre soin de ceux qui sont en vie ?! Non.. c'est trop dur pour vous.. Vous ne vivez que pour ça. Vous venger. Qu'est-ce qu'on en a à foutre d'être un clan revanchard ! Mais vous aimez bien ça, hein ? Être vu comme un groupe surprotecteur, soudé par les liens du sang, qui se venge de tout, ça vous plait, n'est-ce pas ? C'est vrai, c'est chouette comme titre, c'est classe. Il lâche un rire sec, moqueur. Ses yeux sont toujours rivés dans ceux de son oncle. Et en attendant, vous laissez Aulia crever juste parce que ça vous fait du bien de frapper. Vous me répugnez. Des mois qu'elle attend ! Des mois qu'elle paie le prix de votre vengeance à la con. Il crache par terre, dégoûté par tout ça. Il se rend compte de plein de choses, mais si cela fait quelques temps que ça germe dans sa tête. Il avance d'un pas, cette fois vers son père. Il fait presque la même taille que lui, aujourd'hui, si bien qu'il peut regarder Asmund droit dans les yeux, face à face. Il tressaille, pourtant. Il l'aime tellement. Et ce qu'il s'apprête à dire risque de le retourner. Une malédiction, c'est ça ? chuchote-t-il presque.

Il baisse la tête, cherche ses mots. Une faille se crée en lui, immense. Comme un trou noir aspirant tout autour de lui. Il serre les dents, la colère renait en lui comme un phoenix immortel. La colère ne cessera jamais. Elle fait partie de lui, et Aszio le sait, aujourd'hui. Ce n'est pas ma faute, n'est-ce pas ? Tu te souviens ? Tu m'as dit que je ne serai jamais responsable. Tu m'as dit que j'y pouvais rien. Que je devais.. vivre avec. C'est à cause de maman ? C'est facile d'en vouloir à une morte. Moi-même, je comprends, je lui en veux aussi ! Il rit, sans joie, ça sonne comme un bout de bois sec qu'on casse, encore et encore. Il s'arrête, soupire. Il est las, si las. Peut-être qu'elle a reçu une aide dont tu n'avais pas connaissance ? Ou peut-être qu'elle n'en avait pas besoin ? Mais moi.. moi j'en avais besoin. Il quitte enfin les yeux d'Asmund pour retrouver l'assemblée générale. Il se grandit, sa voix se fait plus forte, il a envie de hurler, de détruite toute cette pyramide qui se teinte, de jours en jours, de rouge sang. Vous ne pouviez pas dire que vous ne saviez pas. Que vous ne deviniez pas. Je suis comme Xander. Peut-être que cette possibilité vous a tellement effrayés que vous êtes rentrés dans un déni irréversible. Je n'sais pas. Je ne vous comprends pas. Je ne vous comprends plus. Je pensais.. je pensais tellement de bien de nous. Mais plus ça va et plus je me rends compte que vous avez tout détruit. Que vous nous détruisez, nous. Il parle des plus jeunes. Il fixe Fiona au sol. Il n'y a pas que la nouvelle génération d'Ergiens qui a été détruite. Il ferme les yeux, recule d'un pas, presque jusqu'à foncer dans Tsunami. Il ne s'en occupe même pas, il ne la voit pas, ne la sent pas.

Il laisse agir l'effet de ses mots. Il affronte les regards les uns après les autres, sans peur, sans tendresse. Parce qu'on lui a appris à frapper, pas à avoir pitié. On lui a appris à devoir être le meilleur plutôt qu'être gentil. On lui a appris à se venger plutôt qu'à pardonner. Vous vous souvenez, quand j'étais gamin, ma demi-soeur Boréale m'a tabassé en me laissant pour mort. Un autre moi lui aurait pardonné. Mais... je fais partie de votre famille. Vous m'avez appris à me venger. Vous avez placé ça comme un devoir, une nécessité vitale et primordiale. Je me suis vengé. Je l'ai brisée. Il serre les dents. Soudain, il a envie de pleurer. Il a envie de s'enfuir - de s'enfuir de son propre corps. De ce corps qui a fait ça. Il ne précise rien, sûrement s'imagineront-ils qu'il l'a carrément tuée ? Peut-être s'en foutent-ils, en fin de compte ? La colère revient, surplombe son envie de céder à toute cette douleur qu'il porte en lui comme un fardeau. Une douleur qu'il a transformé en rage. Parce que c'est plus facile d'être en colère que d'être malheureux. Et qu'ici, on ne vous laisse pas être malheureux. Tout ça, c'est de votre faute, crache-t-il alors violemment, la voix sèche et froide. Il secoue la tête. Vous êtes responsables de la mort de mon demi-frère. Elle a raison. Et d'avoir brisé des âmes autour de vous, sans même vous en rendre compte ! Il crie de nouveau. Ses yeux se posent sur Thylacine. Si ce dernier lève les yeux, il pourrait voir le profond regret au fond des perles fauves de son cousin. Il tourne la tête, croise le regard de la jument qui a rapporté ce qu'il reste du corps de son demi-frère. Et vous êtes responsables de ce que je suis devenu. Trouvez-vous des excuses, allez-y ! C'est plus facile à vivre, comme ça. Un jour, vous vous rendrez compte que vous n'avez plus rien à venger et il ne vous restera rien. Rien que vos souvenirs amers et vos plus grandes déceptions. Vous voudrez mourir. Si personne ne s'est chargé de tous vous anéantir avant ! Il aime sa famille. Mais la piqûre est nécessaire. Il se doit d'être violent. Il pense, encore, qu'il peut leur faire comprendre. Ou peut-être sont-ils déjà perdus.

Peut-être n'y a-t-il plus rien à faire. Je reviens vite. Rien, sinon partir. S'enfuir loin, le plus loin d'ici, le plus loin d'eux. Se séparer de sa famille lui déchire le coeur. Et pourtant, comment peuvent-ils encore dire qu'ils ne vivent que pour protéger les leurs ? Ils ont échoué. Lamentablement échoué. Et pour de si courtes vies que sont les leurs, c'est beaucoup à supporter. Il ouvre la bouche, hésite mais finalement se reprend. Le silence retombe, il est violent, glacé. Aszio a froid malgré la chaleur sèche du désert.
Il fait volte-face d'un seul coup et passe entre Tsunami et l'étalon qui l'accompagne en les bousculant un peu. Les larmes lui bloquent déjà la vision, mais peu importe. Il n'y a pas d'obstacles dans le désert, il pourra courir jusqu'à l'épuisement sans crainte. Peut-être jusqu'à se tuer, lui aussi ? Quelle importance, de toute façon ? Le monde serait mieux sans lui. Le monde serait mieux sans le peuple de l'Erg.
Mentalement, il s'adresse à son demi-frère.
Je reviens vite.

(je le out si personne ne l'empêche de partir, mais vous pouvez si vous voulez et j'aviserai ! ou bien si quelqu'un se lance à sa poursuite, on peut ouvrir un autre sujet qui sera la suite. sinon, out pour aszio )

» DRINK MAJOR