/ mer d'encre

Après de longues minutes de dure labeur, Corbeau est parvenu à gravir … Quelques mètres de la falaise, bien que lui ait la sensation qu'il s'agisse de nombreux kilomètres. Il se retourne et observe fièrement le chemin parcouru, tout en se disant qu'il est à la hauteur idéale. Pour observer la vue ? Non... Corb se met en position, aplatit son avant main au sol, les fesses bien en l'air, se pince la langue sur le côté de la bouche en se concentrant, puis tout d'un coup, s'élance ! Il galope sur trois mètres avant de sauter en avant, en pleine pente. Il cri, rit aux éclats ! Il se laisse lourdement retomber au sol, amortissant la chute en s'enroulant en boule comme il le peut, et se laisse ainsi tomber jusqu'en bas en roulé boulé. Il s'écorche la peau, mais ça en vaut carrément le coup. Sa descente se termine, s'interrompt plutôt, lorsqu'il butte contre quelque chose. Encore entrain de rire, il rouvre doucement les yeux pour tomber nez à nez avec … Une pouliche ! Il s'arrête brutalement de rire et pose sur elle des yeux ronds et écarquillés de surprise et de stupeur.

Corb ne s'était pas rendu compte qu'il avait fait une bêtise et fait tomber la pouliche, pire encore, qu'il l'avait blessé. Sa peau a lui était parsemée de petites écorchures sans importances, il avait tellement ri qu'il n'avait même pas senti sa chair se déchirer par endroit. Mais à présent, il ne riait plus du tout, il affichait une mine peinée et désolée, ses yeux sombres n'osant pas regarder la tachetée, penaud. Il l'entend arriver à toute vitesse vers lui et enfin il la regarde mais pour se terrer un peu plus entre ses épaules, les oreilles pendouillantes sur les côtés, les yeux légèrement écarquillés. Euh … Aucun des deux je crois ... Il sait pas vraiment si il doit lui donner une réponse ou se taire, alors il essaie l'une de ses deux options, sans être convaincu et d'une voix pas du tout assurée. Il finit par se relever et pince sa bouche sur le côté en l’observant se frotter le visage. Je suis désolé si je t'ai fais mal, je ne t'avais pas vu. Est ce que... Est ce que tu veux que j'aille chercher ta maman ?

Il a léger mouvement de sursaut lorsqu'elle redresse vivement la tête et vient heurter son regard sombre au sien, chocolaté. Il s'apprête à répondre que c'est pas grave, qu'ils la chercheraient ailleurs si il fallait, qu'il lui devait bien ça. Puis il est d'un naturel optimiste et enthousiaste. Mais heureusement, elle lui évite une nouvelle bourde en dévoilant qu'elle est orpheline, ce qui lui arrache un Ooooh ... surpris mais surtout triste. Il la contemple un instant en silence, admirant la force dont elle semble faire part. Puis une idée lui vient, lui arrachant un sourire fier. Oh mais moi j'ai pleins de papas ! Euh, cinq je crois Du coup, je peux t'en donner un ! lui propose t-il, tout content de lui faire ce cadeau. Sans se douter, naïvement, que ce n'était pas vraiment un cadeau qui pouvait réellement se faire.

Corb esquisse un mouvement de recul en rabattant ses oreilles vers l'arrière et écarquillant ses petits yeux lorsqu'elle lui crie dessus une nouvelle fois. Dit donc, elle était pas commode. Et elle était aussi vachement impressionnante alors qu'elle était plus petite que lui. J'suis pas un menteur ! bougonne t-il, voulant lui aussi jouer de la voix mais sans que ça marche vraiment. Lui il savait pas vraiment être impressionnant. Y a Papa Météore, Papa Winterfell, Papa Atlas, Papa Fléau et euh ... Il réfléchit un instant, fronce les sourcils et son petit nez. Ah et Papa Narcisse ! Les nomme t-il tous comme si cela pouvait prouver qu'il avait raison. Mais visiblement, elle n'est pas intéressée par sa proposition. Il finit par hausser les épaules. Comme tu veux ! Tu t'appelles comment ?