Obsidienne //W// (-16)

Absinthe a eu la même idée. Aux premières lueurs de l'aube, elle a prit le chemin des dunes pour profiter du beau temps. Ainsi, elle a eu la chance de voir le lever de soleil depuis le bord de mer. Et en revenant vers les dunes, elle est tombée nez à nez avec Winterfell.
- Encore toi ? Je te manquais déjà ? S'amuse-t-elle, d'humeur espiègle.
Elle attend d'ailleurs sa réaction avec le plus vif des intérêts.

En l'entendant hennir comme une petite pouliche, Absinthe étouffe un petit rire moqueur.
- Bah alors, on a perdu de sa virilité ? Le provoque-t-elle, de plus en plus joueuse.
Si ça continue, elle aura bientôt une voix plus grave que la sienne. Ce qui est fort amusant lorsqu'on sait à quel point sa voix est cristalline.
- J'ai pas besoin d'après shampoing, ma crinière est par-faite, rétorque-t-elle en secouant légèrement l'encolure pour faire voler ses crins blonds au vent.
- Mais j'avoue que l'idée de se fourrer le sabot dans le troufion est vraiment très excitante, déclare-t-elle en rigolant pour détendre un peu l'atmosphère.

Il est simplement entrain de découvrir la véritable Absinthe. Celle qui se cachait derrière cette pauvre fille déprimée qu'elle était jusqu'à présent. Un petit rire doux lui échappe. Il semble complètement choqué par son comportement et, à vrai dire, ça la pousse à continuer dans cette voie là. Surtout lorsqu'il la prévient de ne pas compter sur lui pour s'envoyer en l'air. Ça sonne un peu comme un défi ça, non ?    Féline et provocatrice, elle se rapproche en jouant de ses courbes féminine. Elle va même jusqu'à glisser son corps svelte contre le sien de façon aguicheuse.
- Ah oui ? J'ai vraiment l'air d'une petite fille ? Minaude-t-elle en glissant ses lèvres le long de son encolure puissante et massive.

Absinthe pousse un couinement plaintif ; la douleur qui irradie dans sa croupe est fulgurante. Elle s'éloigne de quelques pas, l'ego tout autant blessé que le corps. La réaction de Winterfell n'est pas vraiment celle qu'elle attendait. Elle met plusieurs minutes avant de se remettre de ce rejet des plus brutal. Ses oreilles sont légèrement dirigées vers sa nuque lorsqu'elle plante de nouveau sur lui son regard azur.
- Pfff, blablabla, ronchonne-t-elle.
On dirait son père.

Un soupir désespéré lui échappe. Elle avait simplement envie de s'amuser, où est le mal ? Ou plutôt le mâle tiens... ¬¬
- Et pourquoi pas ? Lance-t-elle en redressant ses oreilles pour les pointer dans sa direction.
Elle le suit à distance. Elle se méfie maintenant. Une fois mais pas deux. Sa croupe lui fait encore mal. Il a clairement abusé de la mordre si fort.
- Tu dis ça parce que tu as peur de ne pas être à la hauteur de la jeunesse ? Hein, tu as peur de ne pas réussir à me faire jouir, c'est ça ? S'esclaffe-t-elle en replaçant correctement son toupet qui lui tombe dans les yeux.
Enfin qu'importe la raison en vrai. S'il ne veut pas s'amuser c'est tant pis pour lui. Elle ne va pas non plus le supplier. Elle vaut mieux que ça.
- Bon et sinon le taff, les amours, les emmerdes, quoi d'neuf ? Puisqu'on est condamnés aux discours de prêtres, lance-t-elle en posant son regard sur le grand gris.

La confidence de Winterfell à propos de Njörd la surprend et la choque. Elle est grande, elle n'a pas besoin d'être chaperonnée. Elle fait ce qu'elle veut de son corps et elle doute très sérieusement que ça fasse quelque chose à son beau-père. Enfin elle ne cherche pas beaucoup plus loin ; ça doit encore être une excuse du grand gris pour ne pas la toucher. Qu'il se détende... Elle ne compte pas le violer. Elle a comprit qu'il ne voulait pas d'elle. Sa morsure était assez explicite.
- Ce que je fais de mon corps ça ne regarde personne mis à part moi, répond-elle malgré tout, pour la forme.
Pour préciser qu'elle n'est l'objet de personne et qu'elle n'est pas la petite fifille à ses parents. Merde quoi, ce n'est pas une adolescente. C'est une jeune adulte. Voilà, maintenant elle est blasée. Elle ronfle des naseaux et s'apprête à partir lorsqu'il s'approche d'elle. Ses oreilles pointent de nouveau dans sa direction. Qu'est-ce qu'il va faire ? Ramener la petite princesse à la maison pour que beau papa lui passe un savon ? Pfff... C'est ridicule. Elle s'apprête déjà à l'envoyer bouler ou à se bastonner avec lui si l'envie de la mordre lui reprend mais, à sa plus grande surprise, c'est tout le contraire qui se produit. Son petit discours fait son effet. Il la surprend autant qu'il ne l'émoustille. Pourquoi un tel revirement de situation ? Absinthe n'est pas certaine de comprendre. Elle choisit pourtant de jouer le jeu. Il lui promet la lune après tout. Qui pourrait refuser ça ?
- Que de belles paroles, le provoque-t-elle en panachant légèrement sa queue.
Il est si près qu'elle sent son souffle chaud sur ses lèvres. Ses naseaux effleurent son encolure sans oser la toucher. Elle ignore quel âge il a réellement mais ça ne le rend pas moins attirant à ses yeux. Son corps est semblable à celui de n'importe quel autre. Lentement, elle glisse vers son épaule, puis vers son dos. Puis elle s'éloigne, avant même de songer à aller plus loin. Il serait capable de la mordre une seconde fois, le bougre.
- Il a intérêt à être cool ce voyage spatial si je dois attendre d'être laide et ridée pour pouvoir le faire, finit-elle par souffler en laissant retomber sa queue.
Et qu'il sera mort et enterré, en plus de ça. Mais s'il préfère se taper que des vieilles chouettes... C'est son droit. Absinthe ne le juge pas. Ou presque.

Elle s'arrête quelques mètres plus loin pour observer la mer. La brise maritime qui souffle face à elle lui fait du bien. Et si elle semble entièrement captivée par la vue paradisiaque qui s'offre à elle, il n'en est rien. Ce n'est qu'une façade. Une de ses oreilles la trahie ; elle est tournée vers l'arrière. Vers l'endroit où elle a laissé Winterfell. Un très léger sourire gagne le coin de ses lèvres lorsqu'il s'approche de nouveau. Le grand gris n'est finalement pas tant que ça insensible aux charmes de la palomino. Pourtant, Absinthe se méfie toujours. Elle n'a pas oublié comment sa première approche s'est soldée. Elle ne reste pourtant pas impassible au comportement du mâle ; sa voix suave suffit à la faire frissonner. Son sourire se fait plus franc. Ce changement radical l'amuse autant qu'il ne lui fait plaisir. Et dire qu'à peine dix minutes plus tôt, il disait qu'elle était trop jeune pour lui et que maintenant, il lui fait clairement du rentre dedans. Il mériterait qu'elle le laisse sur le carreau maintenant qu'il en a tout autant envie qu'elle. Sauf qu'elle en a vraiment envie. Elle panache sa queue de nouveau.
- Aller, ne me fait pas attendre davantage. Montre moi ça Winty, souffle-t-elle d'une voix chaude et caressante.