Te supplier de me revenir //W//

Winterfell déambule sans but dans la brume. Au loin à travers le brouillard, il discerne le clan Wiha mais ne s'en approche pas. Il n'était pas le bienvenue là bas. Inconsciemment, son regard se porte sur le campement qui ressemble à une vrai fourmilière. Son esprit cherche en vain à apercevoir la silhouette tacheté de Gaya, sa défunte compagne. Le coeur brisé, il se détourne au bout de quelques minutes pour reprendre sa route.

Winterfell regarde au loin, il est dans ses pensées. Ou plutôt dans ses souvenirs. Lorsqu'une petite voix aussi douce qu'une mélodie de clochettes vient troubler sa quiétude, l'étalon lui réponds naturellement. " Eh bien, il est difficile de sourire lorsque la vie nous arrache ceux que l'on aime. " souffle t il d'une voix philosophique. C'est alors qu'il réalise, qu'il y a quelqu'un près de lui. " AAAAAAAH ! " s'exclame t il, complètement ahuri. Sa crinière s'est hérissée de peur. " Mais depuis combien de temps t'es là toi ?! " beugle t il en vérifiant que ses crins blancs soient bien intactes. La dernière fois, il avait croisé une pouliche effrontée et elle lui avait arraché 1 touffe sans prevenir. Depuis l'étalon se méfie des morveux.

Oh putain, il lui a fait la peur de sa vie de crétin. Sa crinière peine a retrouver une épaisseur convenable. Il va être obligé de refaire sa mise en pli. Fais chier. L'étalon darde son regard d'un bleu glacier vers le poulain. Maigre et fragile créature. " D'où viens-tu p'tit ? " demande t il en braquant un regard inquisiteur, sourcils froncés. Winterfell a du mal à être doux et bienveillant. C'est quelque chose qu'il ne connait pas bien. Les poulains ça le rend mal à l'aise, il sait jamais comment s'y prendre. Lorsqu'on hausse la voix ils prennent peur, mais si on est gentil avec eux ils vous collent comme un chewing-gum. Difficile de trouver le juste milieu.

Et merde un natif... Winterfell lève les yeux au ciel, complètement exaspéré. C'est pas comme si l'île était à l'autre bout du territoire. L'étalon est dépité, car maintenant qu'il lui avait adressé la parole, il allait être obligé de le ramener chez lui. " Qu'est ce que tu fais là ici tout seul ? " demande t il d'une voix lassé. Il commence à étendre ses antérieurs pour les échauffer à la longue marche qui l'attend.

Winterfell laisse échapper un long soupir exaspéré. Son regard se porte encore une fois sur le campement Wiha en contrebas avec nostalgie. " Bon.. allez viens je te ramène chez toi. " dit il en lui ébouriffant le toupet avec affection. L'étalon n'avait jamais été très affectueux avec les poulains, mais depuis qu'il avait eu Thylacine, le vieil ermite c'était un peu adoucit. Il prend le pas d'une démarche lente, pour ne pas déraper dans la descente. Assurant ses prises à chaque fois qu'il posait ses sabots. " Tu es bien loin de chez toi ? Qu'est ce qui t'a amené par ici ? " demande t il pour faire la conversation.

Winterfell s'immobilise brutalement et toise le poulain d'un air mécontent. " Regardes moi le morveux. Qu'est ce qui nous différencie ? A part ma somptueuse crinière. " demande t il en fronçant les sourcils, le regard inquisiteur. L'étalon surplombe le mioche de toute sa hauteur pour renforcer le sentiment d'infériorité.

Eh merde. Il est tombé sur un poulain complètement crétin. Il aurait pu être son fils, tiens. " Oui. Mais il n'y a pas que ça. Je suis un adulte. Tu es un poulain. Je suis costaud. Tu es maigrichon. Qu'est ce que tu vas faire tout seul si tu tombes sur une meute de loups ? " demande t il, sourcils toujours froncé. Très pédagogue malgré sa patience qui laisse à désirer.  

Winterfell roule des yeux aussi rond que des soucoupes. " Nan mais t'es vraiment crétin en faites. " s'exclame t il d'une voix colérique. Pas étonnant que les poulains soient des proies faciles pour les prédateurs. Vive la sélection naturelle. " Je te souhaite de ne pas en rencontrer ... " souffle t il, visiblement exaspéré. " Bon allez grouiles-toi, on a de la route à faire. " L'étalon reprends la marche plus activement. Il veut vite se débarrasser de ce boulet.