Donne moi la main, que je ne la prenne pas //W//

Corbeau pataugeait un peu plus loin, sautant, se roulant, nageant, passant même sa tête sous cette eau nauséabonde. En gros, il ressemblait à un petit tas de boue et de vase à l'odeur digne d'une belle diarrhée hémorragique. Seul ses yeux noirs percent dans cet amas verdâtre boueux. Il remarque une silhouette blanche, qui détonne dans ce paysage lugubre, qu'il aime pourtant car il est né ici. Ses petits yeux surpris clignent plusieurs fois, pour s'assurer qu'il voit bien ce qu'il voit. Il sort d'un bond agile du marécage pour se diriger avec joie vers … PAPAAAA ! Car oui, Maman lui avait expliqué que tout les étalons présents à sa naissance étaient ses pères. Il avait trop de chance d'en avoir autant

Corbeau ralentit doucement, pour finir par s'immobiliser en penchant la tête sur le côté et lançant un regard dubitatif à son père qui, une fois encore, prend les jambes à son cou. Mais hors de question qu'il le laisse s'enfuir cette fois ! Le petit mâle reprend sa course folle, poursuivant le grand mâle à la robe parfaitement blanche. PAPA STOOOOOOP ! PAPAAAAAAAAAAAAAAAAAAA ! s'époumone t-il, mais cela ne fait que l'épuiser d'avantage. Les foulées de l'étalon sont bien plus grandes que les siennes, sa vitesse le surpasse également aisément. Il ne peut le ratrapper et petit à petit, la distance entre eux se fait de plus en plus grande. Corb' ne comprend pas, ses yeux s'humidifient et il finit par s'arrêter, à bout de souffle. Tout seul, il sanglote. Papa, pourquoi tu m'aimes pas ? demande t-il, sans le crier cette fois, une interrogation qui meurt aussitôt eut-elle franchie la barrière de ses lèvres.

Corb pleurniche tout seul dans son coin, et s'apprête à rentrer au Piton pour demander à Maman, Tata Fiona ou Tata Phoenix de lui faire prendre un bain mais c'est à ce moment là qu'il voit son père revenir vers lui. Instantanément, il lui pardonne et laisse un grand sourire orné son visage plein de boue et de vase. Naïvement, il croit qu'il revient vers lui, pour lui, même si il passe devant lui sans même le regarder. Le poulain patine mais se met à le suivre en trottinant, avant de se débrouiller tant bien que mal pour le rattraper et avancer à hauteur de son épaule. Il ne le quitte pas du regard, trop content de passer un peu de temps avec lui. On pu pareil maintenant toi et moi ! lâche t-il en riant.

Corb continue de trottiner pour rester à son rythme et à la hauteur de son épaule. Il vient d'ailleurs coller son visage gluant contre l'épaule sale de Winterfell. Mais si comme ça on a un point commun !