disgrâce ∆ H

Tout ce qui serait qualifiable négativement sur elle, Gaara y trouve une forme de grâce et de délicatesse. Il cherchait toujours la beauté au plus profond des choses, et poussait son interprétation à son paroxysme. Songeur, il laissait ses pensées voguer, la guidant dans ce dédale forestier. Connaissait-il déjà si bien l'endroit ? Peu probable. Quelque part, il se dit qu'il passait un peu plus de temps avec elle, et en était satisfait. De plus, le silence n'était pas des plus pesants. A son sens, il était assez léger, bercé par le bruit des premières gouttes de pluie qui tombaient sur les feuilles.

Sa petite voix le ramène à la réalité, et la petite flamme s'arrêta soudainement. Il constate qu'elle a le souffle court, du à sa plus faible constitution. Il revient près d'elle. « Excuse-moi, j'étais dans mes pensées. » Il colle légèrement son flanc au sien, ainsi il ne pourra qu'aller à son rythme à elle. « On fait comme toi tu le sens. »

Même avec ça, elle lui paraissait si légère. Peut-être qu'une bourrasque trop forte pourrait l'emporter. Il continue d'avancer, et un certain temps passe durant lequel il suit son rythme. Leur rythme est calme, presque reposant pour la petite flamme. Il la regarde de nouveau, finalement, l'orage menaçant toujours derrière eux. « Préviens-moi si tu veux faire une pause. Ou si tu as besoin de quoi que ce soit... »

oh oui, moi aussi je veux et puis on pourra faire une ellipse dans celui-ci si tu veux c:

Il croise son regard brillant. « Alors faisons une pause. » Il disait qu'il souhaitait aller à son rythme. Bien que lui n'était pas fatigué, il comprenait. Après tout, il ne savait pas ce qu'elle avait pu faire avant qu'il ne la trouve, peut-être avait-elle eu une journée chargée. Enfin, la petite flamme trouve un endroit au calme, dans un énorme tronc d'arbre mort et l'indique à son interlocutrice. Il la laisse s'installer. Lui ayant encore de l'énergie, il reste devant, debout, observant les environs.

Mais l'enfant ne la considérait pas comme tel, pourtant. Il l'observa se coucher, se moquant bien du rythme qu'ils avaient : qu'il soit effréné ou lent, de toute façon Gaara avait lent, n'était attendu nul part. « Repose-toi sans craintes. Nous ne sommes plus très loin de ton camp, de toute façon. » Elle pouvait même s'endormir, car la petite flamme veillait, ne s'éteignait jamais vraiment. La bruine humidifiait son corps agréablement. Visiblement, l'orage ne passera pas tout de suite, encore bien loin.

Gaara se sentait parfaitement apaisé, ainsi. Les si fines gouttes finissaient par s'amasser sur son pelage et dans sa fine crinière, perlant parfois en des gouttes plus épaisses. Ses yeux cérulés, profonds, paraissaient grisés par le climat. Inspiré, il se mit à fredonner calmement, faisant quelques pas pour surveiller les alentours. Il chanta, un peu, dans sa langue maternelle. Certes, il ne chantait pas aussi bien que Cxalùn.

Sa voix était encore juvénile, inexacte. Pourtant, pendant qu'il chantait, il se remémora les fois où c'était sa mère qui chantait pour lui, avant de s'endormir. Même si sa langue maternelle était rugueuse et gutturale, il se souvenait s'être sentie caressé, dorloté par les paroles si douces. Bientôt, cette petite berceuse prit fin, et l'enfant mit un membre au repos, patient. Le temps filait sans qu'il ne s'en rende compte.

Finalement, elle revient vers lui. Il n'est pas loin de devoir l'épauler pour qu'elle ne bascule pas. Il l'observe avec une certaine surprise. « La chanson était terminée. Je pourrai t'en chanter d'autres, si tu aimes. » Son regard s'ancra dans le sien, avec une certaine douceur, sous-entendant que pour l'instant, il n'y en aurait pas d'autres. Ces chansons avaient tendance à la rendre mélancolique. « Est-ce que tu te sens de te remettre en route ? »