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| FAUCON | Le mâle a quitté le corps de Séléné. Avant de s'occuper des morts, il faut protéger les vivants. La piste de sa fille est toute fraîche et bien nette pour lui qui a l'habitude de la traque. Le nez au sol, il remonte le parfum qui le guide jusqu'à la pouliche. Il la remarque près du rocher et hennit doucement. Salut Pandia.. tu te souviens de moi ?

Je reviens dans pas longtemps Pandia. En la laissant ici, elle lui a promis qu'elle ferait vite. La pouliche commence à se dire que sa mère lui a menti. Son quart d'heure de liberté s'est éternisé, au point que Pandia a eu le temps d'explorer un peu les environs. Elle s'est baladée sur la plage sans jamais perdre de vue le rocher titan. Et dès qu'elle a aperçu une silhouette arriver dans sa direction, elle s'est dépêchée de retourner à sa place. Ni vu ni connu. Sauf que ce n'est pas sa mère qui s'est présenté à elle. L'adulte qui lui fait face est un mâle et il connait son nom. Dans les souvenirs de Pandia, tout est flou. Jusqu'à présent, elle n'a connu que Séléné. Elle s'approche prudemment du grand mâle pour humer son parfum. Il lui dit vaguement quelque chose. Le seul endroit où elle a vu quelqu'un d'autre que sa mère, c'est le jour de sa naissance. L'équivalent de maman au masculin, c'est bien papa, non ? Alors elle teste ;
- T'es mon papa ?

Il retrouve vite la trace de la petite. Son odeur est ancrée dans son cerveau, comme un dossier classé méticuleusement parmi les nombreux qui s'y trouvent. Il s'avance vers elle doucement. A sa question, il ose lui sourire un peu. Il va falloir qu'il se montre moins froid, avec elle comme avec Australe. Un apprentissage différent de tous ceux qu'il a subi jusqu'ici. Mais il ne veut plus rien cacher. Et s'il y a bien quelque chose qu'elle doit savoir, c'est ça. Oui, je suis ton papa Pandia. Je m'appelle Faucon,répond-il doucement. Il l'observe ; la trouve magnifique. Sa robe brune, son oeil bleu et l'autre brun, ses crins tirant déjà sur le blond... Un beau mélange d'eux deux.
Il désigne la falaise que l'on voit d'ici. Ta maman a eu un accident. Elle n'a pas survécu, et je suis désolée de t'annoncer ça ainsi. Tu vas venir avec moi, d'accord ? explique-t-il doucement, choisissant ses mots. Mais il n'y a pas d'autres mots pour parler de la mort. Il la regarde avec un air un peu triste. Je vais te protéger. Je vis sur une grande île et tu y seras très bien. Tu pourras rester avec moi tout le temps, si tu en as envie.

Avant qu'il ne lui réponde, Pandia s'autorise à l'observer plus attentivement. Son regard glisse vers ses yeux dépareillés. L'un est d'un bleu glacial et l'autre est recouvert d'un voile blanchâtre. Pandia ne trouve pas ça étrange puisque sa mère aussi a deux yeux différents. Un brun et l'autre bleu. Elle en vient donc à la conclusion qu'avoir deux yeux d'une couleur différente est quelque chose de normal. Le regard de la pouliche dévie vers les traits du visage du bai alors qu'il lui répond et capte son attention. Son regard vient de nouveau chercher le sien. Faucon. Elle range ce nom dans sa mémoire, avec toutes les autres informations qu'elle est capable d'enregistrer sur lui. La suite de ses paroles est un peu moins douce. Son regard glisse vers la falaise qu'il semble lui désigner. Elle semble si petite vu d'aussi loin. Les mots s'encrent à elle, la percutant avec autant de force qu'un mauvais coup de sabot. Maman - accident - pas survécu. La suite de mots lui semble parfaitement illogique. Il doit se tromper, c'est pas possible autrement. Elle doit piquer un petit roupillon et c'est pour ça qu'elle traîne autant.
- Je dois l'attendre. Elle m'a promit de revenir, s'entête la gamine.
Pandia n'a pas envie de désobéir à sa mère. Elle sent pourtant que la question du mâle n'en est pas vraiment une et qu'elle devra le suivre quoi qu'il en soit.
- Si je viens avec toi sur l'île, maman nous rejoindra ? Demande-t-elle avec innocence.

Il ne lâche pas la pouliche des yeux. Ses questions lui trouent le coeur, lentement. Beaucoup se demandent s'il en a un, mais la réponse est bien oui. Il se rapproche, effleure Pandia de son souffle chaud et, il l'espère, rassurant. Il cherche son regard. Non, elle ne viendra pas... souffle l'étalon doucement, d'une voix qu'il tente au maximum d'être douce, bienveillante, malgré les circonstances. Il ne compte pas lui cacher. Il ne serait qu'un menteur à ses yeux sinon, lorsqu'elle comprendra qu'il l'a menée en bateau. Séléné ne reviendra pas, et il lui faut dire la vérité tout de suite. Allez, viens, fait-il avec un peu plus de fermeté, toujours emballée dans une douceur précautionneuse.

(ça te va si je déplace directement le sujet sur l'île, comme ça ceux de la tribu qui veulent répondre pour l'accueillir le feront ?)

( Oui bien-sûr, je te laisses déplacer le sujet! )

La déception de Pandia est immense. Elle voulait qu'il lui réponde que sa mère les rejoindrait plus tard. Qu'elle viendrait sur l'île, elle aussi. Elle compte d'ailleurs répliquer et faire sa tête de mule jusqu'à ce qu'elle remarque son attitude fermée. Il ne rigole pas, c'est certain. Elle peut même lire une note de tristesse dans son unique œil valide. Alors ses épaules s'affaissent légèrement et elle capitule. Pandia prend le pas pour suivre son père.

Le voyage lui a semblé long. Trop long. Lorsqu'ils arrivent sur une nouvelle plage - au sable doré cette fois - Pandia jette un rapide coup d'œil à son père. Elle est épuisée mais s'efforce de le suivre malgré tout. Elle est collée à son flanc, comme de la glue. Comme si elle avait peur qu'il parte, lui aussi.

Il ne répond rien, ne fait pas d'autres commentaires. La chaleur de la pouliche collée à son flanc lui fait du bien. Même si elle se met un peu du sang de sa mère sur elle, peut-être. En chemin, il s'ennuie un peu la tête dans les herbes hautes du passage menant à l'île, même si le sang a déjà séché et reste incrusté dans son poil comme un mauvais souvenir dont on ne parvient pas à se débarrasser. De temps à autre, il caresse la courbe du dos de Pandia, délicatement, tendrement. Pour la rassurer. Lui montrer qu'il est là, qu'il ne partira pas. Il est un peu maladroit, le réconfort, ce n'est pas vraiment son domaine le plus favorable. Il secoue sa crinière noire quand ils marchent sur la plage. Il va au rythme de la petite. C'est ici que nous allons vivre,lui dit-il pour qu'elle prenne connaissance des environs, et des faits. Ils remontent le chemin quittant la plage pour aller directement au centre du camp, près de la source.

Faucon se fige, gardant Pandia contre lui et hennit puissamment pour appeler les Nayati présents au camp. Il lui faut la leur présenter. Parce qu'elle sera une Nayati ; il n'y a plus de doute maintenant, pas d'autres options. Et finalement, il sait que ça sera la meilleure chose pour elle. Il espère que Météore sera là, ou au moins Volcan. Peut-être que Boréale viendra aussi. Mais c'est en privé qu'il lui expliquera tout ça.

Pandia voit le monde avec ses yeux d'enfant. Elle a remarqué les traces rouges qui zèbrent la robe brune de son père mais elle ignore que c'est du sang. Pas n'importe lequel de surcroît puisqu'il s'agit de celui de sa mère. Comment pourrait-elle s'en douter ? De toutes façons mieux vaut qu'elle reste dans l'ignorance concernant ce détail. Elle risquerait de mal l'interpréter autrement.
Ils quittent finalement la plage pour rejoindre une autre terre. Devant eux se dresse une source d'eau. C'est pas exactement comme la mer mais c'est tout aussi joli. Son père s'arrête brusquement, si bien qu'elle le dépasse légèrement. Elle s'empresse alors de retourner à sa place, bien contre son flanc. Légèrement cachée. Et lorsqu'il hennit, elle lève les yeux vers lui.
- Tu appelles qui ? Demande-t-elle de sa petite voix.

Foudre était entrain de somnoler dans un coin. La veille, elle s'était entraînée avec Cristal et depuis, son corps était criblé de courbatures. En entendant l'appel, la jument lève les oreilles et se met debout rapidement. Elle a reconnu la voix de Faucon, il est rare que l'étalon convoque l'assemblée. C'est plutôt le rôle de leur chef, Météore. Curieuse, elle est la première à apparaître au centre de la salle. Sa démarche est un peu boiteuse, mais elle s'efforce de rester droite et fière comme toujours. La jument quitte l'ombre pour se placer sous un halo de lumière, révélant sa robe ébène au grand jour. Ses yeux mettent plusieurs secondes pour s'habituer à la luminosité. Elle discerne Faucon, et sa robe zébré de sang. Que lui est-il arrivé ? Mais ce qui attire son attention, c'est la présence de cette pouliche qui se tient à ses cotés. Qui est-elle ? Et pourquoi l'a-t-il amené ici ? La noiraude rabat les oreilles, plus par habitude que par hostilité. Elle est méfiante.

Depuis l'arche sacrée, Volcan entendit l'appel de Faucon. C'était étrange ; c'était bien l'une des premières fois. Les questions dans la tête de l'oracle se bousculèrent un instant, avant de prendre la décision d'aller voir ce qui se tramait. Pourquoi Faucon les appelait-il ? Avait-il fait une trouvaille ? Le grand corps du doré passa sous l'arche, arrivant directement au niveau de la source. Il y découvrit Faucon, accompagnée d'une petite chose puis de Foudre. C'était quoi le délire ? Ils allaient lui annoncer la naissance de leur bébé ? Un baptême à faire ? A cette idée, les yeux sombres de l'étalon pétillèrent d'excitation. Il accourut à leur rencontre, sourire aux lèvres. "Saluuuut la petite famille !" Il approcha son visage de la petite pouliche qui se tenait aux côtés de Faucon. "Salut toi." dit-il d'une voix chaleureuse et conviviale.

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Météore fonce comme le vent, l'éclair, la tonarde : TOUT CE QUE VOUS VOUDREZ. Depuis les mésaventures de Boréales, il en toujours aux aguets. Alors quand il entend le hennissement de Faucon transpercer ses oreilles, il détale, son cerveau se met en off. Bah euh ... Bougonne t-il sur place, quand même rassuré. Il renifle la petite et l'inspecte de long en large. Elle est incroyablement chou. Mais il ne comprend pas. Tu as trouvé une âme perdue ?

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Narval cherchait des plantes aux abords de l'arche, où il y avait croisé Volcan quelques instants plus tôt. Il l'avait salué rapidement pour ne pas être irrespectueux mais n'avait pas cherché plus de contact que cela avec lui, il n'était pas là pour ça et cela ne l'intéressait pas vraiment.
Un appel qu'il reconnaîtrait entre un million retentit. Le fantôme pivote une oreille curieuse en sa direction. Pourquoi Faucon rassemblait-il la tribu ? Il redresse l'encolure et pose son regard dans la direction d'où provient l'hennissement, sans pour autant prendre le pas de suite. Volcan se précipice, passant à toute vitesse devant Narval, le bousculant presque, ce qui lui fait plaquer ses oreilles contre sa nuque. Il se retient de justesse de lui faire un croche patte pour lui apprendre. L'étalon se contente de serrer la mâchoire et de prendre sa suite, calmement.
Quelques instants plus tard il arrive sur les lieux de l'appel et découvre déjà une petite assemblée. Narval reste un peu en retrait, posant de loin son regard de glace sur la petite créature qui se trouve à ses côtés. Et alors il sait. Il sait que c'est sa fille. Narval connait par cœur chacun des traits, des expressions, des mimiques, de son frère. Et la petite en possèdent des trop similaires pour que cela soit une coïncidence. Doucement, il relève ses yeux vers le regard bancale de Faucon.

Il penche la tête vers Pandia. Mon clan. Ma tribu. Ta nouvelle famille. Il lui fait un demi-sourire qui, pauvre enfant, ressemble plutôt à une grimace bizarre. Il essaie vraiment de faire des efforts, pourtant. La première à arriver est Foudre. Il lui sourit spontanément même s'il la voit coucher les oreilles. Boarf, c'est Foudre quoi Il n'a rien le temps de lui expliquer, Volcan est déjà là. Son comportement avec la petite le touche et espère que cela lui fera avoir moins peur. Il la sentait trembler contre ses flancs, juste avant. Son sous-entendu lui arrache un sourire malicieux.
Météore déboule comme un boulet de canon et, sans savoir vraiment pourquoi, Faucon se sent touché de cette confiance qu'il lui accorde. C'est son chef, il le respecte énormément et pourtant, ce dernier accourt sans hésitation à son appel. Il hoche la tête et s'apprête à répondre lorsqu'il sent le regard de Narval sur lui, en retrait. Il croise ses iris aussi glacés que le sien et il sait qu'il sait. Il prend une petite inspiration et pose ses yeux sur son chef. C'est ma fille. L'annonce est sans honte, sans pudeur. Ils doivent savoir. Pourtant, son coeur se serre. Boréale n'est pas (encore) là et d'un côté, il préfère pouvoir lui expliquer seul à seule. Sa mère est morte, elle vivra donc ici avec moi, si vous le voulez bien. Il pèse ses mots, parle calmement avec assurance. Neutre, comme s'il venait d'annoncer qu'il avait trouvé des radis. Il pose ses yeux sur la petite et la caresse du bout de ses naseaux avant de relever les yeux, passant de Foudre à Narval et de Narval à Volcan sur lequel il s'arrête. Elle s'appelle Pandia. Elle aurait besoin d'un baptême dès que tu le pourras. Il veut la voir pleinement intégrée, c'est pour ça qu'il a tenu aussi à la présenter lui-même aux membres qui régissent le clan. Et puis, au vu des nombreuses traces de sang qu'il reste sur le corps de Faucon, ils n'auront pas de mal à vite faire le lien.

Foudre garde son attitude hostile. Méfiante comme à son habitude. La petite assemblée se réunis autour d'eux, mais le regard de la noiraude reste inflexible. Il est braqué dans celui de la petite pouliche alezane qui se cache derrière Faucon. Foudre l'analyse. Elle l'a détaille sans ménagement. Son regard est si sévère qu'il en est intimidant. Il y a quelque chose chez cette pouliche. Un sentiment qu'elle ne saurait expliquer. Une sorte de déjà-vu. Pourtant elle est certaine de ne l'avoir jamais croisé. Comment est-ce possible ?

Son attention est quelque peu distraite par la remarque de Volcan, la jument plisse les yeux en fronçant les sourcils et darde un regard presque menaçant dans sa direction. Le genre de regard qui intime le silence. Ses oreilles s'enfoncent un peu plus dans ses crins noirs. Elle est agacée et commence à piaffer. Que les autres se dépêchent, elle veut savoir ce qui l'en retourne. Météore finit enfin par arriver, c'est pas trop tôt. Suivi de Narval. C'est à ce moment précis que Faucon décide de prendre la parole. Il explique que la petite est sienne, Foudre n'est pas très surprise, mais elle sent monter une petite pointe de jalousie. Une information cruciale manque au discours. Foudre fait un pas en avant, le regard dur. " Qui est la mère ? " demande t elle d'une voix sombre, elle fixe l'oeil valide de l'étalon avec insistance. Peu lui importe de savoir qui s'occupera de la petite et quand aura lieu son baptême. Elle sait qu'en l'amenant ici, elle sera en sécurité. Les Nayatis sont loyals, forts et protecteurs. Non. Foudre ce qui l'intéresse c'est de savoir qui est la mère et comment est-elle morte. C'était une information capitale. Un besoin vital pour la noiraude, une nécessité irrépressible. Elle DOIT savoir. Son regard de jais passe rapidement sur le corps de l'enfant. Pourquoi ai-je l'impression de te connaitre ? Pourquoi me sembles-tu si familière à mes yeux ? Je dois savoir.

( Pardon pour le pavé )

Son regard accroche celui de son père. Il semble serein. Son clan doit vraiment tenir une place importante dans son cœur. D'ailleurs un clan ça fait combien de personnes ? Parce qu'elle ne connait pas vraiment la vie en groupe. Avant aujourd'hui, elle vivait seule avec sa mère. La vie de solitaire était pourtant provisoire ; elles devaient intégrer le clan qui vit près de la plage. Elles devaient. Finalement, Pandia rejoindra bien un clan aujourd'hui. Mais pas celui de sa mère comme c'était prévu initialement.
Le premier arrivé est une jument à la robe noire. Son attitude n'est pas vraiment agréable, ni rassurante. Instinctivement, Pandia se dit qu'elle doit être méchante. Les gentils ne font pas cette tête là. La petite brunette se blottie un peu plus fortement contre son père. Elle ne comprend pas pourquoi il est aussi serein. Il semble même heureux de voir la jument. La pouliche n'a même pas le temps de trouver une meilleure façon de se cacher que d'autres individus arrivent. Le second semble plus gentil que la jument noire mais son approche un peu trop directe impressionne tout de même Pandia qui recule de quelques pas pour se cacher derrière Faucon. Elle gémit entre ses lèvres un mot inaudible pour les autres mais que son père saisira très certainement : papa. S'il pouvait les empêcher de l'approcher d'aussi près, ce serait pas si mal. Malheureusement c'est loupé pour elle. Le nouveau venu, un pie, ne se gêne pas pour l'analyser sous toutes les coutures et la renifler. Ses oreilles s'abaissent très légèrement vers sa nuque et elle pince les naseaux, puis elle contourne son père pour venir se blottir contre son autre flanc. Peut-être que de ce côté là elle sera plus tranquille. Elle cherche à croiser son regard, implorante. Il ne peut vraiment pas lui venir en aide ? Le dernier arrivé est celui qui lui plait le plus. Il reste à bonne distance et l'observe silencieusement mais d'un air plutôt froid et détaché. Ouf, ils sont pas tous bizarres ici. Maintenant qu'un petit groupe s'est formé, son père prend enfin la parole. Il explique simplement la situation. Situation dont elle a connaissance, pourtant, lorsqu'il précise que sa mère est morte, elle glisse de nouveau son regard sur lui. Comme pour chercher une réponse. Est-ce que c'est normal qu'elle n'ait pas spécialement envie de pleurer ? Oui, certainement. Parce qu'elle n'y croit pas vraiment. Elle pense toujours que l'absence de sa mère n'est que momentanée. Le concept de mort est un peu particulier aux yeux d'un enfant. Elle se détend lorsqu'il se met à caresser son corps de ses naseaux. Et son regard suit celui de Faucon lorsqu'il observe l'assemblée. La jument noire, le mâle crème et l'autre mâle palomino.
- C'est quoi un baptême ? Demande la pouliche.
Et pourquoi c'est le palomino qui doit faire son baptême ? La question l'intéresse tellement qu'elle en oublie momentanément la noiraude qui vient pourtant de poser une question fort intéressante.

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