Allez vient, j't'emmène au vent

Oroïne avait rejoint les Nilaak, dans la foulée, la terre entière semblait s’acharné sur ses petites épaules. Séléné avait disparu depuis plusieurs jours, et le cœur du gris était toujours aussi douloureux. Allongé dans les fleurs, il guettait si une tête connue apparaissait.

■ Irisviel n'était pas bien loin et elle levait les yeux vers le ciel, si mélancolique. Elle pensait aussi à Séléné et au bout d'un moment, la pie noire continua son chemin, pensive. Une odeur vint alors l’interpeller et ses oreilles se dressèrent vivement. C'était Oroïne.

es yeux dans le vide, une silhouette se dessina dans son champ de vision et une odeur familière. Il se redressa, les oreilles en avant. Irisviel. Il poussa un doux hennissement pour l'avertir avant de trottiner vers elle. "Irisviel... Je suis tellement content de tomber sur toi..."Il avait tant de chose à lui dire. Il passa doucement ses naseaux le long de son encolure, pour une étreinte amicale mais dont il avait tellement besoin.

■ Elle l'aperçut et vint aussitôt le rejoindre au petit trop, si chaleureuse. La déesse était ravie de le revoir, il était un ami très important à ses yeux et elle l'appréciait énormément. L'ange lui offrit son plus doux sourire, si pur et angélique. Irisviel sera toujours là pour Oroïne, à tout jamais. « Je suis si heureuse aussi te voir. » souffla-t-elle, sincère et vraie. Sa douceur était si incroyable, on ne pouvait que se sentir rassuré et confortable à ses côtés. L'étreinte amicale lui fit vraiment du bien, car apparemment l'archange aussi en avait tellement besoin et elle ferma délicatement les yeux, profitant du moment.

Le mâle est profondément heureux de tomber sur elle, pourtant son regard en dit long sur le mal qu’il éprouve. Il ne sait pas si la jument connaissait Séléné, mais il ressent le besoin d’en parler, de s’épancher avant de craquer. L’étalon souffla doucement dans la crinière de son amie, s’écartant doucement. « J’ai tellement de chose à te raconter. » souffla-t-il, sentant ses yeux s’emplir d’eau sans même qu’il puisse y faire quelque chose. Il baissa la tête vers l’herbe, honteux de se sentir si misérable.

■ L'ange remarqua bien assez rapidement le regard triste qu'ornait le visage de son grand ami, elle parut inquiète et très triste aussi de le voir ainsi. Elle s'en approcha doucement, douce et bienveillante. « Je serai toujours là pour toi, Oro. C'est une promesse. Moi aussi, j'ai beaucoup à te raconter. » avoua-t-elle, avec la mine un peu tristounette même si elle paraissait forte et courageuse. La nouvelle de la mort de Séléné et Winterfell l'avait chamboulé voir même beaucoup ébranlée. L'archange vint alors souffler dans les crins de l'étalon, chaleureuse, mais aussi très amicale. Elle le vit baisser la tête à ce point et Iris vint soutenir son regard blessé. La femelle l'aida à redresser lentement sa tête, si angélique, si pure. « Je suis là, maintenant. » dit-elle, tout bas avec douceur et tendresse, apportant chaleur.

Oroïne avait les oreilles en casquettes, difficile de garder la tête la tête haute dans ces circonstances. Il souffla doucement, restant contre son amie. "Moi aussi je serais toujours là..." L'étalon n'était pas encore au courant pour Winterfell et cela finirait par achever son moral déjà en berne. Il se sentait souvent inébranlable, mais aujourd'hui c'était la preuve que personne n'est intouchable. " Moi aussi je suis là... Alors, qu'as-tu vécu depuis tout ce temps ? On n'a pas eu le temps de se revoir. J'ai l'impression qu'il s'est passé une décennie.." Doucement, il regardait le ciel, essayait de se détendre doucement, l'endroit était magnifique et tellement apaisant. C'était idéal pour un moment de la sorte.

■ L'ange se sentait vraiment bien auprès de son ami, il était là, à l'écoute et toujours prêt pour aider, cela lui faisait chaud au coeur. Irisviel inspira un moment, fermant délicatement les yeux. Ce n'était pas de bonnes nouvelles, loin de là et doucement ses yeux se remplirent de larmes, mais elle parvenait à bien gérer sa tristesse, malgré tout. « J'ai perdu deux personnes que je considérais beaucoup et que j'aimais, ils m'étaient chers... » commença-t-elle, en appuyant doucement sa tête contre le poitrail de Oroïne. Elle se retenait de ne pas pleurer plus intensément, mais elle se sentait déjà très rassurée dans les bras de son ami et l'ange se devait d'être forte, oh oui!

Il y avait cette jument qu'elle avait rencontré et qui lui avait permis de revivre un moment avec sa mère, cela lui avait tellement fait du bien, c'était devenue une amie chère à ses yeux. Elle recula juste de quelques pas, triste. Elle posa son regard dans celui du mâle, souriante et malheureuse à la fois. « J'ai perdu une amie précieuse à mes yeux... » continue-t-elle, sentant sa gorge se nouer. « Il s'agit de Séléné. » réussit-elle, à articuler avec misère en sentant la douleur dans sa poitrine.

Mais, comme ce n'était pas assez à son chagrin, il y avait cette autre personne que l'archange avait aussi rencontré et même si le début de leur rencontre n'avait pas été très super, Iris l'avait vraiment apprécié. « Et pour finalement enfoncer le poignard encore plus profondément... J'ai perdu quelqu'un d'autres aussi qui appartient à mon clan... Il était le conseillé. C'est Winterfell. » lâcha-t-elle, à contre coeur en détournant doucement le regard, si chamboulée et ébranlée. Elle avait besoin d'en parler et Oroïne était l'ami dont elle avait besoin, en ce moment. Ils avaient besoin l'un de l'autre, en ce moment.

L’étalon restait là, près d’elle, papouillant son encolure, cherchant à se rassurer et à la rassurer en même temps. Si elle allait bien, il allait bien. Pourtant ses yeux étaient humides et il retenait ses sanglots avec grande peine. Mais ça irait. La pie était là, avec lui. Perdre quelqu’un faisait parti du long et injuste, cycle de la vie. Il tendait doucement ses oreilles vers elle, écoutant avec attention. Il parlerait après. « Oh, Iris…Je suis désolé, tellement désolé… » souffla-t-il, passant à nouveau son nez contre son encolure.

Lui aussi, pensait à Séléné. Quand ne pouvait-il pas ? La petite jument emplissait ses pensées depuis qu’il l’avait quitté. Et maintenant, elle l’avait quitté définitivement. Oh, elle était bien là, quelque part, dans son cœur, déjà, et il espérait, non, il croyait, qu’elle veillait sur elle. Elle était là, quelque part. Dans les étoiles, veillant sur ceux qu’elle aimait.
L’étalon avait toujours le regard rivé sur Iris, la câlinant, la rassurant. Mais, quand il comprit qu’il s’agissait de Séléné, un sanglot, alors coincé dans sa gorge, s’échappa. Incapable de le retenir plus longtemps. Pour une énième fois, ses joues étaient à nouveaux remplies de torrent de larme. « Je sais… Je crois que je l’aimais... Séléné. Mais maintenant… » Il l’aimait toujours. Et l’aimerait toujours. Il devait juste apprendre à vivre avec, il était jeune et n’avait pas d’expérience. Le gris continuait de pleurer en silence.

Pour Winterfell, non, il n’était pas au courant, mais compris bien rapidement pourquoi il n’avait pas pu honorer son rendez-vous. Le cœur déjà serré, la mort semblait s’acharner sur les proches des deux équidés. Doucement, il releva la tête. « Je ne savais pas. Oh, ça explique certaines choses… On s’en remettra Iris, tu sais, même si ce n’est pas facile, on ne peut pas passer notre vie à les pleurer. Je pense pas que Séléné aurait voulu ça. » ajoute-t-il, pensif, tandis que ses yeux n’ont plus vraiment de larmes pour pleurer. « On sera fort, d’accord ? » Il ne se donnait pas le choix. Pour Pandia, il voulait être fort. Pour Irisviel aussi, il serait fort.

■ L'ange se colla doucement à Oroïne, cet ami qu'elle partageait une si belle relation et une confiance unique, elle se sentait bien présentement. Il lui apportait réconfort et douceur, elle ne pouvait pas mal aller. Comme lui, si la femelle allait bien, il se sentirait bien aussi et ce, même si la douleur était bien présente, malgré tout. Elle enfouie délicatement son museau dans les crins du grand blanc, fermant doucement les yeux et tentant de calmer son coeur qui battait à tout rompre, causé par la perte de ces deux personnes qui lui était si cher. « Merci... » souffla-t-elle, avec une voix saccadée et douloureuse.

Doucement, lorsque le blanc lui avoua qu'il croyait vraiment aimer Séléné, l'archange se recula et ses yeux vinrent se poser dans ceux du mâle, si douce. Elle ne savait pas du tout qu'ils partageaient un tel lien et elle en avait terriblement mal au coeur de savoir que ses amis étaient si proche. Elle voulait tellement ramener sa douce amie pour qu'ils soient ensemble enfin et heureux, mais ce n'était malheureusement pas possible. Mais, Iris le voulait tellement, de tout son être et de tout son coeur. Oui. Si cela avait été possible, l'ange divin aurait fait l'impossible.

« Je ne savais pas que vous partagiez une si belle relation, tous les deux. Ça me fend davantage le coeur, maintenant. » avoua-t-elle, en se recollant contre Oro, le coeur lourd de douleurs et les larmes coulant à flot.

Iris finit par se calmer grâce à l'odeur et la chaleur que dégageait son ami, elle releva doucement les yeux, plus sereine un peu. La femelle remarqua les larmes du mâle tomber sur son visage, elle vint les essuyer délicatement et avec douceur, lui montrant qu'il ne serait jamais plus seul. La déesse serait là maintenant pour l'aider à surmonter tout cela, les deux s'aideraient, c'était une belle relation qu'ils avaient créés entre eux, Irisviel et Oroïne. Une relation d'amitié si pure et vraie.

« Oui, tu as totalement raison. » lâcha-t-elle, avec une énergie incroyable et un sourire angélique.

Mais, contrairement au grand mâle, la pie noire ne savait pas que Séléné avait porté la vie et donc, elle ne savait pas du tout qu'une petite pouliche du nom de Pandia se promenait sur les terres. Elle serait contente de l'apprendre, c'était certain. Ce serait une belle surprise.

L’étalon gris ne bougeait pas. Il n’y arrivait pas. C’était comme si tout son corps peinait autant que son cœur et son âme. Il était là, avec Irisviel, mais sans nul doute que son esprit était ailleurs. Il la câlinait, se rassurait lui, puis elle. Heureusement qu’elle était là, pensa-t-il. Il souffla doucement entre ses crins, frottant doucement sa joue conter la sienne. Il se faisait le plus bienveillant possible.

Mais il avait le cœur brisé. De cette rencontre bien trop éphémère qui lui laissait un gout amer dans la bouche, celui de ne plus jamais pouvoir la voir, lui parler. C’est une douleur qui prendra sûrement du temps à s’estomper, il le sait, ou du moins s’en doute. Il n’a jamais vécu ça. Il n’a jamais vécu quelque chose d’aussi déchirant. Mais lentement, le mâle se reprend, il souffle doucement, contre la jument « Tu crois au coup de foudre ? Parce que je crois que c’est ce qui s’est passé… » Comment appeler ça autrement, il avait suffi de quelques heures en sa présence et le cœur du jeunot s’était rempli en la voyant. « Mais ça ira. Je le sais. Elle veille sur nous. La Nuit, elle est là, elle éclaire nos rêves et nos pas. Je suis sûr qu’elle est bien là où elle est… Elle a une fille, Pandia, je veillerais sûr elle. »
Il hocha la tête, pour appuyer ses propres, la voix pourtant encore brisée par le chagrin. Mais il se sentait déjà mieux, il le sentait. C’était récent, mais avec Irisviel à ses côtés, ensemble, ils affronteraient ça.

Un sourire doux se dessina sur ses lèvres, triste mais pourtant pas aussi malheureux qu’en arrivant, il se redressa, le regard brillant à nouveau, teinté de peine, bien sûr, mais il brillait, au moins « Je suis désolé, pour Winterfell, je n’ai eu l’occasion de le voir qu’une fois, et c’était une rencontre forte. J’aurais voulu le revoir… »lâche, réellement triste. Il sentait qu'il avait tant de chose à apprendre avec lui.

■ La femelle avait de la peine de voir son grand ami, si précieux et si important à ses yeux dans un état si difficile. Irisviel sentait son souffle dans son encolure et doucement, elle entoura délicatement la sienne, pour le réconforter ou pour se réconforter mutuellement. L'ange ferma calmement les yeux, sereine et si douce. Sa chaleur réchaufferait le coeur du mâle, elle le savait et son désir était principalement de le voir aller mieux avec le temps.

Oui, cela avait aussi brisé le coeur de l'archange, mais peut-être pas au même niveau que celui de l'étalon et la femelle recula doucement, si tendre dans ses gestes. Bienveillante, elle posa son regard dans celui de Oroïne afin de bien écouter ce qu'il avait à dire et la demoiselle sourit.

« Oui, je crois vraiment au coup de foudre et c'est probablement ce que tu as vécu. J'en suis certaine. » avoua-t-elle, en déposant un baiser sur le front du mâle, attentionnée et chaleureuse.

Elle savait qu'il souffrait terriblement en ce moment et Iris serait toujours là pour lui remonter le moral, elle serait la meilleure amie qu'il n'aura jamais eu. Son coeur était si pur, elle ne pouvait pas abandonne ceux qu'elle aimait, c'était hors de question. Puis, Oro lui avoua que Séléné avait laissé derrière elle une petite pouliche et le coeur de l'ange fit un bond subitement. Elle ne s'attendait vraiment pas à cela et ses yeux s'arrondirent de surprise. Pandia. Pandia. Ce nom se répéta sans cesse dans sa tête, complètement ébahie et abasourdie par la nouvelle.

« Pandia? Je ne savais pas qu'elle avait eu une petite fille. Je suis tellement surprise et si triste à la fois, j'ai l'impression d'avoir tout manqué. » lâcha-t-elle, en contrôlant ses émotions comme elle le pouvait. « Elle doit tellement lui ressembler. À Séléné. » souffla-t-elle, le regard brillant de douceur et d'amour.

Iris leva lentement les yeux vers le ciel, souriante et angélique, elle ferma donc les yeux repensant à ses souvenirs du jour où elle a rencontré Séléné pour la première fois. Le sourire lui vint automatiquement sur son visage d'ange et une larme glissa le long de sa ganache, reprenant graduellement sur elle-même, se sentant un peu plus en paix, désormais. Oro prendrait soin de la petite et Iris l'aiderait assurément, elle voulait affronter tout cela avec le blanc.

« Nous veillerons sur Pandia ensemble. Je t'apporterai mon support, Oro. C'est une promesse. » déclara-t-elle, avec douceur et sérieux.

L'archange avait aussi besoin de parler de quelque chose avec son ami, elle avait tellement confiance en lui qu'elle savait qu'il serait heureux pour elle et juste à cette pensée, son coeur était heureux. Puis, le grand mâle lui parla de Winterfell et la jument fut très ravie des paroles qu'il lui adressa, c'était réconfortant.

« Merci! C'est très gentil. Bientôt, j'irai le voir au cimetière et Séléné aussi, allons-y ensemble, si tu veux bien. » annonça-t-elle, avec un doux sourire et un regard lumineux de douceur, mais avec un peu de tristesse teintée à l'intérieur. C'était quand même de tristes nouvelles, mais ils y arriveraient ensemble et surmonterait cela à deux.

Puis, elle recula calmement afin de se placer bien droite devant son précieux ami, heureuse et souriante, peut-être que cette nouvelle allait mettre un baume sur son coeur blessé.

« Je voulais aussi te dire que j'ai adopté une petite pouliche noire du nom de Louna. Elle est tellement adorable. Elle ne parle pas beaucoup, mais je lui apprendrai. J'aimerais vraiment que tu l'as rencontre, ce serais si merveilleux. » souffla-t-elle, le regard si heureux.

Irisviel voulait absolument lui présenter et peut-être qu'elle pourrait la présenter à Oro ainsi qu'à Pandia au même moment. La petite merveille à Séléné.

Il souriait, rassuré qu’elle ne se moque pas d’elle, qu’elle comprenne son coup de foudre. Il savait que pour certain, c’était quelque chose de stupide, voire d’impossible ; Que personne ne pouvait tomber amoureux au premier regard. Pourtant, lui avait senti son cœur flancher dans les premières minutes, la petite jument avait eu un des plus grands effets sur le mâle. A son baiser, il souriait, presque bêtement. « Merci, c’est important pour moi, que tu sois là, que tu me crois… » souffla-t-il, toujours à voix basse, ayant du mal à hausser le ton sans que ses cordes vocales ne vibrent de chagrin.

Rien que la présence de la pie remontait le moral au mâle. Rien que l’avoir à côté de lui, c’était comme avoir un rayon de soleil près de lui. Si Séléné était la Lune, Irisviel était sans nul doute le Soleil. Il avait eu à ses côtés les deux Astres de la vie. Il ne pouvait en être plus comblé. Si Séléné était partie là-haut, elle veillait sur lui de loin. Irisviel était là, et lui aussi veillerait sur elle. Il se le promettait. Il ne voulait plus perdre personne.

En voyant les yeux de la jument s’arrondir de surprise, il conclut à juste titre, qu’elle n’avait pas été au courant. Ce qui lui réchauffa le cœur ! Il pouvait être porter de bonne nouvelle en ces temps de chagrin. Il hocha vivement la tête, le sourire aux lèvres. « Oui ! Elle lui ressemble beaucoup, c’est étonnant, les yeux, la robe. Une mini Séléné. » ajouta-t-il, le regard brillant « Je ne sais pas qui est le père, et je m’en fiche bien, je suis juste heureux qu’elle soit là. »
En voyant une larme couler sur la ganache de son amie, il se pencha pour l’essuyer tendrement. Déposant un bisou sur sa joue au passage. Il se sentait plus léger lui aussi. Si son décès était un crève-cœur, entre Pandia et Irisviel, il allait vite se sentir mieux. S’incombant d’une mission, protéger la pouliche. Il hocha la tête. « Oui, nous veillerons sur elle. Je suis sûr qu’elle sera bien entourée. » Difficile de s’imaginer que quelqu’un puisse vouloir du mal à la pouliche. Mais le Gris s’assurait que non. Coute que coute.

Quand elle aborda le cimetière, il soupira. Ce serait sur, il le sentait. Mais il en aurait besoin pour faire son deuil. Une étape dans le long chemin pour se remettre « D’accord, oui, je crois que seul, je ne m’en sentirais pas capable… Je l’ai à peine connu, je… Ne me sentirais pas légitime… » soupira-t-il. Qui était-il face à ceux qui avait rythmé sa vie, ou au père de sa fille ? Il s’ébroua doucement, souriant de plus belle à l’annonce de la pie. Une pouliche ? Elle aussi ? Oh ! « C’est génial ça ! J’ai hâte de la rencontrer ! Tu sais d’où elle vient ? »

Curieux, il piétinait presque sur place à l’idée de rencontrer cette petite. La fille adoptive de d’Iris !

■ C'était un moment difficile à vivre et surtout à digérer, mais ensemble, ils y arriveraient, Irisviel en était persuadée. Elle sourit doucement au mâle, attentionnée. « C'est tout naturel, Oro. Je serai toujours là pour t'épauler et te soutenir dans tout ce que tu entreprendras. » avoua-t-elle, sincère. La femelle voyait bien qu'il avait du mal à parler, cela lui faisait mal au coeur et elle ne voulait pas qu'il se force trop, il devait garder des forces.

Elle était particulièrement heureuse de cette nouvelle, celle de la petite Pandia et l'ange espérait la croiser bientôt, peut-être même avec Oro, d'ailleurs. Ce serait génial de se rencontrer tous ensemble, Oro, Iris, Pandia et Louna. Sa petite fille adoptive aurait déjà une première amie avec qui s'amuser et rigoler.

« Aussi longtemps qu'elle t'aura toi, Pandia sera heureuse. J'en suis certaine. » affirma-t-elle, avec sérieux et douceur.

Son sourire devint encore plus chaleureux, la pouliche sera heureuse d'avoir quelqu'un comme le grand blanc pour veiller sur elle et à cette pensée, cela réchauffait entièrement le coeur de l'ange. Même que cela la rassurait aussi.

Lorsque le mâle avoua que d'aller seul au cimetière n'était peut-être pas la meilleure idée, elle hocha doucement la tête et posa ses yeux dans ceux de l'étalon, compréhensive.

« Dans ce cas, nous irons tous les deux, ensemble et ce sera plus facile ainsi, pour un que pour l'autre. » souffla-t-elle, tout bas.

Puis, l'archange vit une étincelle vivante dans les yeux de son fidèle ami et elle ne put s'empêcher de sourire, si rayonnante. La joie l'habitait, désormais et elle était heureuse de pouvoir en parler avec Oroïne. C'était important pour elle, oh oui! Elle ne tenait vraiment plus en place, c'était un nouveau sentiment si doux et pur que d'être mère par adoption. À ses yeux, Louna était sa réelle petite fille et jamais cela ne changerait même si elle rencontrait l'amour de sa vie, ce petit ange ferait partie de sa famille à part entière.

« Elle vient de l'extérieur des terres. Sa maman est morte, elle est rendue au ciel et Louna n'a plus du tout de famille. J'ai vraiment eu une belle connexion avec elle, je n'ai pas su résister et je l'ai prise sous mon aile. Même si pour moi tout ceci est nouveau, je veux apprendre à être une bonne maman pour elle. » raconta-t-elle, avec passion et amour.

Elle souriait, si contente. Malgré la perte de deux êtres chères à ses yeux, elle voyait la vie qui fleurissait grâce à eux et cela lui mettait un baume sur le coeur. Pandia était une mini Séléné, cela lui faisait tellement du bien de voir que malgré tout cela, elle a laissé une petite âme sur terre pour que Oro et Iris continuent de veiller sur elle. L'ange leva doucement les yeux au ciel, reconnaissante et soulagée que Séléné soit dans un lieu serein, elle méritait une vie paisible de là-haut.

Au bout d'un moment, elle reposa son attention sur le blanc et semblait si sereine.

« Ce serait magnifique de se rencontrer tous les quatre, Pandia, toi, moi et ma petite Louna. Elles deviendraient peut-être de bonnes amies. » dit-elle, avec amour et délicatesse, sa voix si mélodieuse résonna dans le jardin aux merveilles telles une douce berceuse céleste.

Il allait, la peine n’était pas effacée pour autant, mais il pouvait se sentir mieux, apaisé et plus tranquille. Irisviel était un peu son ancre et son point d’ancrage, il pouvait le sentir. A quel point il aurait besoin d’elle pas le futur. « Moi aussi tu sais. Moi aussi. Si tu as besoin, n’hésite pas. Jamais. De toute façon, on est dans le même troupeau, ce sera plus facile pour veiller l’un sur l’autre » lâcha-t-il, un sourire doux sur les lèvres.

Oroïne était toujours attentif à ses amis, qu’ils aillent bien, de toujours les faire avancer dans la bonne direction, les soutenir au besoin. Le grand Gris à le cœur sur le sabot. Peut-être que ça le desservira, un jour, mais pour le moment, il était heureux comme ça. Peut-être qu’il faisait plus attention, désormais. De plus, la nouvelle d’Irisviel, l’adoption de Louna, réchauffait sans nul doute son cœur, assez pour ne pas s’apitoyer sur son sort. Il lui donna un coup de tête amical. « Et aussi longtemps que je t’aurais à mes côtés, je serais heureux. »

L’âme en peine mais le cœur réchauffait, il se sentait définitivement. Même si parler cimetière était loin de le mettre dans une forme exceptionnelle, il savait que passer par là serait bénéfique. « Oui, ça fera du bien, un dernier hommage, un dernier adieu. Je suis sûre qu’elle est bien, là où elle est, qu’elle est heureuse » souffle-t-il. Puis il reporte son regard sur la pie, écoutant l’histoire et la venue de la petite Louna. « Heureusement qu’elle est tombée sur toi, elle n’aurait pas pu rêver mieux. Je sais que tu seras la meilleure maman du monde. Je ne m’inquiète pas trop pour ça. »

La mort ne devait jamais prendre le pas sur la vie. Sinon, à quoi beau vivre et sourire ? C’est certes, parfois difficile à assimiler, mais la Mort fait partie de la vie. Alors, autant se concentrer sur la partie qui rend heureuse, celle dont un peu se réjouir, bien qu’il en soit certain, mieux vaut fêter les morts et leur vie que pleurer sur leur tombe. Soulagé et plus serein, il hocha la tête doucement. « C’est une bonne idée, et ça fera du bien à tout le monde, j’en suis certain. »