Sur un air de Chopin | O

**Messages :** 1155 **Inscription :** 22/03/2020 **Age :** 25 **Pseudo :** Adri

- O - L’étalon avait quitté le camp au levé du soleil, pour une petite balade. Il s’était dirigé vers le lac. Il avait bien le vent. Sans savoir pourquoi, sa musique l’apaisait comme celle d’une boîte à musique, dont il rêvait d’être la ballerine au milieu. Lui était malheureusement encore pataud et maladroit. Il était venu à bout de la Lande de poussière et finalement, devant ses sabots s’ouvrait un paysage des plus décoiffant. Littéralement. Le bruit du vent et des bourrasques dans la végétation semblait rejouer un doux air qu’il ne pouvait qu’apprécier. La sentinelle aurait pu passer des heures ici. Les crins au vent, il était fièrement immobile face à celui-ci.

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Sur un air de Chopin
Son galop est lent, mesuré, il regarde avec attention là où il pose les sabots. L'air est frais, et le vent souffle d'abord en douce brise, comme un bambin, joue avec les longs crins qui sont caractéristiques de sa race. Puis, petit à petit, la brise se transforme en bourrasque, puis en grand vent. Il souffle et siffle entre ses oreilles, mais reste encore agréable. Un chant parfois faiblard, parfois criant, et toujours ce petit galop lent. Mesuré. Réfléchi. Il regarde où il pose les sabots.
Puis la brise amène avec elle une odeur, passagère clandestine des volutes aériennes. Lumenör la connaît, cette odeur. Son petit galop prudent se transforme, ses enjambées s'allongent, et il prend de la vitesse pour franchir les derniers mètres qui le séparent d'un des membres de son clan. Quand le plus grand apparaît dans son champ de vision, comme un fantôme au milieu du paysage, le galop soutenu du palomino se calme, se transforme et ralentit. Il passe à un petit trot enjoué, bondissant comme un gamin qui suit un papillon. Il rayonne de cette joie qui le caractérise, une petite boule de bonheur sur pattes.
"Bonjour! Oroïne, c'est ça?" il doute, il croit savoir et en même temps, il pourrait se tromper. Peut-être qu'il vise juste.

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- O - Le mâle écoute le vent, comme s’il lui parlait. Et il sentait ses muscles se détendre. L’entrainement des derniers jours avait été rude et Etosha n’y était pas allée de main morte. Mais lui non plus d’ailleurs. Il s’étira lentement. Avant de tourner la tête en entendant le bruit lourd, mais constant des sabots d’un cheval. D’un étalon. Il pouvait le reconnaitre de loin. Lumenör. Ils n’avaient que peu parlé. Oroïne venait de rejoindre le troupeau et il n’avait pas eu le temps de voir tout le monde. En le voyant bondir partout, un large sourire s’étira sur ses lèvres. « C’est bien ça ! Et tu es Lumenör, c’est ça ? » L’étalon qu’il avait devant respirait le bonheur, c’était... Ressourçant et contagieux.

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Sur un air de Chopin
Il arrive à sa hauteur, enfin. Le vent souffle toujours en une mélodie enivrante, entêtante, amenant avec lui des bribes d'odeurs que le plus petit ne prend pas la peine d'analyser. Il n'a pas le temps pour ça, là, il est concentré sur l'être devant lui. Le gris se tourne, et le palomino se détend visiblement assez rapidement, dès le moment où on lui confirme qu'il ne s'est pas trompé. Ses lèvres s'étirent en un semblant de sourire, c'est ainsi qu'il est : toujours prompt à rencontrer du monde et à les laisser entrer dans sa vie. Il vient d'arriver, il le sait, et c'est d'ailleurs la seule raison pour laquelle Lumenör a retenu son nom. La nouveauté, le goût de l'inconnu. Ca a quelque chose de grisant.
"C'est moi! En chaire et en fanons!" rit-il, tournant sur lui-même une seconde, avant de se calmer un peu, comme s'il ne voulait pas qu'on le prenne pour un fou. "Tu te fais à la vie avec nous?" demande-t-il finalement, curieux de savoir s'il est bien accueilli, s'il se sent intégré. "Si quelqu'un t'embête, tu me le dis! J'irai leur faire peur, parce que je fais peur. Hein?" Lui-même ne croit pas un mot de ce qu'il dit, mais il se fait tout de même plus gros qu'il ne l'est, juste pour faire mine d'être effrayant. Mais au fond, ça reste toujours une boule de poils et de crins, rien de bien menaçant.

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- O - Il sourit doucement à l’adolescent. Il ne semble pas plus vieux que lui. Non à bien y regarder, ils doivent avoir le même âge. A quelque mois près. Il lui rend son sourire. Il a rarement rencontré un étalon aussi agréable, joyeux et prompt à la rencontre. Les oreilles bien droites. Oroïne est sincèrement heureux. Il rit doucement « J’essaie de rencontrer tous les membres, mais à chaque fois que je crois que c’est bon d’autres apparaissent ! » rit-il à son tour. Il pensait avoir fait le tour de tout le monde à l’entraînement. Mais non ! raté ! Il souriait doucement, hochant la tête. Ravi de voir quelqu’un qui s’intéresse à son intégration. « Tout va bien, j’ai la chance de connaitre Etosha et Irisviel ! Je me suis rapidement senti chez moi… ça fait du bien de trouver sa place… » Il marqua une pause, écoutant un instant le vent. Il se mit à rire franchement. Il le toisa en hochant vivement la tête. « Evidemment que tu fais peur ! Tu es terrifiant tu sais ? » Il s’en amusait. Le mâle faisait pitchoune à côté de lui. « Franchement. Digne de mes plus grands cauchemars ! »

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Sur un air de Chopin
Visiblement, son intégration a l'air de bien se dérouler. Il doit en avoir beaucoup, des noms à retenir. Et Lumenör qui n'était pas certain du nom du seul nouvel arrivant! Un vrai petit boulet. Mais tant mieux s'il se sent bien. Lum est bien heureux pour lui.
"C'est chouette, tu fais déjà partie de la famille."
A bien y regarder, on aurait dit une crevette qui fait la belle face à un homard, ce genre d'image que peut avoir le maitre d'un chihuahua qui joue les gros bras face à un berger allemand. Mais en même temps, rien de sérieux, ni dans les paroles du tacheté, ni dans ses gestes. Evidemment qu'il ne fait pas vraiment peur, surtout face à un cheval qui est bien plus grand et plus imposant que lui. Mais ça l'amuse, et visiblement, ça amuse aussi l'intéressé. Mission accomplie! Le voila à rire à naseaux déployés, que demander de plus? Le plus petit s'en amuse, et lui tourne autour comme un chat ébouriffé, avant de cabrer légèrement et de bondir de côté, partant faire un petit tour au trot en riant. Il s'arrête un peu plus loin et tend les naseaux vers l'eau, soufflant pour créer une onde à sa surface.
"C'est un bel endroit. Qu'es-tu venu y chercher?"

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- O - Le grand gris -parce qu’il était vraiment grand à côté de lui- hocha la tête le sourire aux lèvres. « Oui, ça fait plaisir d’avoir une nouvelle famille ici… Et toi ? Tu fais quoi dans le groupe ? J’ai pas eu l’occasion de te voir avant ! » Il souriait tendrement, réellement curieux de savoir ce qu’il faisait. Il le regarde en riant toujours, le suivant du regard. Il est amusant ce petit bicolore. Lentement, il s’approche de l’eau, en silence, avant de bondir les quatre sabots pour l’arroser bien comme il faut ! Il riait toujours à naseaux déployés, avant de se redresser, regardant l’horizon tandis qu’une grosse bourrasque venait emmêler ses crins. Ce qu’il cherchait ? Il ne savait pas trop. Cherchait-il quelque chose ici ? Il haussa les épaules, les oreilles pointées vers l’avant, le regard dans le vague. « Je ne sais pas trop. La quiétude. Ou peut-être qu’on vienne me hurler dans les oreilles pour que je me bouge ? J’aimerais devenir un guerrier. Protéger les autres, ma nouvelle famille. Je ne saurais dire pourquoi, mais je trouve cet endroit motivant, et absolument magnifique. » Il marqua une pause après sa petite tirade. « Et toi ? »

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"Moi? Je suis assistant des chamanes. J'apprends d'eux et... Je cherche un peu tout ce dont ils peuvent avoir besoin. J'essaie surtout de pas trop traîner dans leurs pattes, en réalités. Je veux pas être un boulet." Et il sourit à son interlocuteur, avant de filer vers l'eau.
Lumenör est concentré, il joue un peu, tend la tête, étire son encolure, cherche à effleurer l'onde sans pour autant se tremper. Pour une seconde, ou peut être un peu plus, toute son attention est portée sur cette entreprise. Et il faut dire qu'il y arrive. Jusqu'à ce que son acolyte arrive en trombe et l'arrose assidûment. Le palomino reste coi un instant, le temps d'analyser et de comprendre ce qu'il venait de se passer. Puis un rire franc, joyeux, traverse ses lèvres alors qu'il se redresse vivement et s'ébroue, faisant voler sa longue crinière qui commence à onduler légèrement au contact de l'humidité. Son visage ravi se tourne vers son compatriote, et il l'observe en l'écoutant, intéressé. Il n'a pas grand chose à lui répondre, alors il apprécie simplement le vent qui souffle sur son poil humide, et réfléchit aux paroles pleines de sens qu'il vient de prononcer. Lentement, le plus petit entre dans l'eau un pas après l'autre, et s'arrête lorsque le liquide lui lèche le poitrail.
"Moi? Je crois que j'avais besoin de calme. Il y a toujours tellement de chevaux chez nous, j'ai l'impression de me perdre dans ma propre tête. Et peut être aussi que j'avais envie de m'éloigner de là où j'ai grandi. Créer de nouveaux souvenirs, je ne sais pas trop." Souffle-t-il en réponse.

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- O - Il hochait doucement la tête, notant dans un coin son rôle, espérant ne pas oublier d’ici là. Non pas qu’il le faisait exprès, mais parfois il avait la tête comme un courant d’air. Il lui souriant doucement. « Je suis sûr que tu n’es pas un boulet et que tu ferais un excellant chamane ! Et puis c’est en étant dans leurs pattes que tu apprendras, j’en suis certain ! »

Après l’avoir arrosé, il levait la tête pour le regarder, redoutant sa réaction. Peut-être qu’il avait été un peu violent ? Il se mordait la lèvre, près à s’excuser, mais finalement, un rire lui fend enfin les lèvres, et il souriait. Trempé à son tour il ne prit même pas la peine de s’ébrouer. Il le suivait dans l’eau. « Ouh.. C’est frais… » Lui avait de l’eau en haut des épaules, mais il frémissait déjà. Pivota ses oreilles pour l’écouter, hochant la tête. « En effet… Se vider la tête, ça fait tellement du bien. Prendre du temps pour soi aussi… » Il marqua une pause jouant avec l’eau, soufflant dedans. « Il n’y a rien de plus génial que de se faire de nouveau souvenir, ailleurs que là où on vit. C’est pour ça que j’ai quitter mes parents. J’espère qu’ils vont bien d’ailleurs.. »

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Sur un air de Chopin
Le clapotis de l'eau est la seule chose qui brise le silence pendant un court instant, alors que le vent s'est calmé, retombé comme un soufflé trop cuit. Puis tout reprend, comme si la vie avait prit une pause une seconde avant de battre de nouveau, vive et vibrante. Un nouveau souffle, après l'apnée. L'irish cob l'écoute en souriant, ses paupières se fermant petit à petit alors qu'il étend l'encolure et l'abaisse pour effleurer de nouveau le liquide frais avec sa tête. Prendre du temps pour soi... Lumenör n'est pas certain de vraiment le faire, il a toujours les autres en tête. Comment il pourrait les faire sourire, les aider, ne pas les dérange. Ce genre de chose tourne en permanence dans sa tête, et parfois, l'eau froide est la seule manière pour lui de taire un peu ses pensées.
"J'imagine que tu peux toujours aller les voir, non? Passer de temps en temps. Profiter, tant qu'il est encore temps." Il n'a toujours pas rouvert les yeux, et il respire tout doucement comme s'il allait s'endormir. Par contre, son coeur se serre un peu. Parler de parents c'est toujours encore un peu compliqué pour lui, mais il n'aime pas le faire savoir. Surtout que le nouvel arrivant dans le clan ne peut pas savoir que c'est un sujet sensible. On a chacun nos démons, n'est-ce pas?
"Tu as des frères et soeurs? Je me demande ce que c'Est de grandir avec quelqu'un qui partage notre sang." Et le voilà à rouvrir les yeux et redresser la tête, fixant son reflet déformé par les gouttes qui tombent une à une de sa peau mouillée.

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- O - Il se concentre un instant sur l’eau, sur les vaguelette à sa surface, le vent les créant. Il souriait, c’était apaisant et même pour tout l’or du monde, il ne voudrait pas arrêter ce moment. Puis il leva la tête pour regarder Lum. Souriant tendrement. L’adolescent était attendrissant. Il lui donnait une certaine joie de vivre rien que par sa présente. Il lui donna un petit coup de tête amical avant de répondre. « Oui, sûrement, mais ça voudrait dire partir d’ici pour un long voyage. Et je ne me souviens pas bien de par où je suis passé. Alors je préfère rester ici et croire qu’ils vont bien. Non, je suis sûr qu’ils vont bien même. » Il sourit doucement, ne posant pas de question sur les siens. S’il n’en parle c’est pour une raison et Oroïne n'est personne pour lui demander ou lui reprocher quelque chose.

Finalement il secoue la tête. « Non, je suis fils unique. J’aurais aimé avoir des frères et des sœurs aussi. Mais je suis comme toi. Seulement curieux de ce que ça pourrait être. » Il marque une pause pour boire un peu d’eau. « Mais être ici, c’est comme avoir une nouvelle fratrie. Ça me rend heureux. » Lentement, il rentre un peu plus dans l’eau, frissonnant. « T’es un peu comme mon frère au final. »