hell froze over / h

Ses sabots se posent sur une glace timide. Pourtant, Helkä sourit. Timidement, comme une retrouvaille longtemps espérée. L'Hiver ici est-il aussi éternel que là d'où elle vient ?

Galopant tout son saoul afin d'évacuer toute la frustration et la douleur de sa dernière rencontre avec Astrée, Raziel est venu se réfugier sur la banquise afin de calmer au mieux son corps meurtrit par les coups qu'il s'était lui même mis. Résister à l'envie de dévorer la seule personne à qui il tient le plus ici bas lui a coûté et chacun de ses muscles le fait atrocement souffrir. Mais le froid, lui, lui permet de garder la tête froide et ses idées à leur place.

Rapidement, le calme serein du Nord est brisé par une cavalcade qu'Helkä accueille en inclinant ses oreilles contre sa nuque. Elle tourne un regard mauvais vers la silhouette dorée qui passe non loin d'elle, espérant que celle-ci ne s'arrête pas et qu'elle puisse profiter de ces retrouvailles avec cette terre semblable à celles qu'elle a connu depuis toujours.

Et lorsque l'odeur de la jument - inconnue au bataillon - vient s’immiscer dans ses naseaux, le grand doré ralentit la cadence, sans pour autant s'arrêter à son niveau. Légèrement essoufflé d'avoir autant galopé, Raziel s'arrête quelques mètres plus loin, essentiellement pour reprendre son souffle. Sa peau et son poil ruissellent de transpiration, malgré le froid ambiant, montrant ainsi l'étendue de l'effort qu'il venait de fournir. L'étalon ne cherche même pas à s'approcher de l'alezane, maintenant une distance de sécurité entre eux.

L'alezane l'observe s'arrêter et ronflote d'agacement. Elle s'est figée et baisse juste la tête pour effleurer le sol glacé de ses naseaux chauds, faisant fondre la glace du dessus. Elle lèche le sol quelques secondes, sans avoir lâché des yeux l'inconnu. Ses oreilles ne se sont pas redressées non plus.

Il ne l'approche pas, ni ne fais rien qui pourrait laisser penser qu'il a envie de l'approcher. Car après tout, ce n'est pas le bon moment pour lui de s'approcher de quelque jument que ce soit. Secouant l'encolure pour se débarrasser de ce sentiment étrange d'être observé, Raziel finit pas plier les genoux pour s'allonger et se rouler allègrement dans la poudreuse fraîche. Cette dernière vient refroidir son corps bouillant, lui arrachant un soupir de contentement. Au moins, ici, sa tête n'est pas à deux doigts d'éclater.

Elle l'observe avec attention et finit par se détendre au bout de longues minutes. Ses oreilles se relèvent à peine mais restent vers l'arrière, tandis que ses yeux noirs ne quittent pas le doré. Elle avance de quelques pas vers lui, sa respiration s'échappant en une buée épaisse autour d'elle, puis s'immobilise de nouveau, muette. Il lui semble qu'il est aussi à l'aise qu'elle ici. Elle frotte ses naseaux dans la fine couche de poudreuse qui recouvre la glace au sol, puis boit de nouveau en léchant. Ses cottes sont visibles, elle est amaigrie, affaiblie.

L'étalon observe la jument sans prendre le temps de se relever. Il est mieux allongé là, au frais, malgré l'air glacé qui soulève ses crin par intermittence. Au moins, il peu rester maître de ses émotions. De ce fait, à cet instant précis, l'inconnu ne risque pas grand chose de lui. Il ne faut qu'un regard à Raziel pour remarquer son état physique. Elle est maigre et semble relativement affaiblie. Comment a-t-elle pu en arriver là ? Une pensée, fugace, s'impose à son esprit : il serait si aisé de la briser tellement son corps semble faible. Mais il n'en fera rien. Secouant la tête, le doré ferme les yeux et pousse un long soupir, légèrement désabusé.

Helkä est bien loin d'imaginer ce à quoi pense l'étalon. Elle l'observe d'un air qui semble amusé. Elle qui n'aime pas vraiment la compagnie depuis son arrivée ici, toute fraîche encore, se trouve pourtant d'une humeur maligne. C'est le froid qui vous blase autant ? lance-t-elle soudain, laissant éclore sa voix masculine et grave, contrastant avec la jeunesse que l'on peut encore deviner dans ses yeux si sombres.

Enfonçant une encore une fois les naseaux dans la poudreuse en étendant l'encolure, le grand doré se roule une dernière fois dans la neige fraîche, avant de reporter son attention sur la jument. Un haussement d'épaule accueille sa question, accompagné d'un sourire étrange. Malheureusement non ... Lâche-t-il sans prendre le temps de se relever. La fraîcheur le garde maître de lui même et son visage en tuméfié des coups qu'il s'est lui même asséné témoigne de la violence de ce qui gronde en lui.

Elle observe son visage, y voit les marques de coups et cela lui arrache un rire moqueur. Tu t'es fait passer à tabac ? se moque-t-elle en le dévisageant.

Mer 2 Sep 2020 - 17:18

À son tour, il la dévisage. C'est qu'elle se fiche de lui en plus ... mais seul un soupir lui répond. Non ... Et puis quoi encore ? J'ai vraiment une tête à me laisser me faire tabasser ? Manquerai plus que ça tiens ... !

Mer 2 Sep 2020 - 20:29

Penchée au-dessus de lui, elle pouffe, moqueuse. Ben là tout de suite, un peu ouais répond-elle, provocatrice. Elle lui fait un clin d'oeil. Mais c'est pas grave, tu sais. Y a pas de honte à avoir, ça arrive, raille-t-elle, avec un comportement contradictoire à ses paroles.

Jeu 17 Sep 2020 - 21:23

S'étendant de tout son long devant la jument, Raziel roule sur le dos, afin de soulager ses membres courbaturés de sa fièvre dévastatrice. Mais il ne la lâche pas du regard, ses yeux bleu nuit brûlant de défi. On t'as jamais appris à ne pas sauter tout de suite aux conclusions, princesse ? Qu'il lui balance d'en bas, tout en la fixant intensément. C'était soit je m'éclatait la face dans un rocher, soit je violait ... mon amie. Il a marqué un temps d'arrêt, ne sachant trop comment désigner Astrée aux yeux des autres.

Lun 21 Sep 2020 - 23:26

elle secoue simplement la tête. non, ça, on ne lui a pas appris. on lui a appris à terroriser, à toujours avoir le dessus, le dernier mot. à régner. mais les mots de l'étalon réveillent en elle quelque chose de colérique. le volcan se met à bouillir. il a tenté de... violer ? voilà quelque chose qu'helkä déteste, elle qui a en temps normal bien peu de considération pour tout ce qui ne concerne pas sa personne. mais ça, c'est sacré. sans un mot, elle se jette brusquement sur lui.

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