Promenade estivale

L'ébène ne suivait pas son fils, simplement parti se promener. Il affectionnait lui aussi beaucoup la clairière, autant pour se détendre que pour cueillir des bouquets de fleurs pour sa douce. Et comme Myosotis avait fait du ménage dans leur tanière et qu'elle avait jeté les fleurs séchées qui décoraient leur grotte, Njörd était partie en chercher des nouvelles pour faire plaisir à sa moitié. Mais lorsqu'il vit la silhouette de son fils, il hésita un peu à aller le voir. Ils n'avaient pas laissé leur entrevue se terminer de la meilleure façon qui soit et il avait un peu peur qu'il ne souhaite pas le voir. Il hésita quelques instants avant de finalement sortir des ombres pour aller à sa rencontre, la tête basse pour lui montrer qu'il n'était pas fâché. Salut mon grand.

L'ébène se rassura devoir son attitude calme et ouverte, déjà un peu soulagé. Il avait des choses à lui dire pour enlever ce poids sur son coeur, mais déjà de voir qu'il n'adoptait pas une attitude hostile ou froide envers lui, ça le rassurait. Parce que mine de rien, même s'il avait été dur avec lui, il détestait ça. J'ai pas vraiment eu l'occasion de te parler depuis l'entraînement, mais je voulais te dire que j'suis désolé d'avoir réagi aussi fortement. J'ai juste eu peur, tu sais. Même si tu voulais pas blesser, des accidents arrivent rapidement et je voulais pas qu'on en arrive là. Il lâcha un petit soupir, bien vite accompagné d'un sourire en coin. J'aime pas savoir que mon fils m'en veut.

Njörd fronça des sourcils, à l'écoute de ce que lui dira son fils. Ses excuses le touchaient, content de savoir qu'il n'était pas le seul à avoir des choses à se reprocher. Et il était également fier qu'il soit capable de marcher sur son orgueil pour lui avouer tout ça. Admettre ses fautes prenaient beaucoup de courage, un courage qu'il n'avait pas à son âge. T'as pas besoin de prendre des risques inutiles pour que je le vois. Je ne suis pas aveugle, je suis capable de reconnaître du potentiel quand j'en vois. Mais ne mets pas toi ou les autres en danger parce que tu essaies de me prouver quelque chose que je sais déjà.

Mais même s'il ne disait rien, il sentait que quelque chose le dérangeait dans ses paroles. Njörd poussa un petit soupir, ne voulant pas tout faire foirer alors que ce qu'il disait là, c'était plus pour lui montrer qu'il était fier de lui. Il était juste constamment inquiet pour lui et ses autres enfants. C'était d'ailleurs la partie la plus difficile d'être chef : être à la fois un dominant et un père aux yeux de ses enfants, c'était compliqué. Il ne pouvait pas agir avec eux comme avec n'importe qui. Filao. Je suis fier de toi, okay ? N'oublie pas ça. Tu n'as rien à me prouver, mon grand.

Il le sentait un peu ailleurs, sans vraiment trop comprendre pourquoi. Il avait toujours été un peu facile à distraire, depuis qu'il était poulain. Et au dernier entraînement, il n'avait pas vraiment écouté. Mais il était loin de connaître la véritable raison de sa distraction actuelle. Ça m'est arrivé tellement souvent dans ma vie que je n'y porte plus tellement attention à vrai dire... Tu trouves toi ?

Le chef de clan, garda son regard posé sur l'horizon, attentif. Mais lui, ne vit rien. Peut-être parce que son subconscient cherchait à se voiler la face et à nier l'existence de problème. C'était pas possible de juste pouvoir passer une semaine sans ennui ? Njörd soupira, posa son regard sur son fils. Je le suis aussi. Il savait que ce qu'il s'était passé les avait profondément marqué et que même si la vie reprenait lentement son cours, c'était impossible d'oublier ce qu'il s'était passé. Avec ta mère on recommence seulement à avoir une vie de couple normale. C'est le signe qu'il faut passer à autre chose, penser au futur et au positif. souffla-t-il en essayant de donner espoir à Filao. De son côté, ça le soulageait d'enfin retrouver celle dont il était tombé amoureux, de la revoir dans toute sa splendeur. De ne plus qu'entrevoir l'ombre d'elle-même, mais de pouvoir redécouvrir la si belle personne qu'elle était. Si tu as besoin de parler de ce qu'il s'est passé, je suis là. Il savait que ça avait été difficile pour lui, se faire attaquer, savoir ce que sa mère avait subi, voir son père tuer et avoir une soeur aux besoins particuliers... C'était pas une adolescence normale. Tu vas y arriver, ça prend du temps d'adaptation, mais t'en es capable. dit-il par rapport à ses fonctions de sentinelle.