histoire éternelle

Aby a suivi l'une des quatre odeurs qui l'obsèdent depuis sa naissance. L'une d'elle était celle de son père, mais les trois autres ? Certainement sa maman pour l'une des autres. Son père lui avait dit qu'elle avait rejoint les étoiles. Pourquoi elle ne pouvait pas aller la voir, parmi les étoiles ? Cela avait l'air pourtant si beau. Son père lui avait dit qu'elle ne pouvait pas, d'un ton sec. Alors quand cette odeur était redevenue entêtante, elle n'avait pas résisté à son appel. Peut être sa mère était-elle enfin revenue du ciel ? L'odeur la guide jusqu'à l'arche. Elle a beau regarder partout autour d'elle, elle ne voit personne. Elle se plante immobile au milieu de l'endroit, pour se rendre visible. Elle tente même un hennissement hésitant. Rien. Le calme. Le silence pesant. Elle remarque alors une couronne de fleurs aux pieds de l'arche et s'en approche. L'odeur qu'elle suit se mêle à celle des fleurs. Cela avait du appartenir à sa mère.

La pouliche détourne le regard à contre cœur de la couronne de fleurs lorsqu'elle entend un renaclement. Elle pose ses yeux noirs abyssaux sur la silhouette masculine inconnue. Elle penche légèrement la tête de côté en l'interrogeant silencieusement du regard. Qui était-il ? C'était un lieu sacré des Nayatis ici, il lui semble qu'un inconnu n'y a pas sa place, mais peut être se trompe t-elle, elle ne connait pas encore tout. Elle commence à ouvrir la bouche pour le saluer poliment, mais un son, un bruit, fantomatique, se fraye un chemin dans le lieu, l'effleure mais semble se diriger vers sa principale cible : l'étalon. Et le son devient alors soudainement distincte, bien que comme un souffle murmuré : Volcan … Volcan … Abysse fronce les sourcils, cherche partout autour d'elle. D'où cela provient-il ? Elle est trop jeune, trop ignorante, pour se douter que l'esprit de sa mère est présent en ces lieux et tente de rentrer en contact avec l'oracle, avec son ami.

Elle entend toutes ses questions mais n'a pas encore déterminé si elle y répondrait. Aby se contente de l'observer pour le moment, comme il l'observe, avec intensité, tout de moins, elle essaie de le faire. Elle mime un peu son comportement, elle apprend de ses pairs. Lorsqu'il est si prêt que ses naseaux sont à peu de chose de la toucher, Aby lève un regard interrogateur vers lui puis, se décide à venir y déposer les siens. Au contact de leurs peaux, la brise revient, s'élève autour d'eux et retombe presque brutalement. Protèges la … Le murmure, il s'est de nouveau acheminé jusqu'à eux, plus fort que précédemment, plus insistant, plus pressant, plus suppliant. Puis le silence s'impose tout aussi brusquement. Abysse n'a pas bougé mais observe l'étalon avec deux yeux ronds interloqués et surpris.

Abysse écarquille légèrement les yeux lorsqu'il prononce le nom de sa mère en la cherchant du regard. Il la connaissait ? Son petit cœur se met à battre la chamade dans sa poitrine qui semble soudainement bien trop étroite pour le contenir. Abysse. Répond t-elle d'une petite voix, sans détacher son regard noir du sien. Boréale... Ma.. Ma Maman. C'était toujours étrange de le dire, ne l'ayant pas connu, elle sait qu'un lien fort était censé exister entre elles et pourtant, il n'y a rien d'autre qu'un trou béant rempli d'inconnu et de questions sans réponses.