No, I won't smile, but I'll show you my teeth ▬ H

Mer 11 Nov 2020 - 17:57

Le regard fixé sur l'horizon elle regarde l'astre doré disparaitre derrière les montagnes qui se dessinent à plusieurs kilomètres du camp indien. Ces montagnes qui forment une barrière entre le monde des humains et le monde sauvage. Luanera. Lorsque le soleil n'est plus et que le ciel s'est assombri, Hirondelle lève les yeux pour observer la voûte céleste. Son regard cherche l'étoile la plus brillante et son cœur se serre. A chaque soir, Boréale lui manque un peu plus. Et elle désespère. Se fera-t-elle un jour à son absence... ? Rien n'est moins sûr.

Jeu 12 Nov 2020 - 20:38

NARVAL

Les murmures ont parcourus des kilomètres et des kilomètres pour venir lui souffler aux oreilles qu'il était temps de rentrer. Il ne saurait dire comment, il ne saurait dire pourquoi, mais il a su que la Reine Nayati n'était plus. Il n'avait pas d'animosité envers Boréale, il l'avait toujours toléré, voir peut être même plus ou moins respecté. Ce n'était pourtant pas pour elle qu'il revenait. Elle était morte, à quoi cela lui servirait. Mais c'était à l'appel silencieux de son frère qu'il répondait, car il reviendrait toujours vers lui.

Les murmures avaient apporté d'autres nouvelles au fantôme. Les bipèdes. Ces infâmes créatures avaient osé s'approprier leurs terres. Il comptait rentrer directement à l'île pour avoir de plus amples informations sur la situation actuelle, pour surtout voir dans quel état était Faucon, mais en passant non loin d'un campement il sentit l'odeur du sang, du sang de son frère. Ses sens aiguisés et plus que jamais en alertes, le guidèrent jusqu'à une barrière à moitié cassée où du sang séché y était imprégné. Il hume le bois, et bien que cela ne soit pas récent, il sait que c'est celui de Faucon. Est-il ici ? Est-il captif ? Narval redresse vivement la tête et inspecte la pâture face à lui. Une jeune jument s'y trouve, il la harponne du regard.

Sam 14 Nov 2020 - 11:35

Les images de la nuit dernière ne cessent de défiler dans les pensées d'Hirondelle. Chaque fois qu'elle ferme les yeux, le visage de sa mère se dessine dans son esprit. Elle n'était pas sa mère de sang mais elle avait été sa mère malgré tout. Elle avait été son pilier, tout comme Faucon l'était. Et aujourd'hui ce pilier n'est plus.
La nuit est calme. Les indiens dorment presque tous et les autres chevaux semblent plus ou moins endormis, eux aussi. Hirondelle semble être la seule encore éveillée à cette heure si tardive. Un soupir lui échappe ; elle se sent seule. Foudre n'est plus dans la même pâture qu'elle depuis l'incident. Alors lorsque son regard tombe sur une silhouette pâle, la silver s'empresse d'aller à sa rencontre. Son pas est hâtif malgré son postérieur blessé ; elle appuie dessus malgré la douleur que lui provoque chaque pas. Hirondelle s'arrête devant la barrière - et face à l'étalon. Elle l'a sans doute déjà vu lorsqu'elle était petite mais elle n'a pas réellement de souvenir de lui.
- Qu'est-ce que tu fais ici ? Demande-t-elle sans décrocher ses iris dépareillés des siens si bleus.
Sait-il qu'il est infiniment dangereux de traîner par ici... ?

Sam 14 Nov 2020 - 20:03

Narval l'observe approcher. Il observe tout, son regard, sa manière de se mouvoir, les mouvements de ses muscles, les frémissements de sa peau. Il revient s'attarder à son regard dépareillé et fronce légèrement les sourcils, concentré. Il n'avait pas eut l'occasion d'en voir beaucoup. Il n'en gardait que deux en mémoire. Boréale, qui n'était plus, et la fille de Faucon. Hirondelle. Il est légèrement interloqué, il ne pensait pas la voir si grandi. Il était donc parti si longtemps ? Il se souvint de son frère leur présentant sa progéniture, et de son départ, peu de temps après. Il était temps qu'il rentre.

Le fantôme dilate ses naseaux et s'imprègne des effluves – faibles certes – Nayatis qui s'émanent d'elle. Il revoit les forêts, les bords de mer, la roche mère. Je ne serais pas ici si tu n'y étais pas. Son ton est froid, comme toujours et même accusateur. Il détourne un instant son regard du sien pour désigné la barrière amochée mais encore solide qui est entachée du sang de Faucon. Qu'est ce qu'il s'est passé ? Quels Nayatis sont enfermés ici, en plus de toi ?

Dim 15 Nov 2020 - 0:01

La réponse du mâle surprend légèrement Hirondelle. Elle ne s'attendait pas à une réponse aussi tranchante. Je ne serai pas ici si tu n'y étais pas. Pour la silver, ça sonne carrément comme une agression. Comme si elle avait fait exprès de finir ici. Ses oreilles se couchent contre sa nuque. Elle n'est pas trop d'humeur à supporter de telles remarques.
- Boréale était captive. Elle est morte en couche, réplique-t-elle d'une voix légèrement tremblante.
Elle a encore du mal à maîtriser ses émotions. Elles ont été si vives, si puissantes... Qu'elle n'arrive pas encore à les digérer. C'est bien trop frais dans son esprit.
- Faucon s'est blessé en voulant la rejoindre.
Sa voix est plus assurée. Elle lui démontre que le malheur de Faucon ne dépend pas que d'elle.
- Il y a Foudre, Cristal et Astrée. Peut-être d'autres... Mais je n'ai croisé qu'elles pour l'instant, lui confie-t-elle d'une voix devenue neutre.
Comme si elle ne se sentait pas concernée. Et à vrai dire, c'est le cas ; elle ne se sent pas concernée. Hormis pour Foudre. C'est bien pour cette raison qu'elle n'est toujours pas dehors. Autrement elle aurait trouvé le moyen de traverser la clôture, comme elle l'avait fait le soir de la mort de Boréale.

Dim 15 Nov 2020 - 18:58

Narval assimile les informations qu'elle lui livre avec attention et précision. Boréale, Cristal, Astrée, Foudre !, et Hirondelle. Toutes captives. Mais que restait-il des Nayatis à part Faucon et Volcan ? Avaient-elles toutes décidé d'un commun accord d'être cupides et imprudentes ? Il peinait à croire que le sort c'était autant acharné, encore aurait-il fallu qu'il y croit, au coup du sort.
Le mâle blanc serre la mâchoire et reporte de nouveau son regard sur la barrière ensanglantée. Faucon ne serait jamais partie sans sa fille, sans les autres Nayatis et sans Boréale, même morte. La seule chose qui l'aurait poussé à rebrousser chemin sans elles toutes, c'est que l'enfant avait survécu et qu'il l'avait emmené avec lui. Il connaissait son frère, c'était la seule option possible, si bien qu'il ne prit pas la peine de se le faire confirmer par la silver.
Il glisse de nouveau ses yeux glacés sur Hirondelle. Il remarque sa blessure et la désigne d'un bref mouvement de tête. C'est eux qui t'ont fait ça ? Les bipèdes. Sa mâchoire carrée se contracte. Doit-il rejoindre les juments au sein des hommes, se laisser délibérément capturer pour au moins les soigner et veiller sur elles le temps que Faucon mène son plan a bien ? Ou doit-il rentrer à l'île et l'aider à peaufiner son plan ? Faucon a t-il donné des ordres, des instructions avant de partir ?

Dim 15 Nov 2020 - 19:41

Le regard d'Hirondelle suit celui de Narval jusqu'à la barrière ensanglantée et son cœur se serre douloureusement dans son poitrail. Elle revoit encore la scène, aussi nettement que si elle se déroulait présentement. Son poil se hérisse légèrement et elle serre les dents. Ils se retrouveront. Bientôt.
Lorsqu'il lui parle de sa blessure, son regard revient sur lui. Elle le dévisage longuement. Qu'est-ce que ça peut lui foutre ?
- Non. J'ai traversé la barrière pour essayer de sauver Boréale, répond-elle malgré tout.
Elle avale péniblement sa salive. Parler de cette affreuse nuit ravive la douleur qu'elle essaie tant bien que mal d'enfouir au plus profond d'elle.
- Je l'ignore. J'étais loin de lui... Tu ferais mieux de le rejoindre. Il... Il doit avoir besoin de quelqu'un de confiance. Et si tu reste ici plus longtemps, tu vas te faire attraper.
Elle préfère l'avertir. Elle était largement plus loin du campement lorsqu'elle s'est faite attraper alors là, autant dire qu'il joue avec le feu.
- Lorsque tu le verras... Dis lui que je vais bien. Et raisonne le... Qu'il ne prenne pas de risques inconsidérés, conclue-t-elle en reculant de quelques pas pour l'inciter à s'en aller.

Dim 15 Nov 2020 - 21:01

Narval glisse son regard d'elle au campement au loin, puis de nouveau sur elle, avec un dédain non dissimulé. Lui ? Se faire attraper ? Il pourrait presque lui rire au nez, ou bien sourire de manière arrogante, mais il ne sourit pas, rit encore moins. Un fantôme ne vient vous hanter que s'il l'a décidé. Aucun mot ne sort pourtant de sa bouche, il se contente de la fixer de ses yeux de glace. Pour le reste de ce qu'elle dit, il est plutôt d'accord, il a besoin de quelqu'un de confiance, étant donné qu'elles ont toutes trouvé le moyen de se retrouver coincée ici. D'être de nouveau face à ce constat le fait soupirer d'un air las.

Elle commence à reculer, comme pour l'inciter à partir. Il est réellement temps qu'il rentre à l'Île. Mais il reviendrait, avec Faucon, ils ne les abandonnerait pas. Même si il n'en laisse strictement rien paraître. Il l'avait dit une fois à Foudre : ils font tous partie de la même famille. Et même si elles sont agaçantes, il serait là pour elles, et pour son frère surtout.
On prendra les risques qu'il faut. Rectifie t-il. Elle se trompe d'interlocuteur si elle pense qu'il le dissuadera de toute action envers les bipèdes. Elle ne connaissait pas le duo qu'ils formaient, mais bientôt, ils sauraient tous. Il commence à se reculer à son tour, commençant à disparaître dans les fourrées. N'essaie plus de sauver qui que se soit, reste juste en vie et indemne. Souffle t-il avant de disparaître totalement cette fois.

OUT

Lun 16 Nov 2020 - 15:57

Hirondelle se retient de justesse pour ne pas le fusiller du regard, lui et son dédain. Bon sang ce qu'il peut l'agacer soudainement. Ses naseaux se pincent et ses oreilles disparaissent sous ses crins lorsqu'il répond qu'ils prendront les risques nécessaires. Bah oui, bien sûr, et risquer de finir avec elles, enfermés ici. Brillante idée.
N'essaie plus de sauver qui que se soit, reste juste en vie et indemne. Cette phrase lui serre le cœur. Si fort qu'elle sent ses yeux brûler. En vie... Ca peut se faire. Indemne... Elle en est moins sûre.
- Aller casses-toi ! Lui lance-t-elle alors qu'il a déjà disparu.
Et lorsqu'elle est de nouveau seule, elle se laisse tomber dans l'herbe pour enfin laisser libre cours à sa tristesse.

( Out )

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