(hometown)

Sam 14 Nov 2020 - 20:24

L'Île lui semble bien vide. Trop déserte, sous un ciel chargé de menaces. La pluie qui en tombe sont des lames de rasoir qui viennent écorcher la peau du mâle qui reste pourtant stoïque. Ses blessures sont presque cicatrisées. Il a réussi à se recentrer sur l'essentiel. À reprendre, un peu, contrôle sur lui-même. Perché en haut de la falaise, le Rapace serait bien en peine de voir la silhouette qui traverse la plage, à des dizaines de mètres sous ses sabots. Il ne peut que sentir une odeur que les embruns salés lui emmènent, avec discrétion et timidité. Il ne cherche pas à voir par où est-ce qu'il arrive, sa vue déclinant de jours en jours ne lui servant, aujourd'hui, presque plus à rien.

Sam 14 Nov 2020 - 21:55

L'oracle erre sur son île, soucieux d'y rester et de ne pas se faire capturer par ces humains qui hantent Luanera. Le doré longe les pieds de la falaise, se laissant guider par le vent marin qui s'engouffre à tout va dans ses crins et lui donne quelques frissons. Une brume épaisse nappe l'océan et empêche à quiconque de voir dans le lointain horizon marin. Ayant l'envie de voir plus loin, Volcan suit un chemin creusé dans la falaise, lui permettant ainsi d'arriver progressivement à la cime et de ... tomber nez à nez sur un vieil ami. "Faucon ... ?" se hasarde-t-il en pressant le pas pour rejoindre l'autre étalon.

Dim 15 Nov 2020 - 11:32

La voix le tire de profondes pensées, pas forcément toutes bonnes d'ailleurs et il se retourne lentement, embrassant du regard la silhouette floue de son ami. Toujours là. Volcan. fait-il doucement, d'une voix calme contrastant parfaitement avec la tension qui l'anime à l'intérieur, là où le rapace garde tout sous scellé. Il ne dit rien de plus. Que dire ? Est-il seulement au courant de toutes ces captures ? De la mort de Boréale ? Tu as dû croiser les deux pouliches, au camp. Ou peut-être pas ? Sa voix semble morte, mais n'a pas perdu en fermeté. L'une s'appelle Nébuleuse, nous l'avons trouvée il y a peu. L'autre s'appelle Abysse. Et il ne dit rien d'autre. Ne précise pas, car sa gorge se noue malgré-lui. Il faut les protéger, souffle-t-il avec un sentiment d'urgence étreignant sa poitrine.

Ven 20 Nov 2020 - 20:47

Il écoute avec attention les paroles de son ami et acquiesce avec un léger sourire. Il n'avait pas eu besoin de Faucon pour prendre naturellement les deux pouliches sous son aile. Après, Volcan n'est pas duppe : il se sait nul en protection physique, mais il sera là pour elles dès qu'elles en auraient besoin et dans les étapes de leur vie. "Je les ai déjà rencontrées, en effet. Il n'y a pas eu d'autres poulains aux dernières périodes des amours ?" On sait jamais qu'il faille prendre d'autres gamins sous ses ailes. "Nébuleuse n'a pas de parents ? Et Abysse ?" Ouais, parce que clairement, Volcan est un peu long pour quérir des informations, alors avec Faucon, ça sera peut-être plus rapide. Il a une question en tête en ce qui concerne Boréale mais il se la garde au chaud, attendant avec intérêt les réponses qu'il attend de son ami.

Sam 21 Nov 2020 - 10:23

Pas à ma connaissance, répond froidement l'entier, cachant sa tension et sa douleur sous une façade dure comme la pierre. Mais les questions affluent et, finalement, l'hermétisme de Faucon se craquèle légèrement. Nébuleuse était seule, lorsque je l'ai trouvée. Il fait une légère pause, comme pour mieux contrer l'afflux de chagrin mêlé de colère. Abysse est ma fille. La sienne. Pas la leur, comme il aurait dit si Boréale était encore là. Il pose son regard vide et presque entièrement aveugle sur son ami, espérant qu'il comprenne.

Dim 22 Nov 2020 - 19:10

"Oh, je vois ..." Sa voix se veut compatissante envers la petite pouliche qu'il a rencontrée plus tôt. Lui-même, demi-orphelin par sa mère, partage amplement cette sensation qu'est la solitude infantile. Au fond, Volcan est ravi qu'elle soit arrivée parmi les Nayatis ; ensemble, ils lui forgeront cette famille qu'elle n'a pas eu la chance d'avoir. "Ta fille ? Encore une ?" Malgré le sérieux et le visage de plomb de son ami, l'oracle ne peut s'empêcher une petite touche d'humour à l'annonce de Faucon. "Du coup, c'est la sœur de Pandia ou sa demi-soeur ?" Par ce biais, il cherche à savoir qui est la mère, même s'il ne se doute pas un seul instant que Boréale les a quittés.

Jeu 26 Nov 2020 - 10:49

Mais cela ne fait aucunement rire Faucon, qui incline lentement une oreille vers sa nuque. Une certaine forme d'agacement partage ses traits figés qui peinent à rester impassibles. La grossesse de Boréale est donc passée si inaperçue ? demande-t-il, un peu accusateur peut-être. Il tourne son regard entièrement vide à présent vers la silhouette de son ami qu'il devine à peine. La dernière fois qu'ils se sont vraiment vus, c'était au-dessus du cadavre de sa mère. Il avait pensé que Volcan était resté dans les environs malgré-tout. N'est-ce pas de son devoir de protéger cette Île et ses habitants ?
Un peu esseulé, Faucon se sent à cet instant plus seul que jamais. Comme s'il ne pouvait compter sur personne d'autre que lui-même pour combattre le fléau terrible qui semble s'apitoyer sur eux, même s'il sait que les autres clans ne sont pas épargnés non plus. La quasi totalité des nôtres a été capturé, révèle-t-il en quêtant les réactions de Volcan. Même sans le voir parfaitement, il intercepte toujours les émotions et les réactions lorsqu'elles se manifestent.

Ven 27 Nov 2020 - 23:08

Le ton qu'emprunte son ami ne lui plait guère et il sent parfaitement son agacement grandir. Volcan se sent déçu à ce moment-là. Il ne comprend pas pourquoi ses questions gênent, avant d'avoir les réponses qui les accompagnent. Ses oreilles se baissent sur sa nuque, intimidé. "Non, je n'étais pas là pendant plusieurs mois. J'étais parti en pèlerinage, me recueillir." avoue-t-il, presque honteux d'avoir pris du temps pour lui plutôt que de se préoccuper des histoires de vie et de cul des autres. Et puis, protéger les leurs, à part invoquer les dieux, Volcan n'a jamais été d'une grande utilité et s'il peut fuir ce genre de conflits, il est le premier à se terrer dans son arche sacrée. "Y a-t-il des réunions inter-clans pour s'organiser contre ces humains ?" lâche-t-il enfin, ne sachant finalement pas dans quelle position Faucon se situe. Qu'a-t-il fait pendant tout ce temps, à part faire des gosses à tout le monde ? "C'est toi qui as repris la tête des Nayatis, au fait ?"

Et c'est justement peut-être l'image que son ami a de lui qui le blesse profondément. À croire qu'il pense que Faucon n'est disposé qu'à pondre des gosses plus qu'à protéger les leurs. Mais le mâle retrouve sa stoïcité glacée, laissant son regard trouble fixer un point dans le vide. Pardonne-moi, grince-t-elle entre ses dents serrées. Boréale s'est faite capturée, elle a mis bas chez les hommes. Elle n'y a pas survécu. Son ton est d'une froideur extrême, aucune peine n'est discernable, on pourrait à la limite ne sentir qu'une colère sourde poindre dans sa voix. Peut-être cherche-t-il à expliquer son comportement, peut-être veut-il juste le mettre au courant. Qui peut bien savoir ce qui se passe à l'intérieur du crâne du Rapace Aveugle. Pas vraiment. Chacun semble souffrir dans son coin. J'ai tenté de missionner un membre différent par clan, mais c'est compliqué. Compliqué de devoir tout organiser seul, de devoir être partout à la fois - au camp pour protéger les rares rescapés, au campement humain pour les surveiller et s'assurer que ses proches vont bien, et auprès de chaque membre qu'il a rallié comme des soldats. Il court jour et nuit, ne trouve aucun instant pour se reposer et l'on voit bien à ses traits tirés qu'il tape dans ses réserves vitales pour donner le meilleur de lui-même. Oui, depuis plusieurs mois. Depuis la disparition de Météore. À la base, c'est Boréale qui l'a reprise, avec mon aide comme nous étions... Le mot meurt dans sa gorge, il gratte le sol avec agacement - contre lui-même. Quand elle a disparu à son tour, j'ai conservé la place. Laisse flotter un silence bref, pensif. Peut-être devrions-nous faire un vote, après tout ça. Je ne suis pas né en votre sein, je comprendrai ne pas être le meilleur pour ce rôle.

Il écoute attentivement les paroles de son ami qui s'assombrit au fur et à mesure de ce qu'il raconte. Volcan reste néanmoins insensible aux changements d'humeur de Faucon ; il sait qu'il n'y est pour rien et que ce sont toutes ses préoccupations qui l'animent ainsi. Son cœur se serre à plusieurs reprises, surtout à la mention de la mort de Boréale. Il aurait aimé pouvoir lui dire au revoir, lui dire à quel point il tenait à elle, depuis toujours ... et à jamais. Pour ne pas faiblir devant Faucon et ne pas en rajouter à leurs émotions communes qui les lient à Boréale, l'oracle préfère s'attarder à la deuxième partie de cette conversation. C'est quelque chose d'actuel et sur laquelle ils peuvent encore agir pour changer les choses. Passivement, il prend note au fin fond de sa petite tête. Il aimerait avoir le courage de Faucon, de faire tout ce qu'il fait et de braver les dangers avec brio. Au lieu de ça, Volcan se sent faible, à fuir pour se recueillir, à fuir pour se retrouver avec lui-même et au final, n'avoir une vie sociale que minime et n'avoir que peu d'intérêt avec ce qu'il l'entoure et ce qui se passe en dehors de l'île. D'une voix douce et presque timide, le doré répond : "Tu mérites plus que quiconque parmi les Nayatis d'être notre chef, Faucon. Et puis, depuis toutes ces années, beaucoup d'entre nous sont aussi issus de lignée parfois étrangères. En tout cas, si cela te préoccupe vraiment, je pense que le mieux est de s'y intéresser après avoir réglé le problème des humains." Mais lui, en tout cas, il appuiera sa volonté à ce que son ami reste à la tête de leur tribu. Il laisse un léger blanc et réfléchit à l'ampleur de ce qu'il va dire. "J'aimerais être utile à quelque chose dans cette lutte contre les envahisseurs." Clairement, Volcan n'a pas le profil de son père, Quartz, et n'a pas l'affront et le caractère pour prendre des décisions et assumer ses convictions, pourtant, il veut se sentir utile et regretterait amèrement de ne pas le faire. "Qui as-tu missionné et sur quoi ? Que puis-je faire ?"

(c'est beau verdana )

(je tiens compte des récents évènements pour aller plus vite, j'espère que ça te dérange pas (hometown) 4210004060

)

Les mots de Volcan atteignent Faucon de plein fouet et il recule même d'un pas, pas habitué à ce genre de choses, encore moins à devoir les gérer. Surtout, en fait, à ne pas savoir les gérer. Il semble hébété, surpris, décontenancé. Il met quelques secondes (de trop, selon lui) pour reprendre contenance. Merci, Volcan. Vraiment. Il est sincère. S'en veut un peu d'avoir été accusateur mais Faucon ne culpabilise jamais vraiment. La vérité est toujours bonne à être montrée, même si elle est déjà passée. Il se racle la gorge. Hirondelle et Foudre ont réussi à s'échapper. Hirondelle viendra avec moi. Nous allons passer à l'attaque bientôt... souffle-t-il. Il soupire. Foudre ferait une bonne guerrière mais... je préfère qu'elle reste au camp. Au cas où. Surveiller les petites, s'assurer que personne ne débarque pendant que nous sommes tous absents. Je le lui demanderai sûrement. J'ai pu recruter Océan, il est jeune, mais il sera utile. Un étalon Nilaak, Gaara. Et un Wiha, Netchey'ak. Narval me suivra également. Il ne montre aucune fierté pour avoir réuni autour de lui autant de monde prêt à le suivre les yeux quasiment clos. Il ne trouve aucune gloire à en tirer. Pas tant qu'ils n'auront pas gagné. Le choix te revient, Volcan. Si tu préfères rester au camp renforcer la sécurité avec Foudre, ou bien venir avec moi. Il lève son regard aveugle vers son ami, approximativement.

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