Let me run

Après s'être donné rendez-vous pour une petite promenade à cheval, Imala et Maïkan s'étaient mis en selle sur, respectivement, Koi et Aponi. La jeune indienne se tenait donc sur la jument grise, relativement confiante envers elle. Enfin bon, comme c'est la première sortie, elle reste reliée à Aponi. Question de sécurité. De son côté, la petite jument palomino avance sous les ordres de son cavalier, tranquille. "Alors comme ça, c'est ta première sortie montée ?" Demanda-t-elle à sa comparse grise.

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Cristal

Pendant un instant, la grise espère être relâchée lorsqu'elle quitte le campement indien mais l'inquiétude de servir à capturer d'autres chevaux sauvages la fait ralentir. Si c'est ce qu'ils cherchent, elle ne les aidera pas mais pour l'instant, elle se contente d'observer ce qu'ils attendent d'elle.

Maïkan

Le jeune indien s'est levé de bonne heure pour partir en balade, muni d'un bon seau de carottes, il est allé chercher Aponi avant de rejoindre Imala et sa nouvelle jument.

Tu as une idée du chemin que tu veux faire ?

Imala flatte l'encolure de Cristal de temps à autre, doucement, comme pour la rassurer, lui dire que tout va bien. Qu'il n'y a rien à craindre. En même temps, elle la pousse en pressant légèrement ses flans, pour la faire avancer et la familiariser avec les codes de la monte. L'indienne sembla hésiter, puis se décida finalement, et sourit à Maïkan. "Oui, on peut aller à la plaine Abequa. Il y aura de la place pour galoper et ce n'est pas loin."

Maïkan

C'est une bonne idée, en plus il va faire beau aujourd'hui.

L'indien talonne délicatement sa monture pour l'inciter à rejoindre la plaine, l'endroit est magnifique et pas trop regardant pour la nouvelle jument d'Imala, ils pourront parfaire son entraînement facilement là-bas.

Imala acquiesce et prend la direction de la plaine, toujours reliée à Aponi et Maïkan. Koi semble plus à l'aise qu'entre des barrières, que ce soit à la pâture ou au corral. D'un certain côté, ce comportement ne l'étonne pas vraiment. L'indienne fait son possible pour lui demander les choses le plus clairement, le plus évidemment possible, sans la brusquer mais quand même clairement. Prise de confiance, elle décida de demander à Maïkan : "Quels exercices est-ce que tu proposes ? C'est trop tôt pour la délier d'Aponi ?"

Maïkan

Il réfléchit quelques minutes, ça lui semblait encore fort risqué de la lâcher maintenant, une mauvaise chute et ils risquaient de perdre leur nouvelle monture.

Attendons le retour de la balade, au moins, on ne prendra aucun risque. Essayons peut-être de les lancer au trot ? Histoire de voir comment elle se comporte.

Cristal

Après de longues minutes silencieuses à écouter, sans rien y comprendre, les paroles des hommes, elle se décide à tourner sa tête vers l'autre jument.

Qu'est-ce qu'ils nous veulent ?

Cristal avait besoin de réponses, étrangement et malgré la barrière de la langue, elle s'était un peu attachée à cette humaine mais elle ne pouvait pas rester captive éternellement.

Imala acquiesça en hochant la tête, et pressa à nouveau les flans de la jument entre ses talons pour la mettre au trot.

Aponi sourit gentiment à la nouvelle venue, tout en restant attentive à son environnement et surtout au chemin. Elle n'a aucune envie de trébucher, et se mit au trot à la demande de Maïkan. "Satinka, la jument de ta cavalière, a disparu il y a peu. Je pense qu'elle aimerait que tu sois sa nouvelle jument." Lui explique-t-elle, avant d'ajouter. "Elle teste si elle peut te faire confiance aujourd'hui, à l'extérieur."

Elle est étonnée d'entendre ça, était-ce la faute des autres humains qui s'étaient introduits durant la nuit ? Et cette confiance dont elle parlait, comment l'indienne pouvait-elle s'assurer que la grise ne ferait jamais rien pour récupérer sa liberté. Elle reste calme et suit l'autre jument au petit trot.

Mais je ne peux pas rester ici, les autres de mon groupe ont besoins de moi et il est hors de question que je participe à ces kidnappings.

Aponi soupire doucement, mal à l'aise de devoir participer aux captures sans pouvoir y échapper toutefois. Pas plus que les autres. "Elle ne le sait pas, elle ne comprend pas notre langue. Tout ce que les indiens savent, c'est qu'ils ont besoin de nous et que cela s'accompagne de sacrifices." La palomino fronça les sourcils. "Il y a peu, un étalon à la face blanche a pénétré le camp et nous a chargées, moi et Imala. De ce que j'ai entendu, les sauvages préparent quelque chose pour venir vous chercher." Son regard, sérieux mais doux, se posa dans les yeux de la jument grise. "La guerre approche, tout le monde le sent. Les humains ont assez de chevaux, ils n'auront pas le temps d'en dresser d'autres. Tu ne devras pas en capturer je pense."

Cristal a bien compris que ces humains n'étaient pas mauvais mais elle ne se voyait pas passer sa vie à leurs cotés, bien trop attachée aux Nayatis.

C'est surement Faucon, il est le chef des Nayatis, mon clan.

La grise réfléchit quelques instants, elle se demande à quoi ressemble l'île depuis toute cette histoire, elle a vu d'autres s'enfuir mais l'envie lui est passée lorsqu'elle a commencé à se poser des questions sur ces bipèdes. Elle pourrait peut-être calmer Faucon s'il décide de revenir ici mais pour l'instant, elle n'a aucune raison de le faire.

Une guerre ?

Aponi écoute attentivement ce que lui dit Koi. Alors comme ça, l'intrus est un chef en colère. Cela semble compréhensif, mais inquiète d'autant plus la palomino. Si c'est un chef, et non juste un père en colère que sa fille ait été capturée, alors il risque de revenir avec des renforts. "Alors nous ne risquons pas juste une guerre, mais bien pire. Te souviens-tu de cette nuit où des chevaux ont été emmenés par des hommes ? C'était des cowboys, nos ennemis. Ils nous ont suivit ici et on pense qu'ils vont bientôt nous attaquer. Les indiens ont besoin des chevaux pour les battre. Sans chevaux, les indiens seront massacrés, et les cowboys captureront tout le monde. Les résistants comme Faucon seront tués." Elle ronfla légèrement des naseaux.

Ses oreilles se baissent légèrement, elle assimile vite les informations et ne peut qu'imaginer la gravité de la situation. Elle prend le temps de réfléchir à une solution, ces humains sont dangereux et pourraient réellement les tuer s''ils ne faisaient pas attention, cela a tellement été simple pour les indiens de la capturer qu'elle n'imagine pas comment ça doit l'être pour la tuer.

S'il attaque de nouveau, je peux peut-être essayer de lui parler, Faucon est quelqu'un de réfléchit, je ne l'ai jamais vu se laisser dépasser par ses émotions. J'accepte de vous aider mais uniquement pour assurer la sécurité de mon clan.

L'annonce de la palomino la déstabilise, Boréale ici et morte ? Ses dents se serrent mais elle doit passer à autre chose, elle n'a pas le temps d'être triste.

C'est bien possible qu'il se soit laisser emporter alors, Boréale était importante pour lui. J'ai confiance en lui, je suis certaine qu'il reprendra ses esprits.

Cristal ne ressent pas la fatigue de ce long chemin, ses entraînements quotidiens étaient bien plus difficile que ce qu'ils venaient de faire mais elle ne refuse pas quelques gorgées d'eau.

Je sais me battre, je suis la championne des Nayatis, c'est moi qui dois les protéger et j'irai au front contre ces cowboys.

Alors que la jument semble reprendre en détermination, les yeux d'Aponi pétillent. Une championne, c'est tout ce dont ils ont besoin. "Alors je te conseille d'accepter Imala comme cavalière. A deux, vous serez plus fortes. En tant qu'humaine, elle saura te guider face aux cowboys."
Après avoir pris quelques gorgées, la petite palomino se met à piaffer doucement, signalant son souhait d'augmenter la cadence à Maïkan. Imala flatta une nouvelle fois l'encolure de Koi, impressionnée par sa bonne conduite. "Crois-tu qu'elle sera prête si la guerre se déclare ?" Demande-t-elle à Maïkan, pensive.