Partir à l'aventure!

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A quoi bon chercher, espérer!??? Ici tout est tellement ennuyeux, plat, monotone. La vie n'a aucun sens, le danger n'existe pas, personne connait cela sur ces terres magnifiques où on se croirait au paradis. Mais Recto espérait toujours, trouver quelque chose d'excitant, sentir la chaire de poule. Il avait entendu parler de ce village, où le brouillard règne depuis des lustre, où la pluie et la tempête fait des ravages. On dit aussi que les murs sont détruits, que des esprits entre les coins de rues. L'envie était grande et sa curiosité irresistible. Il partit alors à l'aventure.

Ce fut merveilleux. Les murs jaunis par le temps. Les pavets détruits jongeant le sol. Les quelques corbeaux affamés zieutant le petit de leur yeux jaunes et vicieux. Le vent sifflant entre les failles des habitations démolies. Le brouillard était épais et la pluie tombait à fine goutte. Froide et désagréable, faisant frissonner Recto qui avançait en longeant les murs, les naseaux au raz du sol, le regard scrutateur se posant sur chaque recoin, sur chaque chose suspecte près de lui, visible malgré le brouillard. Enfin il s'arrêta, un bruit l'avait alerté et il n'osait plus faire un bruit, plus faire un pas. Il se trouvait au coin d'une ruelle ou des anciennes poubelles étaient encore par terre, des sacs se déterriorant siècle par siècle, un tas de poussière traversa la rue dans un sifflement glacial du vent. La tête haute, les oreilles fièrement pointées en avant, les naseaux frémissants, la respiration courte. Il possédait un poil court et noir, une fine tête arabesque séparé par une liste blanche glissant sur ses naseaux du côté droit. Sa crinière de duvet s'éparpillant de chaque côté de sa courte encolure sans forme, sans muscle...

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Le danger existait autrefois, il y a de ça quelques années. Mais tout avait changé, plus rien n'était simple, tout était compliqué, ambigu. Ce temps était-il révolu définitivement ? Seul l'avenir pouvait nous le dire.
Le village n'avait plus aucun secret pour elle, ça devenait presque ennuyant d'y venir faire un tour. Dans le brouillard, on aurait dit un fantôme déambulant de rue en rue, sa démarche étant lente & cadencé avec soin. Dans l'ombre de GS, elle reprenait des forces lentement, mais d'une manière bénéfique. La blanche regardait à droite, puis à gauche : plusieurs choses étranges jonchaient le sol, certainement à cause du passage de quelques chevaux maladroits. Une douce odeur enfantine venait de s'être glissée sous les naseaux de la camarguaise qui redressa soudainement sa tête, plaquant radicalement ses oreilles dans son épaisse crinière. Une fois son regard sur une frêle silhouette un peu plus loin, elle accéléra progressivement la marche, cachant avec précaution son regard sous son toupet pour ne pas effrayer la petite chose.

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Il arrondit son encolure et son dos, se crispant en voyant une chose se mouvoir dans le brouillard. De ses yeux sombre et luisant de haine, il scrutait l'étrange animal ressemblant à un fantome. Il n'avait pas peur, enfin presque... Les frissons d'excitation secouait ses membres, ses flancs, son dos. Il sentit monter en lui une poussée d'adrénaline et l'envie de se jeter au combat avec ce monstre grandissait en lui. Il n'avait aucune expérience, il le savait. Cette chose aux allures d'étalon et à l'odeur sucrée. A ll fois douce et écoeurante. Douce par ce côté féminin, cette maternelle qui se cachait au plus profond de cet être que le poulain pouvait sentir. Ecoeurante par la puissante odeur de mort, de sang, de cadavre. Recto pinça les naseaux. Son envie de se jeter sur l'inconnue était à présent envoler, il avait qu'une envie, fuir! Loin! C'est son instinct de survie qu'il lui disait cela. Mais une part de lui voulait savoir qui était cette inconnue, ce qu'elle avait fait, vécu...

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La blanche n'aimait pas faire de mal aux poulains, bien que parfois ils étaient exaspérants et agaçants. Elle s'arrêta à quelques mètres du petit mâle, sentant en lui de la peur & de l'intrigue. Elle, restait impassible, l'observant en silence de ses yeux noirs tout en baissant sa tête au niveau de celle de l'inconnu. Il n'était pas très vieux, il devait avoir quelques semaines, ce n'était pas très prudent de venir par ici tout seul. Peut-être était-il différent, oui car quelque chose de spécial émanait de lui. Tiens, s'il n'était pas remuant et tout joyeux avec elle, cette dernière lui raconterait peut-être son histoire, pour savoir quel exemple ne pas prendre. Enjoy approcha doucement ses sombres naseaux de ceux du poulain & y souffla de l'air chaud, redressant par la suite la tête. < Qui es-tu ? > Fit-elle d'un ton neutre, cassant le silence entre les deux équidés.

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Sa réponse fut lancée comme une fusée, cassante. - Je pourrais vous retourner la question. - Malgré sa peur, il la refoula et seul quelques tremolos qui se voulaient ettoufer indiquer son incertitude. Il plongea son regard glacial dans celui de la jument, tentant vainement d'arrêter les frissons qui secouaient son corps. Il se crispa en sentant l'haleine chaude et écoeurante de la jument, refusa de fermer les yeux pour ne pas être pris au dépourvu. Le siffla bruyamment derrière lui mais il était trop absorbé par la nouvelle venue qu'il n'y preta aucune attention.

» * Laventure : D
» Je veux partir
» • Partir d'ici. | Spectra
» Partir à jamais ?
» Dois-je partir ?