Une Mort pour une Vie

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" Je vous en prie, aidez-la, ayez au moins pitié d'elle si vous n'avez pitié de moi..! "
Akasha, mère d'Eywa dont elle n'avait pas encore accouché, se trainait difficilement jusqu'à une grande plaine, déserte d'arbres, peuplée d'herbes hautes. Toute en sueur, la robe immaculée de sang, elle peinait à atteindre l'ombre derrière la colline. Il était midi, et le soleil était au plus haut dans le ciel. Il frappait fort, et n'aidait en rien la pauvre Akasha.
" Aidez-moi que je l'aide elle, donnez-moi le temps qu'il lui faudra, juste ce temps-là... "
La jument, à peine arrivée à l'abri du soleil, s'affala dans l'herbe, soupirant de douleur. Il lui fallut près d'une demi-heure pour mettre-bas, un temps insoutenable, qu'elle supporta courageusement, mais qui ne l'avait épuisée que trop, ce qui écourta d'un peu plus la vie qui lui restait. Elle se tourna vers la pouliche, et trouva le temps de la nettoyer bien proprement, et même si la douleur l'anéantissait, elle souriait, de joie semblait-il, et ses yeux, bien que petits, pétillaient.
" Te voilà, ma petite Eywa, te voilà saine et sauve... "
La petite, qui avait immergé, se rua sur le lait. Elle avait faim et soif, la soif de vivre, qui lui ferait croquer la vie à pleines dents.
" Pourvu qu'on t'accepte, qu'on te protège et qu'on te soigne.. Pourvu surtout que l'on t'aime autant que moi... Pauvre Eywa... "
Akasha toussa comme si ce souffle était parmi les derniers. Puis elle s'allongea, s'endormant pour l'éternité... Eywa rassasiée, se colla tout contre elle. Le sommeil l'emporta, mais ce ne fut qu'un instant pour elle...

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Hom' faisait son petit jogging matinal lorsqu'il aperçu une toute jeune créature assoupie contre sa génitrice. Le bel étalon s'arrêta un instant, les fixa, et soupira un sourire attendri aux lèvres. Il se rappela l'instant où il avait eu pour devoir de venir en aide à une autre jument qui pénait durement à libérer son petit. Heureusement, il n'était pas seul... Et à l'aide de ses compères, ils étaient parvenus à leur fin. Que de souvenirs...

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Malheureusement, la jeune mère n'y avait pas survécu.
Eywa, réveillée par instinct de survie en entendant l'étalon, se blottit contre sa mère avant de se rendre compte qu'elle ne réagissait pas. La petite zébrée se dépêcha alors d'aller lui tirer une oreille de ses gencives, en faillissant tomber moult fois du haut de ses jambes fragiles. Mais elle avait beau tirer, tirer sur les oreilles, maman ne se réveillait pas...

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Le poulain complètement paniqué, Hom' n'approcha pas. La triste réalité qui s'offrait à cette petite chose était déjà bien assez lourde pour ne pas la terroriser. L'appaloosa se coucha alors à l'endroit même où il était, sans chercher à s'imposer. Il posa sa tête au sol et souffla, soulevent un petit nuage de poussière. Dans la position où il était, il ne pouvait inspirer que de la sécurité. Ainsi, il surveilla l'évolution du bébé dans ses premières minutes.

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La petiote ne comprenait pas, et tenta encore quelques instants de réveiller sa mère, mais rien n'y faisait. Cet acte avait à la fois fatiguée Eywa, et perturbait, du fait qu'elle ne comprenait pas. Derrière sa mère étendue sur le sol, la pouliche s'allongea, posant sa tête sur le ventre ballonné d'Akasha, fixant l'étalon en face de ses petits yeux, comme si de loin, il la rassurait d'être là.

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Me permettras tu d'approcher enfin?

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Eywa dressa ses oreilles en entendant l'étalon parler, et bien qu'elle n'en ait pas compris un traitre mot, elle essaya d'en deviner le sens, mais ce fut en vain. Alors l'on put voir ses grandes oreilles aux bouts arrondis gigoter d'avant en arrière, et puis finalement, Eywa hennit d'une voix enfantine. C'était pour elle une manière de lui demander qui il était, et si elle pouvait avoir confiance. En tout cas, l'étalon l'intriguait, mais il était parvenu à apaiser sa méfiance de par simplement sa voix. Elle lui était plaisante.

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La petite zébrée daigna enfin s'approcher, à petits pas fragiles, jusqu'à être entre sa mère et le grand mâle. Elle s'arrêta donc, puis se tourna, comme pour vérifier que sa mère était belle et bien endormie... Il semblait qu'Eywa venait de comprendre qu'elle ne se réveillerait jamais. Elle détourna alors son regard, le posant sur l'étalon, puis reprit sa marche, avant de s'arrêter à un petit mètre devant lui. Et, comme il était par terre, elle tendit son nez vers le bas, pour mieux le renifler. Ensuite, elle lui souffla dessus de ses petits naseaux pourtant bien gonflés, ce qui souleva son toupet, alors elle fit un bon en arrière, un peu apeurée, quoi qu'elle ait finalement trouvé cela amusant. Alors elle recommença, bien que cela la faisait sursauter encore et encore, elle jouait. L'on put même entendre un petit rire enfantin, très léger soit-il.

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(^^)

La petite à la robe rayée tomba net sur les fesses, l'air perdu, quand son ventre se mit à crier famine : Ce n'était pas tout de marcher, il fallait remettre un peu de carburant dans ce petit être orphelin. Finalement, la petite Eywa, toujours assise, reposa son regard sur l'étalon, comme pour s'appuyer sur lui.

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Le stallion ne savait vraiment pas quoi faire... Il se dirigea vers la mère sans montrer aucun signe de menace et fit signe à la petite d'essayer d'elle mère de se nourir. Elle avait besoin de ce premier lait...

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La petite observa tous les moindres gestes de Hom' non sans admiration. Et elle ne tarda pas à l'écouter lorsqu'elle comprit enfin ce qu'il s'agissait de faire. Eywa s'approcha donc des mamelles de sa mère cadavérique, tira, tira encore, lorsqu'enfin un peu de lait jaillit. Mais la petite n'en apprécia pas le goût, il avait juste trouvé le temps de refroidir.. et de s'imprégner du goût amer de la mort.

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- Tu en as besoin, petite. Si tu ne te nourris pas de ce lait, tu pourrais mourir comme ta maman. S'il te plaît, fais un effort...

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La petite ne détachait pas son regard de l'étalon. L'écoutant très soigneusement, elle comprit ce qu'il lui demandait, mais tenta d'y remédier en allant s'aventurer sous le ventre de Hom' pour y chercher des mamelles. N'en trouvant aucune, elle fit dépasser son petit nez, le corps toujours sous celui de l'étalon, pour le regarder à nouveau, l'air interrogateur. Presque inaudible, les oreilles les plus fines purent entendre un petit gémissement aussi enfantin qu'attendrissant.

» Mort Pour Otavia
» Achille est mort pour la france :9:
» souffrir la mort pour te plaire
» Faut-il aimer pour déjouer la mort ? //S//
» S'il est mort à ses yeux, je veux mourir pour lui plaire.