Lorsque le passé et le futur nous attrape.

La cause était certaine. Il était là, toujours là. Dans ce Désert Aride, il passait son minable temps. Le soleil brillait avec rage contre sa robe noire, sa crinière longue et mêlé tombait jusqu'à ses épaule et son regard colérique caressait ce sable d'oré. De nombreuses cicatrices avaient prisent place sur son corps massif, ceux d'une guerre destructrice. Naseaux ronds et oreilles plaqués, le dominant du Désert regardait avec fierté l'horizon. Il se tennait droit, épaule égale et tête haute. Son toupette cachait son regard déchaîné. Il se faisait de plus en plus vieux mais la puissance lui brûlait à jamais les entrailles. Oui, c'étais Willow. L'âme forte, la Perle Noire du Désert. Le père de Balsamine et Orion. Elle n'était pas très loin. Son parfum lui caressait les naseaux avec délicatesse. Will posa sa tête vers le soleil, attentif.

Son parfum se promenait avec lenteur à travers le vent, caressant les naseaux craqués du mâle. Il le respirait comme il avait respiré la vie de nombreuse fois. L'air, entrant dans ses poumons. De nombreuses images parvint à son esprit. Petite, son petit corps encore sensibles au côté de sa mère, Utopie. Il se souviendra toujours de ce moment passé en leur compagnie. Ce jour-là, un délicat sourire avait surmonté ses lèvre pulpeuse. Un seul depuis très longtemps. C'est là qu'il sentit un souffle, chaud et distingué des autres. La Perle ronfla brusquement les naseaux, reculant sauvagement la tête. Toujours aussi impulsif. Sa longue crinière digne d'un frison claqua sèchement contre son encolure et sans tarder, la bête posa ses prunelles obscures sur Balsamine. Il avait de ça si longtemps qu'il ne l'avait pas regarder. L'observer de haut en bas, c'était un manque pour lui. Seulement, la flamme le hantait toujours et la colère le déchirait. Il n'était plus l'étalon rêvé à présent. Il était celui que personne ne voulait croiser sur son chemin. Une légende, il le sera toujours. Willow glissa son regard vide dans ceux de sa propre louve, contempla la jeunesse d'une vie. Toujours, avait il les oreilles plaqués en signe de dominance et de puissance. Son poitrail était bombé volumineusement, carré comme une pierre. Un grognement raque chatouilla le fond de sa gorge. Il n'avait pas envie d'être en colère.. Il avait envie de savourer cet instant en compagnie d'Utopie, d'être près d'elle et de la regarder partir pour longtemps encore... Comme toujours. Mais trop de chose l'avait bouleversé. Il fronça les sourcils, montrant à quel point il n'était plus le bon dominant d'autre fois. Le bon père. Tête dignement levé, il tourna les talons, se présentant sur le côté à la fille : - Tu partiras de nouveau, très longtemps encore... Dit-il de sa voie forte. La Perle Noire gardait son calme : - Avec ta mère, vous reviendrez me détruire... Dit-il, sentant ses traits se durcir d'avantage.