Perdue dans cet horizon

« Des pumas alors, ou quoi que ce soit qui te fera ressentir un semblant de peur. Ça me rassura, au moins on sera sur que tu peux ressentir quelques chose.. » Fit le Gris en s'étalant un peu plus sur le sable chaud.

- Ha...Ha... Ironisa-t-elle à nouveau. Quel humour ! La blanche continua son chemin.

« J'aimerais tant savoir arracher un sourire à ton visage tout rabougri ! » Lança le Gris en se relevant et en s'activant pour suivre la petite jument.

- C'est plutôt difficile... Dit celle-ci sans le contre dire. C'est vrai qu'elle n'avait pas sourit depuis un bon moment.. Mais ce n'était pas sa faute. Si les autres étaient moins cruels peut-être qu'elle sourirait plus.

« Mais pas impossible, » Souligna le grand Gris. « Tu n'as donc pas d'ami ou d'attache ? »

- J'en avais. Lâchait elle dans un souffle.

Silencieux, le Gris continua de suivre la jument. Il se tenait à quelques mètres derrière elle. Il sentait bien que sa propre présence la gênait, qu'elle n'avait qu'une envie c'est que lui se fasse bouffer par un puma; pourtant il ne voulait pas s'éloigner. Sûrement parce qu'au fond, tout cela l'occupait, ou par simple envie d'accomplir une bonne action et de voir s'afficher un sourire sur les lèvres de la Blanche. Ou encore parce que c'était un défi, complètement morbide puisqu'il s'attachait à découvrir pourquoi la jument refusait tout contact, mais Cuerdo s'en fichait sûrement un peu.. « J'imagine qu'il n'y a aucun moyen pour que tu développes. Je me trompe ? »

- Pas du tout. Dit le blanche. Elle ne développe jamais son histoire à moins qu'elle soit si mélancolique, qu'elle en pleure et lâche tout sur une pauvre et innocente personne. Mais bon... Ceci n'était arrivé qu'une fois et c'était bien avant d'arriver sur Gs.

- Les amis ? A quoi bon... Donner sa confiance aux autres est futile... quand on sait qu'elle est si facile à perdre et à trahir... Dit la jument d'un ton monotone. Sans la vouloir, elle avait précisé certaines choses de son passé douloureux. Mais la véritable histoire, elle la gardera pour elle.

« Ta vie se résumerait donc à marcher seule jusqu'à en crever ? » Fit le Gris. Plus il lui parlait, moins il la comprenait. Quoi que sa propre vie ne fut pas si différente que celle que la Grise semblait mener.

- Sûrement et aussi à rencontrer des chevaux aussi bavard que toi. Ironisa-t-elle.

« Je suis pas bavard ! » Carrément énervante la donzelle. Vexé le grand Gris continua à la suivre en silence, de tout façon il était déjà paumé.

- Pour moi, tu l'es. Ricana la blanche.

« Toi t'es juste insupportable ! » Riposta le Gris, il était gentil, pour une fois, et se prenait de sales claques dans la face. Si elle voulait la guerre, tout était possible.