It's winter time to the beach --- Ezhno

Je galopais, libre et solitaire, le long du rivage. Les vagues s'agitaient, et, dans un murmure presque inaudible, venaient lécher le sable doux sur lequel je posais les sabots. Une bise glaciale soufflait sur le littoral, faisant virevolter ma crinière noire et fouettant mon visage. C'était l'hiver, et il n'y avait aucun intérêt à se trouver ici, car se baigner était tout à fait exclu par de telles températures. La neige ne tenait pas sur la plage, mais plus sur la colline, on la voyait recouvrir le paysage.

Je ne savais pas quoi, mais quelque chose de bizarre se passait cette saison là. Une odeur alléchante et étrange flottait dans l'air, et elle semblait plus forte dès qu'une jument se trouvait à proximité. Je n'avais jamais ressenti ça. Comme si mon corps avait besoin de quelque chose, mais quoi ?

Soudain, sous l'emprise d'un désir sauvage, je me mis à galoper fièrement sur la plage, les crins au vent. Heureux, enfin fort, je poussai un hennissement de bonheur, et accélérai la cadence. Les muscles toujours plus à vif, toujours plus travailleurs, je ne ressentais aucune douleur. Les efforts me paraissaient tellement minimes que j'aurais pu continuer à avancer pendant des heures sans feindre une seule fois la fatigue.

C'est alors que je remarquai au loin deux silhouettes féminines. Je me stoppai brutalement et redressai les oreilles sur le haut du crâne, attentif. La délicieuse odeur s'intensifia et parvint encore une fois jusqu'à mes naseaux. Je ne bougeai pas. Figé comme une statue de marbre.

La bai fut surprise de la jument grise et ne reconnu toujours pas Ezhno plus loin, elle baissa le regards.. Son coeur se serra et ferma les yeux, ressemblait-elle à son père ou c'est que cet jument était froide. Neytiri n'avait pas accepter l'attitude de la grise et son caractère noir commençait à se faire ressortir. Neytiri s'approcha de la grise mais garda une distance, il y avait du brouillards...

Je reconnus alors au loin la robe foncée de Neytiri, et j'en bondis presque de joie. Je m'élançai vers elle au triple galop, le torse bombé, les yeux pétillants de joie. Mes sabots frôlaient le sol, je me sentais presque voler. Je faillais trébucher plus d'une fois mais rien ne semblait m'arrêter.

Dans un dérapage contrôlé, je m'arrêtai à quelques mètres des deux équidés.
« Bonjour, belles demoiselles. » Cela ne s'entendait guère, mais mes paroles étaient également destinées à la belle grise postée à côté de la baie.
Le soleil se reflétait sur ma peau avec une douceur infinie. Mes crins noirs d'ébène et humides se fixaient le long de mon encolure.

La bai releva son regards et vit Ezhno, elle regarde la grise et son bien-aimée et s'imagina une idée.. La bai fit demi-tour et s'approcha de l'eau. Sa peine d'avoir jamais continue son père resta silencieuse.

En voyant Neytiri se tourner vers la mer, fuyant mon regard, je perdis quelque peu de mon assurance. Mon regard se vida de toute trace de joie, et je m'approchai de la brune, inquiet. Tout en l'effleurant, je ne pus m'empêcher de fixer quelques secondes sa croupe.

« Que t'arrive-t-il ? » Dis-je d'une voix anxieuse.

J'en oubliai presque l'autre jument.

Je tentai alors d'intercepter son regard, mais elle semblait refuser de me fixer dans les yeux. Elle préférait de loin observer l'océan, qui s'étendait bien plus loin que tout ce que l'on pouvait imaginer.

« Je suis perdue. »

Que voulait-elle dire par là ? Que lui était-il arrivé depuis notre dernière rencontre ?
« Perdue ? » Répétai-je, éberlué.

Son regards se posa enfin sur Ezhno et posa sa tête sur l'encolure de l'étalon. Elle lâcha ces chaleurs sans faire exprès mais ne quitta toujours pas Ezhno.

Lorsqu'elle se colla à mon encolure, je ressentis une vague de soulagement envahir tout mon corps, me submerger complètement. Son odeur m'enveloppa, je me sentais bien. Soudainement, je sentis ses chaleurs remonter jusqu'à moi. Je reculai brutalement, en proie à la peur. Ma réaction semblait brusque, mais je ne voulais pas commettre d'imprudence. Je retins ma respiration, persuadé que cette envie serait ma perte.

« Je ne veux pas faire d'erreur. » Murmurai-je, en espérant que Neytiri ne m'entendrait pas.

la bai les regardes mais ne dit rien. Dans sa tête, elle penser que la grise était une peste.