Ҩ Ouille, ça pique

Viimei marche sur le chemin mais regrette déjà de l'avoir emprunter. Les buissons la pique des deux côtés tant ils encerclent le chemin et elle se retrouve avec des épines coincées sur son flanc.

L'odeur d'une inconnue, c'était toujours agréable à sentir et pourquoi donc? Parce que c'est toujours dans ces circonstances que de nouvelles rencontres pouvaient tourner à son avantage et jouer le vrai jeu au final. Il l'avait suivit depuis maintenant quelques minutes, l'observant emprunter un chemin où plusieurs buissons épineux y résidaient et à cette vue, le mâle eut un étrange sourire. L'opportunité sonnait enfin à sa porte. Lentement, Kishin se posta à la vue de l'étrangère et paru inquiet. Mais, tout n'était que mauvais présage.

ㄨ Je peux t'aider, peut-être?

Sa voix était sincère.

Une voix se fit entendre et elle sursaute, elle ne l'avait pas du tout entendu arriver. Elle se tourne pour se retrouver face à lui. Ne se méfiant pas, et surtout parce que ça la démangeait, elle lui répondit. « Oh oui s'il te plait. Ces épines me font horrible mal. »

Le rouan l'observa et une idée lui passa rapidement par la tête, un petit sourire apparu sur son visage doux. Il s'en approcha et l'aider du mieux qu'il pouvait pour venir poser son visage près du sien.

ㄨ Que faisiez-vous ici?

demanda-t-il, avec un ton de voix neutre et ne voulant rien savoir nécessairement en retour. Simplement son nom, si c'était possible. Mais, il serait patient. Kishin l'observa doucement et paru choqué, perdu.

ㄨ C'est... C'est bien toi?

Sa voix frôlait les tremblements de peu, mais c'était minime. Le monstre semblait troublé et en fait, ce fou furieux jouait trop bien la comédie.

« J'explorais... ce qui s'avère être plutôt une mauvaise idée finalement » Elle lui sourit. Mais sa prochaine question la surprit et l'effraye un peu. « Quoi ? Comment ça c'est bien moi ? Je ... je suis Viimei mais je ne te reconnais pas ...    On ... on se connait ? »

Le jeune étalon baissa la tête, hypocrite. Il se réjouissait un peu de la situation et Kishin posa un sabot sur le sol, paraissant légèrement plus triste.

ㄨ C'est moi, tu ne me reconnais plus? Nous étions toujours ensemble, nous avons passé par diverses expériences et nous... nous sommes un... Enfin, Viimei! Tu ne te rappelles pas de ton amoureux?

Le psychopathe sentit les larmes lui glisser sur le visage et s'approcha juste un peu, montrant son intérêt face à la demoiselle. Ce regard qu'il lui jeta était tout sauf malhonnête.

Le voir ainsi attristé la touche beaucoup et elle se désole de l'avoir oublié, cela avait l'air de le faire tellement souffrir ... « Je ... Non ... Enfin ... J'ai perdu la mémoire il y a peu de temps. Je ne me rappelle de rien... C'est quoi ton prénom déjà ? »

Le véritable monstre sourit légèrement, rassuré et étonné d'une telle révélation. Il racla sa gorge et se prépara à faire un spectacle des plus grandioses.

ㄨ Je me nomme Kuro.

Ce mensonge sonnait telle une vérité et c'était ce qu'il recherchait au fond, paraître réel pour ainsi tromper la jument pour obtenir toutes sortes de désirs. Le mâle s'approcha et se colla contre elle, sérieux. Il n'en fit pas plus, malheureusement.

ㄨ Ça m'attriste de voir que tu as perdu la mémoire. Que s'est-il passé?

Malgré l'effort qu'elle essaye de faire pour se souvenir de ce prénom, elle ne se souvient absolument de rien. Gros trou noir. Elle tressaillit au moment où il se colla à elle, pas habitué. « Je ne sais même pas ... » Elle s'écarte de lui d'un pas. « Et .. hum .. on s'aimait vraiment ? » demande-t-elle toute confuse.

Le rouan baissa calmement la tête et se forgea comme autrefois un personnage exceptionnel qui ne manquera pas d'être parfait. Il laissa glisser sur son visage quelques larmes chaudes et ferma les yeux comme s'il avait été blessé intérieurement lorsque la jument s'était décollée.

ㄨ Oui, nous nous aimions réellement.

Sa voix ne tremblait pas et ce qui laissait croire que c'était la pure vérité. Tout semblait être réel et lentement, Kishin s'approcha de la femelle pour tendre simplement son museau vers elle, la laissant choisir d'elle-même le choix qu'elle voudrait faire. Il inspira et posa son regard vers elle, suppliant presque qu'elle s'en rappelle. Quel monstre!

Le voir pleurer comme ça la touche et pourtant, elle ne sait pas quoi lui répondre. Son affirmation sur leur amour mutuel ne fit que la rendre un peu plus triste. Comment avait-elle pu l'oublier ? Il tend son museau mais elle hésite, passant d'un sabot à l'autre. Elle avance légèrement le sien, sans le toucher néanmoins. « Il va me falloir un peu de temps pour m'y habituer. » Elle ne veut pas le rendre triste et laisse tomber une larme. « J'ai pris ce trou de mémoire comme un nouveau départ. J'ai repris ma vie à zéro. Alors s'il s'avère que je retombe amoureuse de toi, ainsi soit-il mais dans le cas contraire ... » Elle n'ose pas finir sa phrase, ne voulant pas le blesser davantage.

Le cruel quadrupède garda le silence pendant que l'imbécile laissait entendre un pauvre discours faible en contenu et Kishin voyant l'hésitation qu'avait la demoiselle comprit que ce ne serait pas une partie de plaisir. Simplement que pour parvenir à ses fins, il devra redoubler d'efforts et de persévérance. Alors, le rouan laissa une distante convenable entre les deux équidés et inclina la tête, respectueusement en montrant que désormais il était prêt à laisser le temps arrangé les choses. Au final, le monstre lui fit un charmant sourire, alors qu'à l'intérieur de son être, un cruel destin laissait croire pour la jument que se serait infernal.

ㄨ Je te laisserai le temps nécessaire. Si nous passons plusieurs jours ensemble, celui te conviendra-t-il?

Sa question était simple et précise, Kuro savait qu'il réussirait à obtenir un petit quelque chose d'elle même si ce serait fatiguant de devoir jouer le jeu qui autrefois avait berné tant de gens.

La proposition lui parait honnête et cela peut l'aider alors pourquoi refuserait-elle ? De plus, elle n'aime pas se retrouvé seule donc un peu de compagnie ne peut pas lui faire de mal. « Entendu, restons ensemble quelques jours. » Elle fait un léger sourire avant de le questionner un peu, histoire d'en savoir d'avantage sur lui. « Alors, parle moi de toi. »

Le monstre s'amusait bien, en ce moment et lentement, il s'en approcha pour être bien face à elle, de quelques centimètres, souriant. Sa chaleur frôlait celle de Viimei et un tendre regard se posa sur la belle, il en était encore amoureux, ça se voyait tant que ça? Il fut heureux de la décision de la grise et tendit juste un peu le museau, proposition refusé ou accepté? Enfin, Kishin se recula et baissa la tête ayant l'air plus triste après avoir entendu la phrase dernière de la jument.

ㄨ Tu ne t'en souviens plus, c'est vrai ça... Bien, j'ai plus de famille depuis bien longtemps et donc, on m'a abandonné. J'ai erré seul pendant très longtemps jusqu'au moment où nos chemins se sont croisés. Nous avons marcher pendant longtemps ensemble, on a rit et pleuré, mais une chose certaine, c'était que nous passions beaucoup de temps ensemble. J'ai manqué mourir et tu pleurais beaucoup, dans le temps, en tout cas. Tu as essayé de me ramener et tu avais réussis. Quand j'avais ouvert les yeux, tu m'as embrassé et c'est là que notre histoire avait commencé. Je t'aime toujours autant, Viimei, ma princesse et ma seule amour. J'en ai aimé aucune après toi, tu as été dans mon coeur jusqu'à aujourd'hui. Tu m'as tellement manqué et j'aurais tant envie de te serrer contre moi, mais ce serait déplacé, je pense.

Il avait raconté tout ceci avec un tel sérieux que ça devait réel aux yeux et aux oreilles de tous. Kuro était vraiment un fou furieux et il ferait tout pour faire croire à Viimei qu'ils étaient vraiment ensemble dans le passé et que aujourd'hui, ça devrait être ainsi. Le mâle sourit, charmeur à la belle et attendit de voir sa réaction face à ses propos.

Elle ne sait pas comment réagir en voyant son regard alors elle baisse simplement les yeux, un peu lâche. Le passé qu'il lui raconta ne lui dit rien de tout mais vu qu'elle ne se souvient de rien, elle décide de le croire sans trop se méfier tant il avait l'air sincère. « Ça ... on avait l'air heureux. » répond-elle simplement ne sachant comment réagir. « Tu n'as vraiment aimé personne ou été avec personne après moi ? » ose-t-elle alors demander en relevant son regard et en le regardant dans les yeux.