l'amour plus fort que la mort (t)

Twyla s'avance, guère rassurée. Ainsi, c'est ici qu'on arrive lorsqu'on meurt ? Ou est-ce une sorte d'interlude avant de chuter dans les Enfers ? Se mordillant la lèvre inférieure, les oreilles couchées contre son crâne, elle détaille les environs. Elle se sent extrêmement étrange.

Effrayé par l'inconnu, par le sentiment d'abandon qui déferle en elle, ses membres se mettent à trembler. La respiration précipitée, elle s'agite et accélère ses foulées. Soudain ...

Le bonheur, le calme, l'apaisement, la joie, la force. L'Amour.

Twyla se trouve tout contre Apollonius, respirant son parfum sucré, se réchauffant contre sa peau brûlante et c'est comme si le monde explose.
Il était mort, et elle n'a jamais pu l'accepter même si sans cesse son esprit lui murmurait qu'elle n'allait jamais le revoir. Ce vide, cette absence s'était faite intolérable et le fait que le frison soit là, ça la comble, et ça déborde même.
Bouleversée et complètement retournée, elle fond en larmes.

C'est juste ... incroyable. Elle avait tant espéré que ce jour soit vrai ... Et pourtant, elle a du mal à y croire. Comment l'en blâmer, alors que l'amour de sa vie lui a été arraché une première fois ? Elle a si peur de perdre à nouveau ses ailes, mon ange.
« Est ce que je vais te perdre de nouveau ? » demande t-elle d'une voix douce et entrecoupée de sanglots.

Elle acquiesce, tremblante après toutes ces émotions et, cette sensation de baisers sur sa peau ... Oh, c'est si délectable. « Je t'aime aussi, Apo. » Redressant la tête, elle lui adresse un grand sourire lorsqu'elle comprend qu'il a retrouvé la vue.

Est ce qu'elle a pris soin d'elle-même ? Elle ne s'en rappelle pas. Est ce qu'on prend soin d'un fantôme ? « Eh bien, je suppose. » A l'évocation de Marly, ses prunelles se mettent à briller. « Elle va très bien. Elle est si vive, si intelligente ! » Elle ne saurait plus remercier la vie d'un tel cadeau. Peut-être aurait-elle voulu plus en profiter, mais vivre plus longtemps avec ce vide rongeant son cœur et son âme aurait été intolérable. Elle l'a déjà supporté si longtemps.
« Nous sommes morts, n'est ce pas ? » Elle le sait bien, mais l'entendre de la bouche de son amant lui est vital. Comme pour totalement réaliser.

D'abord, elle a comme un coup au cœur, mais après un sourire étire ses lèvres car c'est ici qu'ils seront véritablement heureux, avec Apollonius en pleine santé et le paradis à explorer.
Twyla jette un coup d'œil en travers des nuages, ils peuvent observer gs d'ici. « Il me semble qu'elle s'est liée d'amitié avec deux autres pouliches de son âge. Pas d'amoureux en vue, non. » Elle rit.

« Oh. » souffle t-elle. Dire que ça ne l'atteint pas serait un grand mensonge, mais elle s'efforce de garder une expression absolument impassible. « Eh bien je suppose que les sentiments ne se contrôlent pas. » Elle se recule, étudiant le visage de son bien-aimé avant de détourner le regard.

Elle penche la tête. « Est ce que ... lorsque nous étions ensemble tu pensais à elle ? Je veux dire, cela a duré longtemps ? » Autant être fixée immédiatement.