toute la brume dans ton esprit.

rin.
La petite poupée se reposait, à proximité des bains thermaux. Elle n'avait pas osé s'aventurer dans cette eau beaucoup trop brûlante pour elle. Elle se demandait comment certains des membres du troupeau pouvaient se reposer ici. Elle ne les avait pas suivis plus loin. La rouquine demeurait donc seule, innocente, s'appuyant sur un gros rocher plein de mousse. Que c'était agréable !

Le mâle observait silencieusement la rouquine qui était seule contre un arbre et il ne bougeait toujours pas de son repère, imprévisible.

La petite rouquine bailla alors, et s'ébroua, ses crins étant humides. Elle voulut se dégourdir les jambes. Passant sa langue sur ses lèvres pour les humidifier, elle se retrouva nez à nez avec le rouan en marchant et sursauta.

Le silence tomba alors que le dominant posait son regard ténébreux sur la gamine et demeura sombre, face à elle. Les oreilles en arrière, il attendait seulement le moment où elle ouvrirait la bouche.

« Je sais comment vous vous appelez maintenant. » Fit-elle, amusée de la situation. La pouliche avait le don pour changer d'humeur soudainement, mais surtout pour récupérer rapidement sa joie de vivre. Elle souriait.

Il sourit grandement, plus encore et pencha la tête au-dessus de la rouquine. « C'est amusant, n'est-ce pas? » lança-t-il, dangereusement sur un ton complètement glacial et effrayant. « Effectivement, il est difficile de passer à côté, jeune fille. » avoua-t-il, en la contournant.

La petite rousse fut un peu refroidie par le ton du mâle, ayant l'impression de se faire gronder. Ses petites oreilles étaient un peu moins pointées vers l'avant. Pourtant elle avait envie de bien s'entendre avec ce grand monsieur ! « C'est vrai, mais Kishin c'est très joli. Ça me fait penser à la mort, et la mort c'est mystérieux, on ne sait pas ce que c'est. C'est intéressant. » Fit-elle, ayant toujours besoin d'assimiler les gens aux saisons, émotions ou objets qu'elle rencontrait. Enfin, elle ne avait pas d'où lui venait cela, mais elle l'avait dit désormais. Elle fonctionnait de façon assez spéciale dans sa tête, cette petite. « Moi mon prénom il veut dire "froid". » Déclara-t-elle distraitement en suivant le mastodonte.

Le rouan gardait son sérieux et ne manqua pas de regard ailleurs. « Tu es trop naïve. » cracha-t-il, sèchement.

Cela la blessa. Inconnue disait la même chose, et elle était sûre que beaucoup d'autres personnes le pensaient, après tout. « Pourquoi ? » Fit-elle cependant, les sourcils froncés.

Le découragement se lu dans le regard du meurtrier qui fit semblant de vouloir la mordre à l'oreille et s'arrêta juste en frôlant celle-ci. « Tu sais, juste en étant jeune et frêle, les enfants n'ont pas conscience du danger. » expliqua-t-il, en s'accroupissant à sa hauteur et montrant ce regard dangereux. « Tu vois, maintenant? » demanda-t-il, avec un ton malveillant.

La petite observait ce regard, et s'imprégna des lueurs, des reflets, de la profondeur de ces yeux. Dans son esprit, cela s'imprima comme étant le danger. Elle apprenait à sa façon. « Oui. Mais on va m'apprendre à ne plus avoir mal. » Fit-elle, le regard déterminé rivé sur ce monstre.

Le fou fut surprit pour la toute première fois de sa vie et recula légèrement en relevant la tête, haussant un sourcil. « Ah oui et comment? » lança-t-il, en ricanant doucement.

« Je ne sais pas comment, mais c'est une grande dame rousse qui va m'apprendre. Elle m'a dit que ma maman était morte, et qu'elle allait m'apprendre à être forte. Et je vais l'être ! » Fit-elle, parlant pour la première fois de façon aussi déterminée, sans manquer de pleurer en disant que sa mère était décédée.

Le rouan remarqua bien rapidement l'envie de pleurer et il soupira. « Déjà, si tu as l'envie de pleurer, tu es rien d'autre qu'une lâche et je t'assure que cette rousse, elle t'entraînera à la perfection. » lâcha-t-il, ayant deviné qu'elle parlait de sa fille, Citrouille, la seule rousse de son entourage proche. Puis, après tout, c'était pas réellement sa vraie fille, mais bon... Personne ne le savait cela.

( justement, elle avait pas envie de pleurer pour une fois xD )

Rin se retint de dire qu'en plus de cela, elle lui faisait penser à sa mère, par elle ne savait quel moyen. « Et vous, vous deviez m'apprendre quelque chose vous avez dit. » Fit-elle calmement.