le diamant est éternel

M.

Elle trotte depuis un bon moment et arrive dans cette clairière dont elle ne savait même pas l'existence. Elle avance de quelques pas et se retrouve dans le centre cercle lumineux qui provient d'une entrée de lumière d'entre les feuillages. Tel le personnage principal d'une scène de théâtre, illuminé pour le mettre en évidence.

Ron titube à l'entrée de la clairière, épuisé. Il se pose contre un arbre, les yeux mi-clos, le poitrail couvert de sueur séchée. Sa nuit pouvait se résumer en une fuite interminable, en effet le roux s'était retrouvé face à face avec un énorme puma qui semblait le trouver à son goût. À bout de force, il se laisse tomber au sol, les naseaux encore tremblants.

Elle croit entendre un léger sifflement, mais elle comprend tout de suite en voyant l'alezan tomber comme une vulgaire masse. Elle avance donc avec prudence et méfiance, tâtonnant le sol. Cela peut être un piège, qui sait. Mais non, aucun signe ne peut la tromper, cet étalon à besoin d'aide. Un petit ruisseau parcourait les arbres et longeait les buissons. Elle lui ramène donc le précieux liquide dans une pierre creuse et le couvrit de larges feuilles.

A moitié conscient de ce qui se passe autour de lui, le roux n'ose pas bouger plus et s'amocher de plus belle. Une forme blanchâtre s'agite à ses côtés et il sent bientôt la douceur de l'eau couler sur lui. Fermant les yeux et lâchant un long soupir rauque qui lui écorche la gorge, il tente de murmurer un "merci" qui ressemble plus à vague grognement dont, il espère, son infirmière saura se contenter pour l'instant.

Melilla prend effectivement son grondement pour un remerciement, car elle ne peut le prendre qu'ainsi. Elle continue son petit versement sur le roux jusqu'à ce qu'il soit capable de lui communiquer qu'il n'en veut plus.