Toutes les abeilles de la forêt butinent pour moi dans les bosquets [L] libre

Luciole admirait son reflet dans l'eau claire du lac, elle en profite pour repeigner sa crinière emmêlée par le temps automnal. Chose faites, l'appaloosa se laisse envouter par son propre regard et se penche vers l'eau, de plus en plus près tel Narcisse, elle se laisse bercer par son doux regard bleuté.

une ombre noire errait sur les terres nordiques. bunmei s'approcha, son pas se fit silencieux tel un prédateur traquant sa proie. il arriva derrière la jument, son reflet le dévoilant.

La douce dorée apperçoit une ombre noire, cela la surprend, elle sursaute et manque de tomber à l'eau. Luciole regarde l'étalon avec une pointe de mécontentement « Faites attention ! J'aurais pu tomber » Mais son regard se radoucit bien vite, elle n'est pas rancunnière. [b] « Nous n'avons pas été présentés. Luciole, enchantée. » Sa voix douce et mélodieuse est accompagné d'un agréable sourire.

rire ou mépris. en tout cas, il ne laissa rien paraître, à part un visage sous un masque de marbre. le noiraud reluqua la blonde qui avait été surpris par ce dernier. on ignorait si bunmei ressentait quelque chose. imprévisible et dangereux. il s'écarta de l'eau, laissant son regard voir la déformation de son reflet dans l'eau avant de disparaître. ses yeux noirs se collèrent à la jument, l'observant sous toutes ses coutures. bien sûr, son regard noir était vide. le néant total comme s'il n'avait aucune âme. il était comme un prédateur, toisant et étudiant sa proie avant d'agir. mais lui ne fit rien. on pouvait presque entendre son cœur battre, tellement le silence était palpable. elle se présenta, un sourire qui ornait ses lèvres. quant à lui, du vent. il était pareil à une pierre, sans émotion apparente.

Luciole le regarde, toujours aussi détendu malgré l'apparence un peu distante du noiraud. L'atmosphère semblait éléctrique, les oreilles pointues de l'appaloosa bascule de l'avant vers l'arrière, pourtant elle ne parraissait pas nerveuse. De sa voix chaleureuse, elle essaye de parraitre moins hostile. « Et vous ? » Elle perce le silence de sa voix claire et tentait d'entendre la sienne afin de pouvoir déceler ses intentions. L'étalon observait Luciole d'un oeil curieux, presque pervers, toute les courbes de la jument. Ne sachant pas trop quel profil adopter, ni quel type de personnage se trouve devant elle. La dorée reste sur ses gardes et se contente de sourire.

ses yeux sont deux billes noirs qui ne montrent aucune émotion, pourtant fixant la jument tel un gibier lors d'une partie de chasse. il détourne en suite le regard, les posant au loin quand la palomino pose sa question. il pousse un soupir. il a une nonchalance qui peut le faire passer pour un dépressif, attendant la mort assis dans une pièce sombre. il fait un pas, jugeant son reflet dans le lac. puis se retourne vers la jument. bunmei, ma douce. et un sourire étire ses lèvres, comme métamorphosé.

Et comme Luciole était débile et facilement manipulable, voir l'étalon lui répondre en souriant la rassure. Elle se dit qu'elle pourrait s'en faire un ami. Mais pourquoi l'appelait-il par des surnoms aussi affectifs alors qu'ils ne se connaissaient pas. Cela la pique comme une piqure d'abeille, elle aurait aimé resté sur ses gardes mais le merveilleux sourire de l'étalon la fait craquer. Elle se contente de l'admirer bêtement en souriant. « Joli nom... »

joli nom. c'est bien la première fois qu'on lui lance cette remarque. il se tourne et commence à tracer un cercle autour de la jument, un air mystérieux sur son visage. il la détaille, la scrute et l'étudie. il s'arrête quand il a fait un tour, regardant leur reflet dans le lac. il sourit. un sourire inutile, mais il sait que cela réduit les doutes des autres.

Mais Luciole se méffiait de ceux qui tournaient en cercle autour d'elle, elle avait eu de mauvais souvenirs avec le picoté. Cependant sa vigilance baissa aussi vite devant le sourire séduisant du jeune homme. Ne sachant pas comment aborder la conversation, elle se contente de l'observer discrètement sans piper mot en faisant mine de se regarder dans le lac.

ses yeux jouent du reflet des deux équidés. il ne le lâche pas, le fixant longuement. ses dents blanches, jaunies par l'âge, se contrastent avec sa robe ébène. il voit aussi que sa robe noire se met en avant par rapport aux poils dorés de la jument. il observe, silencieux.

Luciole semblait mal à l'aise car le silence était pesant. Elle qui était d'un naturel piplette, elle respectait toutefois le caractère placide et calme de l'ébène. Absorbée dans ses pensées, elle touche l'eau glacée du lac et sursaute en éternuant. Ne voulant point percer le calme même si elle en mourrait d'envie, elle se recule de quelques pas et mâchonne quelques brins d'herbes pour s'occuper. « Ça fait longtemps que vous êtes ici ? » ou plutôt Ça fait longtemps que vous m'observez ? » Mais cette dernière phrase était trop aggressive si bien qu'elle s'abtient.

quand la jument parle, la tête de bunmei se redresse et son regard quitte le lac pour s'incruster dans les prunelles de luciole. non. toujours avec un ton las. il se détache de la jument, s'éloignant ainsi de l'eau. l'étalon noir la contourne et s'arrête de l'autre côté de la belle dorée.

Quel regard ! La palomino aux yeux saphirs font littéralement devant ce regard ténébreux. Il l'a contourne et elle continue à brouter comme si de rien n'étais, lui faisant confiance. Sa queue battait paisiblement de droite à gauche pour chasser des mouches invisible. Elle était paisible, naive, si naive...

la naïveté de cette jument lui coûtera-t-elle sa vie ? simple déduction. le noiraud sème le trouble dans la blonde. son regard persiste. il souffle des naseaux, calme. ses yeux sauvages se nourrissent de l'âme de luciole. cette dernière continue à brouter comme si rien n'a changé. mais cela laisse l'étalon sur un podium, gagnant de cette proie facile. il a envie de manipuler, d'utiliser les mots pour jouer. aujourd'hui, il est d'humeur à draguer, voir s'il n'a pas perdu la main avec la séduction. il dévoile ses dents blanches avec son plus beau sourire qui est rare sur son visage. il lui offre sur un plateau d'argent, son âme noire. car oui, la lecture de son regard révèle un certain mystère attirant.

Et Luciole fond littéralement devant le mâle noir aux reflets argentés. Si elle ne retenait pas, sa gueule serait béante. Elle bavait intérieurement sur la musculature à croquer et le sourire ravageur du jeune homme. Et quelle croupe ! grahouuu Elle relève un peu la tête dans sa direction en souriant légèrement cependant son visage reste fermé et ne laisse apparaître aucun sentiment. Intérieurement, elle bouillonnait.